Télérama ne se contente pas de nous révéler la pilosité abondante de François Morel sur sa couverture, il nous fait aussi découvrir dans les premières pages un homme talentueux et attachant.

Artiste « multi-cartes », il a fait son petit bonhomme de chemin depuis l’aventure des Deschiens. C’est peu dire qu’il sait tout faire : comédien au théâtre comme au cinéma, metteur en scène, chanteur, chroniqueur humoriste et j’en passe. Il fait tout ça le plus naturellement du monde sans jamais se départir de son humour. Sa chronique sur France Inter chaque vendredi à 8h55 a ses fans. Il y égratigne à fleuret moucheté, moins provocateur que ne l’était Stéphane Guillon mais touchant peut-être un plus large public. Peut-être aussi parce qu’il y met toujours une touche de poésie : on ne s’esclaffe pas en écoutant Morel, on sourit parce qu’il s’adresse à l’intelligence. Il y manie le deuxième degré avec maestria. 

Quand on écoute ses textes et le vocabulaire qu’il y emploie, on reconnait l’homme cultivé et diplômé : n’a-t-il pas obtenu une maîtrise de lettres à l’Université de Caen ? Il écrit bien sûr les paroles de ses chansons, des sketchs et ses spectacles en solo. Il a même écrit des chansons pour Juliette Gréco dont on connait l’attachement à la qualité du texte.

Il prétend qu’il est devenu comédien parce qu’il n’aurait rien su faire d’autre. Là je pense que c’est de la fausse modestie car je crois au contraire qu’il aurait réussi dans beaucoup de domaines.

En ces temps de remise en cause des gros cachets du cinéma, il est agréable de faire la connaissance d’un artisan de la scène. Il se revendique comme un homme de gauche non croyant mais qui n’essaie pas d’imposer ses idées. Il aurait voulu croire mais « n’a pas réussi » tout simplement. Il n’est pas du genre à s’exiler pour payer moins d’impôts. 

Un comédien-poète un peu timide qui gagne vraiment à être connu.