Les socialistes le désiraient. Martine l’a fait. Poussé par on ne sait quel vent de démagogie qui a déjà emporté tous ses prédécesseurs politiques avant elle et encouragée par les critiques venant de la majorité présidentielle dénonçant l’absence de solution du Parti Socialiste face à la crise, Mme Aubry a trouvé sa solution.

 

Telle une illuminée, nouvelle hippy des années 2000, Martine alors qu’elle est interrogée par Le Monde dimanche dernier et réagissant à la division du parti avancée par le journaliste avance sa théorie du post-matérialisme fondée sur une « société qui s’intéresse au bien-être et au bien ensemble, et pas simplement au bien-avoir ». Tout simplement. A ceci, elle ajoute « Il faut aussi penser la société. Une société qui s’intéresse à chacun et l’accompagne tout au long de sa vie. L’école doit adapter sa pédagogie, ses rythmes scolaires, car chaque enfant à son histoire, ses difficultés. La société doit faire de chacun un être porteur de droits, et des respect des règles  et des autres ». A vrai dire, écoutant ce programme, ma seule envie est de prendre ma carte d’adhérant socialiste et d’y être un militant actif…

 

Car enfin, si les socialistes réclamaient une position ferme et des solutions anti crise, ils ne s’attendaient à une leçon de morale définissant la vie qu’ils devraient mener. De plus, pourquoi avancer des valeurs alors qu’elles ne pourront être défendues dans l’hémicycle ? En effet comment pouvez-vous avoir l’ambition de créer une société non-matérialiste alors que le but de chaque individu est la réussite sociale et l’enrichissement ? Par ailleurs, le matérialisme est aujourd’hui le cœur même de notre économie ; comment voulez-vous vendre des voitures si l’on fait face à une société qui se base sur les biens primaires et l’indépendance vis-à-vis du monde qui l’entoure ? Inutile de dire que ce serait une catastrophe. De toute façon la question n’est pas à posé étant donné que le parti, aussi bien intentionné qu’il est ne le fera pas. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il ne dispose pas de moyens politiques assez fort pour faire contrepoids avec la société actuelle. Et entre nous je doute qu’une publicité demandant à chacun de « ne pas tomber dans le piège du matérialisme » ne fonctionne…

  

Cet entretien avec Martine Aubry encadre une photo de l’intéressée rue de Solferino siège du parti socialiste. Derrière elle, une affiche de campagne de François Mitterrand, désormais maitre de la démagogie en politique. Quels plaisantins ces journalistes !