Tondre son gazon a ses vertus que j’ai redécouvertes le week-end dernier. Notons que vous pourrez également en tirer profit par des occupations moins bucoliques, telles que la peinture, le ménage, etc, en bref toutes ces tâches routinières souvent incontournables.  A moins que vous n’ayez avez fait le choix de laisser nature, linge et vaisselle sale faire la révérence à vos aspirations hédoniques. Plutôt que de m’ennuyer à tondre le gazon, je rompis la monotonie de la tonte ayant à l’esprit d’écouter paroles ou musiques qui pourraient m’apporter plaisir voire intérêts (si,si…). Je me suis donc muni des écouteurs de mon smart phone en quête d’un interview de mes « chanteurs morts » favoris pour reprendre la formule de nos ados : la fameuse « rencontre ». 

https://www.youtube.com/watch?v=p6OHJl0oHCc

Une véritable leçon d’humanité que nous livre, selon moi, les chanteurs, « artisans de la chanson » comme ils se définissent, les plus accomplis du 20ème siècle. 

On reconnaît la personnalité si affirmée de Brel, qui décortique, par sa sensibilité presque maladive, et personnalisée par son talent d’acteur inouï, la bassesse et la beauté du genre humain, mélange de Zola et Baudelaire.

Ferré, écorché vif qui n’a de cesse de réveiller les esprits et de rappeler à ses contemporains que ce sont les sacrifices des personnes à l’esprit rebelle et autres résistants à la source de ce principe, qui nous parait si commun et répandu alors qu’il n’est qu’une interstice au pied du sérac de la population mondiale : la liberté , (Brassens n’est pas d’accord, cf. « Mourir pour des idées », mais tous trois fustigent au diapason la pensée commune et les plaisirs matériels associés).

Et Brassens, sage, simple, modeste qui aiguise le verbe avec délectation répondant, quand l’interviewer demande ce qu’ils recherchent (« telle est la quête » pour reprendre Jacques Brel) à travers leurs chansons et comment ils qualifient leur œuvre, qu’il est satisfait quand il apporte quatre ou cinq minutes de bien-être à un Monsieur Duran qui apprécierait une de ses chanson. C’est également sur une réponse du poète que je conclurai cette chronique, en la citant simplement, sans besoin de m’y appesantir tant elle illustre le caractère synthétique, sobre et précis de sa prose au service d’idées n’ayant pas prises une ride (panache des artisans de la postérité). A la question«Que vous époque le drapeau français ?  Etes-vous attaché à votre partie ? », Georges Brassens répond «La patrie ne m’évoque rien, moi, j’aime mon pays ».