qu’est-ce que c’est ?
C’est un article du blog de Jean-François Kahn publié sur Marianne 2 qui a retenu mon attention. Sujet de débat intéressant pour lequel il n’y a pas de données précises à partir d’une certaine valeur des revenus de notre travail sur l’ensemble de notre existence dès lors que l’on peut vivre décemment. On ne peut plus prendre pour comparaison, si l’on veut être objectif, le salaire mensuel ou annuel, après en avoir définit ses bases tant le salaire, pour certains, résulte d’une somme d’avantages difficiles à cerner, sans considérer le salaire au cours de l’activité salariée avec la retraite qui en résulte, par suite de l’évolution de notre société, et de l’accroissement de la durée de la vie. Le salaire n’est plus le seul paramètre en termes de comparaison, il faut y associer le type d’activité suivant qu’elle est porteuse dans le temps ou appelée à disparaître ainsi que la sécurité d’emploi dans l’établissement ou l’on travaille. La qualité de vie n’est pas que du salaire elle est aussi la pérennité de l’emploi ainsi que les conditions de travail.
On comprend bien que nous ne pouvons plus, comme il y a des dizaines d’années, considérer qu’une activité salariée engagée à notre jeunesse nous apporte au cours de notre vie un revenu salarial retraite comprise nous permettant une existence assurée, la sécurité d’emploi que nous avions n’est plus assurée. Nous ne pouvons plus et nous ne savons plus quel métier choisir pour être sûr que sur notre vie nous ne seront pas plusieurs fois chômeur, contraints de changer d’entreprise et même de métier, pour vivre tout simplement. Nous ne savons pas non plus si le pouvoir d’existence de notre salaire ne subira une érosion telle qu’il ne suffira plus même à celui qui travaille de vivre décemment.
Tout est donc remis en cause, et pour une personne de mon âge qui a connu une certaine stabilité, les salariés doivent se résigner à se remettre en cause, à changer de métier, voire de région, même de pays pour assurer leur existence là, ou il y a du travail. On peut se demander pourquoi ? C’est bien simple, après la seconde guerre nous étions quelque chose comme 40 millions actuellement nous sommes 64 millions pour le même territoire. Même si notre industrie s’est développée par son automatisation et même si le PIB s’est toujours maintenu voire à même accru au cours de ces 70 années, et même si, nous avons 3.849.200 demandeurs d’emplois dans les catégories A,B,et C en France métropolitaine à fin 2009, et plus de 8 millions de personnes hors du circuit de l’emploi soit 13,4% de la population, nous ne pouvons donner à tous un travail rémunérateur.
L’Européanisation instaurée par l’Union Européenne et même la mondialisation oblige les entreprises à délocaliser pour assurer des coûts de production compétitifs, nous n’y échapperont pas, la concurrence est rude. L’exemple de Total faisant des supers bénéfices est révélateur, il ferme une raffinerie ce qui est inacceptable quand on a de tels profits, mais s’explique par suite de la baisse de consommation liée aux réformes Sarkozy, ainsi qu’à la crise et à la préservation de l’environnement conduisant à moins consommer de produits pétroliers. On s’enferme dans une impasse si l’on ne prévoit pas de solution de rechange qui compensent les pertes d’emplois correspondantes.
Dans ces conditions d’emplois être bien payé ne veut plus rien signifier sauf pour une certaine catégorie de salariés
Pour un jeune qui entre en activité ce contexte d’incertitudes permanentes et il l’intègre, mais pour beaucoup ce n’est pas possible ne pouvant se remettre en question par ce que la vie ne peut se faire sans une certaine stabilité. Nous avons huit millions de gens qui galèrent dont beaucoup sont sous le seuil de pauvreté à 908 €, et même qui vivent de mendicité, il faut bien comprendre que le terme être bien payé ne signifie plus rien si l’on n’y associe pas une durée de vie et un emploi pérenne dans un établissement sûr.
Cette analyse n’a pas été abordée par Jean-François Kahn se contentant de définir un salaire de 2.400 € mensuels comme étant celui à partir duquel 20 % seraient les mieux payés. 2.400 € mensuels ne sont pas définis sont-ils bruts ou nets c’est à dire charges sociales déduites ? Dans l’administration on parle toujours salaires nets et dans le privé salaires bruts, la différence est parfois de 30 % ce n’est pas rien. S’il s’agit de salaires nets également pour le privé cela donne un salaire brut d’environ 3120 € mensuels, c’est le salaire d’un cadre confirmé. Pour Jean-François Kahn, les fonctionnaires dans la fonction publique d’État auraient vu leur salaire n’augmenter que de 0.1 % entre 2002 et 2007 alors que dans le privé elle serait de 0.6 %. Et dans la fonction publique hospitalière, ils auraient reculés de 0,3 % ? La encore le salaire n’est pas défini quand l’on sait que les fonctionnaires ont des primes qui ne sont pas comptées en tant que salaire.
La comparaison public privé que l’on fait souvent est pour justifier que les fonctionnaires seraient moins bien payés à niveau égal pour les catégories moyennes et inférieures est un non sens si l’on n’y associe pas les avantages d’un emploi stable, ce qui ne serait plus le cas pour beaucoup d’entre eux. Depuis quelques temps le harcèlement au départ en retraite des salariés âgés au delà de la cinquantaine est monnaie courante, ce qui explique les suicides que l’on constate par le stress instauré à l’obligation de changer de lieu de travail qui pose des problèmes familiaux d’autant que trois refus consécutifs conduisent au licenciement. Mais aussi la compétitivité, rentabilité à court terme, évaluations individuelles, suppressions de postes conditionne les suicides à France Télécom, Renault, PSA, Thalès.
La fonction publique n’est plus ce qu’elle était, les départs en retraite à 70% du salaire sur les 6 derniers mois d’activité ne seront plus qu’un souvenir, puisque que dans le privé ils sont à 70 % sur la base des 25 meilleures années, ce qui revient à une retraite misérable.
Malgré cela beaucoup de fonctionnaires ont encore un emploi assuré eu égard aux salariés du privé dont on constate de plus en plus la fermeture de leurs établissements pour raison de délocalisations et perte d’activités rentables. Mais la situation fonctionnarisée est encore loin d’être celle du privé, de sorte que, la comparaison des salaires ne signifie rien de réel. De plus, le salaire n’est pas le seul paramètre à prendre en considération avec celui de la retraite et de la sécurité d’emploi, il faut y associer les avantages offerts par les comités d’entreprise qui sont sans commune mesure eu égard à ceux du privé qui n’en n’ont aucun pour les petites entreprises représentant 80 % du tissu industriel.
Alors Jean-François Kahn n’a rien vu, ou n’a rien voulu analyser se contentant de montrer sur son blog que ceux qui se déchaînent contre les fonctionnaires devraient y regarder à deux fois. Certes tous les fonctionnaires ne sont pas tous des nantis, mais dans le privé c’est encore bien pire, ce n’est certes pas une raison, mais c’est un argument qui compte dans cette comparaison.
Ce que l’on peut dire c’est qu’en France nous avons une telle disparité de rémunération et d’avantages liés, primes, sécurité d’emplois, retraites, qu’il est difficile de faire une comparaison objective, mais je reste persuadé que beaucoup souhaiteraient travailler dans la fonction publique plutôt que dans le privé.
Jean-François [b]K[/b]ahn.
[b]vieilleforge[/b] bonjour,
Vous savez, je suis dur à comprendre, alors ne m’en veillez pas si je vous demande de m’expliquer.
Bien à vous,
Anido
[b][u][u]Dans mon ouvrage politique, [i]« Divorce sans Consentement Mutuel »[/i] [ [url]http://www.vosromans.fr/romans…vorce.html[/url] ], qui, [i][i]bien qu’il était été publié en mars 2009, est toujours d’actualité[/i][/i], j’avais, [i]me semble-t-il[/i], expliqué les raisons et conséquences de cette gifle électorale lancée au détriment de Lionel Jospin, [i]mettant fin, au passage à sa carrière politique[/i], par Jean-Marie Le Pen, au soir du 21 avril 2002[/u][/u] : [i][i]en effet, il me semble que le Président Jacques Chirac et que Lionel Jospin,[/i][/i] alors Premier Ministre de cohabitation de ce Gouvernement de la Gauche Plurielle[i], avaient, lors du passage de la France dans la monnaie unique, l’€, oublié de bloquer [u]durablement[/u] les prix à la consommation et aux services, d’où augmentation du coût de la vie, suivie d’une stagnation des salaires, des pensions de retraite, des allocations « chômage » et des minima sociaux ![/i]
Il aurait fallu, [i][u]puisque blocage des prix à la consommation et aux services, il n’y a pas eu[/u][/i], que Lionel Jospin pense à augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations « chômage », les minima sociaux !
Il est évident que le Président Nicolas Sarkozy, qui n’a strictement rien fait pour améliorer la vie des Français, va, en 2012, payer très chèrement tous ces écarts de revenus entre
[i]- d’une part les salaires,
– d’autre part les pensions de retraite[/i],
aussi différents, aussi criants d’injustice, les uns et les autres, puisqu’il ne sera jamais réélu à la tête de notre Pays !
Certes, tout le monde à le droit à un revenu décent ! Certes, tout le monde a le droit à une pension de retraite décente ! [i][i]Mais, ne serait-il pas possible d’éviter tous ces écarts injustes ?[/i][/i] [/b]
A anidom,
Ce n’est pas grave, je voulais juste rectifier l’erreur de la première ligne.
Eternel débat entre le privé et le public. Ce que l’on remarque, c’est que ce sont les gens du privé qui râlent contre le public et non l’inverse. De là à en déduire que c’est mieux dans le public que dans le privé, il n’y a qu’un pas. Dans ces périodes de crise, c’est indéniable.
[b]vieilleforge[/b] bonsoir,
Non seulement je n’ai rien vu mais je n’ai pas compris, merci de me corriger, je vieillis, j’ai corrigé.
C’est exact, ce sont les gens du privé qui râlent contre le public, c’est qu’il y a bien une raison.
En fait, ils ne râlent pas, ils trouvent que leur situation est bien meilleure ce qui somme toute est exact.
Bien à vous,
Anido
[b]Dominique[/b] bonsoir,
Tu as brossé dans ton bouquin un panorama de notre vie politique qui n’est pas près de s’évanouir tant il est remplit de vérités.
Mais dans cet article, il ne s’agit pas d’augmentation Dominique, mais de comparaison salariale entre le privé et le public si tant est que l’on puisse la faire, tant sont différentes les rémunérations, c’est ce que j’ai tenté d’expliquer, d’autant qu’elles ne sont pas les seuls moyens d’existence puisqu’il faut compter, à mon avis, également sur la sécurité de l’emploi, et les avantages associés à la fonction publique.
Bien à toi,
Anido
Super article, très intelligent et très intéressant!
[u][b]Cinquiemevitesse[/b][/u] bonsoir,
Merci pour votre appréciation,
Bien à vous,
Anido
Bonsoir Anido,
Voilà une excellente analyse!
J’ajouterai simplement qu’il ne faut pas oublie nos paysans et éleveurs qui rament des 70 heures par semaines pour des clopinettes, et tous ces petits patrons artisans ou gérants de Sarl ou Eurl qui ont toutes les peines du monde à boucler leur tréso et se font appuyer la tête dans les agios par leurs banquiers…et ils représentent le 1er employeur en France alors qu’ils ont les entreprises les plus taxées.
On est assez loi de la comparaison privé/public.
A ce sujet, c’est vrai qu’il y a ces râleurs du privé qui ne comprennent pas pourquoi le public les prend trop souvent en otage avec leurs grèves alors qu’eux n’ont même pas ce droit et sont les oubliés des syndicats ou encore cet argent par exemple sur chaque facture de l’EDF qui va directement alimenter la caisse du CE de cette entreprise alors que la plupart des gens du privé n’ont pas de CE?
Des exemples on pourrait en trouver de nombreux.
Pourtant je reste persuadé que tout cela devrait se niveler par le haut.
Amitiés
Ludo