Et si le grand remplacement avait bel et bien commencé ?

(à la manière de JM…)

Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

Quatre élèves de l’Ecole des Pupilles de l’Air de Montbonnot-Saint-Martin ont été mis en examen, pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de dix années d’emprisonnement », une « action » contre une mosquée de Montélimar.

Certains commentaires sont d’une violence inouïe : « Que quelques abrutis, s’auto proclamant contre-jihadistes, se lancent dans la croisade en employant les mêmes méthodes ne démontre rien d’autre que le vide dans leurs esprits. ».

Que ces qualificatifs hardis à l’égard des "mal-faisants" n’émane pas des "bien-pensants", qu’ils soient dus à BFM-TV est un scoop encore plus saisissant ! Car c’est sur cette antenne, souvenons nous, que la jeune Marion Maréchal-Le Pen, invitée par Jean-Jacques Bourdin, n’avait pas craint de s’opposer à sa tante (voir en particulier http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/02/03/25002-20150203ARTFIG00176-marion-marechal-le-pen-valide-la-theorie-du-grand-remplacement.php) en validant la pertinence de la théorie du grand remplacement servie en plat du jour par l’écrivain Renaud Camus en 2010 et reprise par le grand-père de la frêle ingénue depuis mai 2014.

Pourtant, s’il serait facile (et donc tentant) de railler BFM-TV, il faut lui rendre la justice de préciser que la chute de son sujet était celle-ci : « A force de jouer aux cons (sic, pluriel non garanti), on ne doit pas s’étonner de finir par susciter des vocations… »

Remarque certes pragmatique, mais raccourci un peu elliptique. Car si l’on comprend bien chez qui ont mûri les vocations évoquées quelques secondes plus tôt, on ne précise ni qui joue aux cons (resic), ni par quels moyens, comme si, façon « bien-pensance totalitaire » (version light du « socialo-facisme » ?), ce devait être une évidence connue de tout le monde.

Selon Raphaël Liogier, sociologue et philosophe, directeur de l’Observatoire du religieux, le grand remplacement serait (cf. Le Mythe de l’islamisation, paru en 2012) : « la variante la plus fabuleuse d’un processus d’islamisation qui conduirait à l’"islamo-substitution", le remplacement complet de la culture et du peuple européens, avec le soutien actif et continu d’une classe politique visant dans l’Hexagone, en particulier depuis Valéry Giscard d’Estaing et surtout depuis François Mitterrand, à détourner la France d’elle-même (mais les sociaux-démocrates en Allemagne et les travaillistes au Royaume-Uni auraient fait le même travail de sape dans leurs pays respectifs). L’alliance du gauchisme et du capitalisme aboutirait à ce "Grand Remplacement", dépossession identitaire totale des Européens. Les trois vecteurs du capitalisme transnational, du gauchisme altermondialiste et de l’islam "en expansion infinie" se compléteraient dans la recherche de l’hégémonie totale ».

Pour l’aimable grand-père, lui dont la clairvoyance et l’obstination font un véritable bétail, le « Grand Remplacement » ne serait ni une théorie, ni un concept, mais un résultat mathématique, tout simplement. Pas même un théorème, mais le pur résultat d’un calcul élémentaire à la portée de tous, puique l’arithmétique suffirait largement à démontrer cet inéluctable aboutissement, par simple comparaison et extrapolation des taux de fécondité respectifs des Français de souche et des Français d’ailleurs, encore qu’il emploie pour désigner ceux-là à la vigilance des premiers un autre terme (ou plusieurs, selon leurs variantes), qui échappe à ma mémoire défaillante.

Faudrait-il donc en conclure à l’inconsistance d’une fumeuse théorie, comme beaucoup semblent le croire ? Ce serait sans doute un peu rapide et tiendrait à tort pour quantité négligeable la mise en examen rappelée au premier paragraphe.

Et si le grand remplacement avait bel et bien commencé ? Et si c’était celui des citoyens sensés, au sang froid et à la réflexion posés, par des êtres sanguins, pas encore sanguinaires mais hautement impulsifs, prompts à réagir et se venger (substituant le réflexe à la réflexion) sous la seule influence d’autres êtres, eux aussi sanguins et impulsifs mais, de plus, activement volubiles et démonstratifs ?

Le malheur n’est jamais déçu par l’imbécile qui est en nous ! (Kafka)

Qu’en pensez-vous ?

Ar’vi pa.

Commentaires spontannés, selon le rite nouveau :

1-      Qui nourrit le terrorisme ? Ce sont les gens comme vous qui ne veulent pas voir la vérité en face, qui minimisent les dangers … (bis repetita)

2-      Katyn-Catin. Putin-Poutine.
BFM-butine.

3-      Tout juste ; fine mouche tze-tze.
Quelle honte d’insulter ainsi, en les traitant d’abrutis, de petits bons à rien qui valent bien d’être considérés comme d’authentiques H€ROS !

Et pour confirmer qu’il est toujours aussi plaisant de commenter hors sujet (encore que …), deux mots inspirés du suicide de Jean Germain : le deuil, qui se nourrit du malheur, n’est pas près de risquer l’anorexie. L’imbécile qui est en nous y pourvoit largement chaque jour, inlassablement ; puisque l’heure est à la chasse aux élites honnies, son accession au trône est en bonne voie …