Et si…
Et si nous nous croisions sans jamais nous être rencontrés auparavant ?

Je plongerais mon regard dans le tien et je me noierais dans l’océan de tes yeux.
Nous en serions étonnés, ravis, hébétés.
Ce serait un cadeau du ciel que de répondre aux signaux que nous nous enverrions inconsciemment.
Nous deviendrions deux amants aimantés, une raison et un instinct, tel un arbre et ses racines, accrochés l’un à l’autre comme si cela avait toujours été entre nous.
Ressentir l’autre, le prévoir, l’imaginer, l’avoir courant dans ses veines , le cœur comme un feu follet et les joues brûlantes de plaisir.
Nous ressentirions cela.
Notre peau serait comme une douleur dans une extase qui n’en finirait pas de mettre tous nos sens dans une pagaille monstrueuse.
Je t’aimerais toujours autant qu’à ce premier jour où mon cœur, battant la chamade pour toi, a failli devenir fou.
Nous nous aimerions par vagues successives de frissons sans nous soucier du lendemain.
Si…
Tu m’ouvrirais ton cœur sans pudeur aucune, comme un enfant qui n’a plus peur.
Nous nous enlacerions comme deux serpents amoureux, oubliant le monde mesquin et le regard envieux de ces autres à l’allure triste et solitaire.
La suffisance du chiffre 2 nous rendrait égoïstes parce que (et maintenant plus que jamais), nous devrions nous cacher pour vivre ce bonheur.
Dans cette certitude, nous aurions pu être heureux.

Vraiment heureux…