Ainsi je poursuis mon analyse de l’évolution du rôle de la femme au sein d’une exploitation agricole.Cette vaste question ne sera pas traitée dans une optique féministe et ne sera pas réduite exclusivement à la seule vision que nous donne le concept de rapport de genre,  car il me semble que cela s’inscrit au-delà de cette approche. En effet, je ne souhaite pas centraliser cette article sur la place de la femme dans l’agriculture ou dans ses relations conjugales et familiales  même s’il est évident que je ne pourrai omettre d’aborder ces notions car c’est aussi dans ce rapport que la femme se réalise.Et OUI!

La femme agricultrice est à la fois : « ménagère, reproductrice de la force de travail du mari et des enfants et coproductrice de biens agricoles monétisés par le mari » , elle fut longtemps considérée comme « aide familiale » ramenée à sa seul fonction domestique et donc sans profession reconnue. 

Comment définit-on un  « aide familial » ?

 Sa désignation d’aide porte déjà en elle-même le caractère non marchand de son travail : Une aide n’implique pas une contre partie monétaire, donc pas de rémunération. La notion d’aide inclut un certain rapport de dépendance ; le mot « familial » souligne le caractère de gratuité de la prestation. « Le rôle familial était reconnu à la femme comme inhérent à sa nature biologique notamment par la maternité » . (Wikipedia, De L’Orme et Debreuil)

Le travail de la femme dans l’exploitation agricole apparaît logiquement comme une extension des activités ménagères et non comme activité professionnelle. C’est ainsi qu’habituellement, les femmes ont du mal à distinguer dans leur pratique quotidienne leurs activités ménagères de leurs activités sur l’exploitation agricole. Concrètemment, il s’agit bien souvent de tâches très imbriquée.

 Depuis quelques années, la détérioration de l’environnement physique et social agricole : l’appauvrissement des sols, la perte de confiance des consommateurs…conséquence directe d’une exploitation intensive des terres et d’une agriculture industrialiste, nous a amené  à évoquer la crise du productivisme en agriculture. La détérioration de cet environnement est donc sans doute l’élément déclencheur d’une remise en question de l’agriculture industrielle .

 Mais ce refus du développement agricole de type capitaliste et ce constat d’échec sont-ils porteurs de solutions d’alternatives ?

 

Les agricultrices ont résisté  en valorisant les ressources  . Elles reprennent de petites exploitations  aux productions diversifiées, un secteur jugé peu rentable, mais où elles tentent leur chance, aidées par leur « culture domestique » : prudence financière, choix de la qualité plutôt que de la quantité, valorisation de produits du terroir, poly-activité avec le développement des fermes auberges et des gîtes ruraux ou des lieux d’accueil….Et oui et d’interminables discussions avec mon banquier…. Elles contribuent donc d’une manière très innovante au décloisonnement du monde agricole et au développement de nouveeaux services en milieu rural.

Le changement de nature des produit vers la reconnaissance de la qualité a permis aux agriculteurs de se spécifier et de permettre l’identification de leur produit à un terroir.  La profession d’agriculteur devient un métier au carrefour de la production, de l’aménagement du territoire, de la gestion du patrimoine naturel et de la sauvegarde de la culture locale. Ainsi, les évolutions de la société moderne ont poussé les espaces ruraux vers une nouvelle utilisation: L’émergence de nouvelles pratiques des femmes dans leurs activités agricoles, de nouveaux comportements, de nouveaux espaces de sociabilité, de nouvelles responsabilités jointes à de nouvelles contraintes, entraînent des recompositions.