Ethique, pillages et violences en situation de crise

Nous entendons parler de pillages et de violences pour caractériser les images et la situation actuelle en Haïti. Ces démonstrations vives de la population ne sont elles pas aussi des démonstrations purement de réflexes humains?

Ethiquement pouvons-nous vraiment parler de pillages quand des gens n’ont plus rien à manger et à boire ? Quand déjà en temps normale ils n’avaient pas d’eau potable et qu’il fallait faire chauffer l’eau afin de tuer la plupart des microbes ?

Les dons ont afflués  du monde entier suite au rapport de l’Onu affirmant qu’ils manquaient de soins chirurgicaux, de divers autres matériels de soins et d’eau consommable. Des équipes spécialisées sont arrivées de toute part de la planète et une très grande solidarité s’est mise en marche.

Cependant le fonctionnement de toute cette aide est difficile car ce ne sont pas des pillages qui se déroulent en ce moment. Ce sont des êtres humains qui ont faim et soif…, ils survivent.

C’est vrai que les Haïtiens le font probablement avec violences mais quand on a plus rien et que la situation économique de base est difficile comment peuvent-ils faire autrement.

Le problème éthique est ici fortement présent. Faut-il,  que dans le même espace temps que l’aide humanitaire arrive, avoir une force armé aussi conséquente voire plus importante afin de canaliser les soins, les dons en nourriture, le trafic routier et aérien ?

Ce  manque d’organisation et d’infrastructures du a la catastrophe naturelle a stoppé toute cette aide humanitaire qui a mis finalement plusieurs jours à arriver.

L’armée ne devrait-elle pas être positionnée dans la « chaîne des secours » comme le maillon organisationnel commun aux organisations qui apportent du bien et des soins ?

Une interview, dans le journal « Le monde », de l’écrivain Dany LAFERRIERE, qui était sur les lieux du drame, décrit bien se problème éthique : « Il y a une autre expression qu’il faudrait cesser d’employer à tort et à travers, c’est celle de pillage. Quand les gens, au péril de leur vie, vont dans les décombres chercher de quoi boire et se nourrir avant que des grues ne viennent tout raser, cela ne s’apparente pas à du pillage mais à de la survie. Il y aura sans doute du pillage plus tard, car toute ville de deux millions d’habitants possède son quota de bandits, mais jusqu’ici ce que j’ai vu ce ne sont que des gens qui font ce qu’ils peuvent pour survivre ».

L’Union fait la force mais elle nécessite une grande et difficile organisation logistique. L’absence de cohésion est normale quand il s’agit d’instinct de survie.