Les allergies empoisonnent la vie de bon nombre de personnes (2% d’adultes et 5% d’enfants) et sont dues à une multitude d’allergènes dont beaucoup se trouvent dans l’alimentation. Il arrive aussi toutefois que l’on développe une allergie aux piqûres d’insectes, et à des particules dans l’air.

On parle de choc anaphylactique. Il s’agit là d’un phénomène qui peut s’avérer très grave, mettant en danger les organes vitaux d’une personne et dans le pire des cas entraînant sa mort.

Il n’existe à l’heure actuelle, aucun traitement préventif contre les allergies alimentaires et les patients en souffrant, n’ont comme unique solution que de traquer l’absence de l’allergène qui ne leur convient pas sur les étiquettes des produits.

Seules les allergies relatives par exemple aux pollens, pouvaient faire l’objet d’une désensibilisation (immunothérapie) par ingestion orale, ou encore par mini injections sous-cutanées d’infimes quantités d’allergènes.

Ces procédés bien qu’à l’étude, restaient au stade expérimental en ce qui concerne l’alimentation.

 

Pourtant depuis 2002, deux pédiatres français Pierre-Henri Benhamou et Christophe Dupont ont entamés des travaux sur une autre voie de traitement : La voie cutanée.

En effet au sein de la jeune entreprise qu’ils dirigent (DVB Technologies), ils travaillent à l’élaboration d’un "patch" le Viaskin qui contiendrait des allergènes réduits à l’état de poudre et qu’il conviendrait de porter à même la peau.

Changé journalièrement, le "patch" diffuserait via les cellules supérieures de la peau des allergènes jusqu’aux ganglions lymphatiques, rendant ainsi le corps moins sensible aux allergies alimentaires.

Il faut savoir que dès 1950 des expériences avaient été menées, mais à l’époque s’avéraient dangereuses, car les praticiens procédaient à des entailles dans la peau où ils venaient ensuite déposer des allergènes. On constatait alors des réactions, voire des infections, car le produit était en contact direct avec le sang, au contraire des patchs qui ne traitent que via la peau, dans sa partie supérieure.

 

En 2010 les premiers test avec des patchs sur des enfants enfants développant des allergies au lait de vache se sont avérés très efficaces.

Dans le même temps des essais sont actuellement réalisés aux Etats-Unis concernant les allergies à l’arachide. Là encore les tests sont encourageants.

Toutefois il ne faut pas se réjouir trop vite, car l’immunothérapie par "patch" est longue, ne devenant réellement efficace qu’après deux à trois ans d’utilisation.

De plus on obtient seulement une diminution de la sensibilité, ce qui permettrait tout de même d’éviter les chocs anaphylactiques les plus sévères, en cas d’ingestion accidentelle d’un allergène.

Bien que les études menées sur le sujet soient très prometteuses, il est encore trop tôt pour dire si les "patchs" permettront un jour d’éradiquer en totalité toutes les allergies alimentaires.

 

Par contre DVB Technologies espère commercialiser un "patch" traitant des allergies au lait de vache, à l’arachide et également aux acariens, aux environ de l’année 2016.

Parallèlement une équipe Suisse travaillerait sur un "patch" anti-pollen.

 

Si le procédé voyait le jour et était utilisé de manière régulière sur les patients allergiques, il pourrait selon DVB Technologies représenter un potentiel commercial de près de 5 milliards d’euros ce qui serait une aubaine pour la start-up.