corollaire à l’augmentation du chômage et l’indépendance, un système divergeant.
On n’en finira pas, moins de salariés qui cotisent, des salaires bloqués trop longtemps, plus de retraités et qui, de plus, vivent plus longtemps, un rapport, du montant des allocations des retraités CNAV sur celui des prélèvements SS de retraite des cotisants qui croît au point que l’on ne puisse plus financer la retraite par répartition, le fleuron de nos avantages sociaux. L’idée fut excellente, elle l’est encore, mais très attaquée. Financer la retraite des vieux, par ceux qui travaillent autant que faire se peut, mais le système présente de grandes difficultés au moins jusqu’en 2040, 2050 si la croissance ne revient pas. Il faut savoir que le niveau de vie moyen des retraités est proche de celui des actifs depuis le milieu des années 1990. En 2010 le niveau moyen des retraités s’élevait a 1913 € par mois pour 2002 € pour les actifs, soit un rapport de 95,5 %.
Bien sûr, il y a la retraite par capitalisation, régime en points, régime en comptes optionnels systèmes, ô combien plus injustes socialement, puisqu’ils ne peuvent profiter qu’à ceux de nos concitoyens qui ont la possibilité de se faire une retraite pour leurs vieux jours. Mais aussi, systèmes qui ne pourraient répondre correctement à l’accroissement de la durée de vie si elle se prolongerait trop longtemps, puisque lors de la liquidation de son activité professionnelle, l’indemnité de retraite est basée sur une durée de vie. Un panaché des deux serait une solution si les fonds récoltés seraient gérés par l’État et non par les banques comme actuellement.
Mais ce n’est pas le sujet, puisqu’il nous faut encore nous préoccuper du financement des retraites compte tenu de l’étude du Conseil d’Orientation des Retraites, COR, qui donne, dans son onzième rapport du 19 décembre 2012 les perspectives 2020, 2040, 2060 en besoin de financement. Sans entrer dans le détail, puisque ce rapport est suivi d’un complément sur l’état des lieux du système Français du 22 janvier 2013, le système de retraite de la CNAV, y compris le fond de solidarité vieillesse, FSV, passerait de 0,7 % à 1 % du PIB entre 2011 et 2017, soit de 14 à 21,3 milliards d’euros,
c’est donc un trou de 14 à 21,3 milliards !
Ce financement commencerait à se réduire dans l’hypothèse la plus favorable, et à se creuser dans les autres scénaris. Il représenterait en 2020 de 0,9 à 1,1 % du PIB selon les variantes, soit de 20,8 à 24,9 milliards d’euros. Pour la définition des scénaris on peut se rapporter au rapport du 19 décembre 2012 ci-dessus donné. Par exemple, le scénario démographique à l’horizon 2060, repose sur un taux de fécondité de 1,95 enfant par femme, un solde migratoire de 100.000 par an, et un gain d’espérance de vie de un trimestre tous les deux ans à partir de 60 ans.
La croissance de la population en âge de travailler permettrait dans le scénario A, vers le milieu des années 50, un retour à l’équilibre, et pour les autres scénaris moins optimistes, le besoin de financement subsisterait jusqu’en 2060. Globalement, le système de retraite en 2060 pourrait représenter – 2,9 à 1,7 % du PIB soit, pour un PIB constant à celui pris par le COR, – 67 milliards d’euros ou 39,3 milliards d’euros.
Jusqu’en 2017, tous les scénaris ont une trajectoire commune correspondante à la trajectoire du PLFSS, Plan de Financement de la Sécurité Sociale, pour 2013. La crise ferait que le déficit d’activité se creuserait encore en 2017, et l’économie permettrait le retour à l’équilibre entre 2024 et 2031. Il est certain, que les réformes actuelles de réduction des conditions de retraite, réduction du montant des retraites, augmentation de la durée de départ, et augmentation des prélèvements, font, que si, les conditions économiques s’améliorent, que les caisses de retraites deviendraient excédentaires.
Malgré cela, et compte tenu que le déficit se creuserait encore en 2017, le gouvernement a décidé d’agir pour demander un effort aux retraités dans la contre partie d’une réforme de la dépendance, suivant Le Monde.fr. «Il serait difficile de ne pas donner quelques signes avant la conférence sociale de juillet», selon l’entourage de Jean-Marc Ayrault. Une façon comme une autre de faire passer la pilule.
En fait, comme les comptes sont mauvais eu égard aux chiffres avancés par le gouvernement, il s’agirait de rassurer Bruxelles et les marchés financiers lors de la projection de croissance, pays par pays, du 22 février. «Les comptes publics de la nation sont observés», et les réformes des retraites sont particulièrement scrutées par les partenaires Européens et les agences de notation. On ne comprend pas puisque c’est un problème de politique intérieure Française !
Il est évident qu’une réforme des retraites s’impose tant est la disparité entre nos systèmes, dont la plus criarde se rapporte à la retraite des fonctionnaires, et des régimes spéciaux par rapport à celle des salariés du privé. Un système qui leur est excessivement favorable ne serait-ce que sur le calcul de l’indemnité de départ qui s’effectue sur les 6 derniers mois de salaire, alors que pour le privé le salaire de référence est calculé sur les 25 meilleurs revenus annuels dans la limite du plafond de la sécurité sociale !
Les taux de cotisation diffèrent selon les régimes. Les réformes des retraites qui furent engagées ont prévu, qu’à partir de 2020, l’alignement de la fonction publique et des régimes spéciaux sur ceux du privé, ce qui revient à signifier qu’il est peu probable que le gouvernement y touche, le sujet est extrêmement dangereux électoralement. En fait, il est envisagé un ensemble de trajectoires sur la modernisation de l’action publique, les collectivités locales et l’évaluation des politiques publiques. Cela serait en toile de fond le moyen de masquer que la croissance ne reviendra pas aussi vite que souhaité, et qu’il n’y aura pas de miracle.
La réforme porterait principalement sur les injustices les plus criantes, par exemple en ce qui concerne les femmes et les polypensionnés. À fin 2010, le montant moyen de la pension, hors réversion et hors majoration pour trois enfants et plus, s’élevait a 1216 € par mois, 1552 € pour les hommes et 899 € pour les femmes. Ce sont des montants bruts de prélèvements sociaux. Mais si l’on prend la disparité la plus grande, 10 % des retraités percevaient une pension inférieure à 521 €, tandis que 10 % percevaient une pension supérieure à 2495 € pour les résidents en France fin 2008. On voit, que toucher aux retraites des salariés du privé serait intolérable tout au moins pour les faibles retraites.
Entre fin 2008 et fin 2012, la retraite de base de la SS s’est accrue de 6,231 %, soit 1,52 % par an, ce qui donne pour les 10% des retraités de pension inférieure 553,5 € et pour les 10 % de pension supérieure, 2.650,5 € à fin 2012.
Pour engager cette réforme, vu sa complexité, le gouvernement ferait appel à un comité d’experts et aux partenaires sociaux.
Le niveau de vie moyen des retraités est proche de celui des actifs depuis le milieu des années 1990, et en 2010, il s’élevait à 1913 €/mois contre 2.002 € pour les actifs en emploi ou en chômage. Mais cela cache une grande disparité, en 2010, 10 % des retraités ont un niveau de vie inférieur à 960 € mensuels, tandis que 10 % des retraités ont plus de 3078 €/mois, soit un rapport interdécile de 3,21, rapport qui se maintien fin 2012. Le taux de pauvreté s’élève à 10,2 % en 2010 pour les retraités comme pour les actifs. Les tableaux suivants donnent l’état des lieux.
Tout viendrait du fait que les partenaires des retraites complémentaires qui, actuellement, planchent pour désindexer temporairement les retraites de l’inflation, ce qui inspire le gouvernement à en faire autant sur les retraites de base. Les retraites complémentaires vont donc encore augmenter moins vite que l’inflation, ce qui était déjà le cas. Les syndicats et patronat seraient d’accord pour permettre aux retraites ARCO et AGIRC de retrouver un équilibre, et sur la durée du gel, les avis divergent. Il faut donc s’attendre à une réduction de nos retraites SS, soit par un gel de l’indexation, soit par une taxe qui serait justifiée pour financer la dépendance, «le donnant donnant» selon un conseillé du premier ministre.
Les retraités sont toujours les dindons de la farce, par ce que l’indexation de leur pension s’effectue toujours avec un temps de retard sur celui des salariés, mais en plus, elle n’est jamais égale à l’inflation réelle.
Les retraités qui ont eu leur retraite vers les années 1980 1990, et qui furent bénéficiaires de la retraite à 60 ans, celle-ci avait encore comme condition, pour le taux plein, d’avoir cotisé 37,5 années. Pour les retraités de mon âge qui commencèrent très tôt à travailler, ils ne purent être en retraite qu’après 45 années de cotisation à 60 ans, et heureusement. Ils ont donc payés 7,5 années pour rien puisqu’elles ne furent pas été prises en compte.
Cela montre l’injustice qui s’établit à leur égard, d’autant que la revalorisation de leur retraite n’a jamais bien suivi le coût de la vie. On n’arrête pas de gruger les retraités.