Je sais, ça peut paraître provocateur mais nous atteignons de telles dérives qu’il faut secouer le cocotier. On assiste sans réagir à une surenchère dans le domaine de la sécurité qui fait penser à des heures très sombres de notre Histoire.

On nous propose ni plus ni moins de créer deux catégories de Français : ceux « de souche » et ceux d’origine étrangère. Les deuxièmes seraient perdraient leur nationalité en cas de délit : pour bigamie, pour excision et crime grave.

Et si vous trouvez que ce n’est pas assez, on va mettre en prison les parents des mineurs délinquants ! Ca ce n’est pas le Président, mais le secrétaire national de l’UMP en charge de la Sécurité, Eric Ciotti. Mais le président avait tendu la perche en déclarant « qu’il verrait avantage à ce que le groupe UMP prépare une proposition de loi pour sanctionner les parents d’enfants mineurs délinquants ». On s’étonne que Frédéric Lefebvre n’ait pas ajouté son grain de sel à cette surenchère, lui si prompt à exécuter les désirs du Maître.

L’immigration devient la mère de tous les vices, c’est le FN qui va se frotter les mains avec une phrase comme : « Nous subissons les conséquences de 50 ans d’immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l’intégration. »

A chaque intervention, le Président de la République et son ministre de l’intérieur mettent la barre un peu plus haut. Sans se demander d’ailleurs si ce qu’ils proposent est possible juridiquement. Ca serait ridicule si ce n’était pas si grave.

« La France assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine

C’est l’article premier de la Constitution, vont-ils changer la Constitution ?

Si encore cette agitation avait un tant soit peu d’efficacité !

Faut-il qu’il soit désemparé… Mais n’a-t-il de conseillers pour lui souffler à l’oreille :  « Stop, on franchit la ligne blanche ! ».

Le conseil constitutionnel va évidemment trouver ce texte anticonstitutionnel. Peut-être le fait-il exprès pour dire après avoir été retoqué : « Vous voyez, ce n’est pas de ma faute, je fais des propositions mais elles sont refusées. »