Certains jours, la vie professionnelle donne irrésistiblement envie de prendre une retraite prématurée. Pourtant, c’est une chance d’avoir un travail. Non seulement d’un point de vue économique, mais aussi d’un point de vue social et psychologique.  Productivité oblige, on nous en demande toujours plus. La pression s’est encore densifiée, nous enjoignant d’accomplir les mêmes performances en moins de temps. Les cadences s’accélèrent, la charge de travail augmente, la fatigue et le stress également… Parfois, on est obligé de renoncer à nos jours de congés pour finir notre mission ou bien pour prouver qu’on est motivé ! Sachant qu’au-delà d’un certain nombre d’heures de travail, les neurones d’un être humain ne peuvent plus continuer à travailler et les performances baissent.  A ce rythme, s’ajoute le management qui s’est durci lui aussi, fondé sur des procédures impersonnelles et un contrôle de plus en plus serré des performances, il devient basé uniquement sur le quantitatif.  Jamais un merci honnête, une reconnaissance de notre investissement, un soutien de la hiérarchie dans les situations difficiles, par contre les critiques sont toujours présentes. Pourtant chacun de nous a besoin de se sentir reconnu et respecté surtout si la tâche n’était pas simple.  

Si vous n’êtes pas malheureux au travail, vous avez de la chance surtout si celui- ci vous laisse une marge d’autonomie et que vous obtenez des informations claires concernant vos missions, vos responsabilités et les critères d’évaluation.  Si les consignes sont confuses ou contradictoires, il ne faut hésiter à réclamer des précisions pour gagner du temps.    Ce qui fait le plus souffrir, c’est que dans de telles conditions, la qualité de notre travail se dégrade. Nous ne pouvons même plus être satisfaits d’avoir fait du bon boulot ! une légitime fierté qui permet d’équilibrer la souffrance avec le sentiment d’un accomplissement personnel. Pourtant, ce n’est pas une chose difficile en réalité.  

Le système de l’urgence et du court terme détourne l’esprit du sens à donner à l’action, l’utilité sociale du travail n’est plus évidente. Nombre de salariés ne comprennent plus grand-chose à ce qu’ils font, ni à ce qui leur arrive ! On est victime d’une organisation inhumaine, d’un ensemble de pratiques stratégiques abusives. Le confort d’un emploi passe par l’insertion dans une équipe permettant l’échange d’idées afin de retrouver la bonne ambiance qui, elle, donne envie d’aller travailler.