Un article précédent de C4N s’étonnait de ce que les dirigeants politiques africains ne se pressaient pas de tirer profit de la tablette numérique low cost produite par les Indiens. Dans le cas particulier du Congo-Brazaville , on peut peut-être l’expliquer par le fait que son gouvernement a préféré soutenir une entreprise locale de production d’une tablette africaine. Faut-il s’en réjouir? En partie seulement.

Il s’appelle Vérone Mankou , jeune congolais de 25 ans, et directeur de VMK, l’entreprise qui produira et commercialisera la tablette numérique qu’il a conçut. Inutile peut-être de souligner qu’un tel évènement est dans un certain sens une grande première en Afrique. La présentation de sa merveille technologique a eu lieu à l’occasion de l’Africa Web Summit qui s’est tenu du 17 au 18 septembre 2011.

Telle que décrite dans son blog dédié, cette tablette dispose d’une autonomie appréciable de 10 heures. Son écran tactile mesure 7 pouces. Elle est dotée d’une processeur de 1,2 GHz de fréquence, d’une mémoire RAM de 512 Mo de capacité et d’un espace disque de 4 Go. Elle est très pratique pour se connecter à internet  par un fournisseur d’accès traditionnel ou par un opérateur de téléphonie mobile grâce à son WIFI et l’accueil d’une carte SIM. Son système d’exploitation est Androïd de Google.  

Au regard du buzz produit par cette nouvelle, le sentiment de fierté que peut éprouver tout Africain est pour le moins légitime. Il peut aussi estimer que cette innovation technologique venant d’Afrique noire est un démenti cinglant au fameux discours de Dakar de Nicholas Sarkozy. En Vérone Mankou, l’Afrique tient peut être son Bill Gates, Steve Jobs ou Sergueï Brin. Mais il y a un hic au joli tableau qui vient d’être brossé: le prix du bijou technologique.

En effet, la tablette numérique africaine  coûtera 150.000 frs CFA soit près de 230 euros. Si elle ne vaut que le tiers du prix des tablettes fabriquées par des mastodontes telles que Apple ou Samsung, il sera néanmoins difficilement accessible pour la majorité des Congolais qui, d’après les statistiques de la Banque Mondiale, vivent -ou plutôt survivent- avec pas plus d’un dollar par jour. Idem pour l’écrasante majorité des populations pauvres des pays africains, où cette tablette sera commercialisée à partir d’octobre 2011.