Le régime le plus opaque du monde dévoile peu à peu son fonctionnement
Si un pays concentre actuellement l'attention de la communauté du renseignement , c'est incontestablement la Corée du Nord. Ce pays est non seulement une des rares dictatures communistes encore existantes, mais aussi un pays qui, par son attitude déstabilise la sécurité au niveau international. Par exemple, en fournissant des missiles a la Syrie, ennemi d'Israël. Idem au niveau régional, ou les ambitions nucléaires de la Corée du Nord sont percues comme une menace locale, ajouté a la volonté d'unifier les deux Corées (séparées depuis le cessez le feu de 1953) sous le joug communiste. Les deux Corées se regardent par conséquent en chien de faïence, et comme il est difficile d'obtenir des informations secrètes sur les buts et intentions du régime nord-coréen, restent les informations obtenues par les voies ouvertes.
Ses dernières permettent justement d'idenfier les "étoiles montantes" au sein du régime, et ce selon leur participation aux cérémonies officielles et la place qu'ils y occupent, leurs promotions, les missions qui leur sont confiées. C'est dans ce cadre qu'apparaît une de ses "étoiles montantes", a le tête d'un service de renseignement politique nord-coréen, étoile qui, suite a un scandale, risque néanmoins de redescendre: Il s'agit de Kim Yang-Gon, le directeur du Département du Front Uni du Travail nord-coréen
Comme le rappele le remarquable "Intelligence Online", Kim Yang-Gon , né le 24.04.1938 a Anju, une province du Pyongyan, a toujours travaillé dans les services de renseignement politique dépendant du Comité central du Parti des Travailleurs de Corée.
La galaxie du renseignement de Corée du Nord est composée : Du Ministère de Protection de la Sécurité de l'Etat, sorte de KGB, chargé du renseignement extérieur comme du contre-espionnage interne; du service de renseignement militaire, qui dépend du Ministère de la Défense; et, dépendant du Comité Central du Parti, la 35ème chambre, en fait le Département des Liaisons Internationales, chargé des relations avec les partis politiques "frères", mais aussi le Département du Front Uni du Travail, chargé des contacts avec les "organisations de masses", et la communauté coréenne a l'étranger, permettant par ce biais d'obtenir des informations sur la situation dans un pays donné. C'est ce service que prend en main en 2006 Kim Yang-Gon. Et ce après avoir "monté les marches" au sein du régime: Directeur-adjoint du Département des Liaisons Internationales, DLI, (devenu en 1998 la "35ème chambre") de 1986 a 1997, il est parallèlement nommé vice-président de l'association coréenne des affaires étrangères en 1991.Il prend la tête du DLI en 1997, et le dirige jusque 2006. A ce poste, il est entre autres réputé pour avoir noué de bonnes relations avec son homologue chinois du Département des Liaisons Internationales, Zhu Liang. Ce qui n'est pas inutile: Les relations sino-nord coréennes ne sont pas forcément aussi idylliques qu'on pourrait le penser. Le fait que le régime de Pékin ait décidé de se tourner vers le capitalisme, au mépris de l'économie planifiée, sans compter le développement des relations entre la Corée du Sud et la Chine populaire, au grand dam de la République Populaire de Corée, s'accompagne d'une forte augmentation des échanges commerciaux entre ses deux pays. Pyongyang, en tant que ennemi du régime sud-coréen, n'a guère apprécié. Néanmoins, la Chine et la Corée du Nord ont besoin l'un de l'autre: La Corée du Nord pour être protégée en cas d'agression; la Chine pour éviter , dans un contexte international de défiance vis-a-vis de la Chine, que le régime de Pyongyang soit remplacé par un régime moins favorable a Pékin..
En 2006, donc, Kim Yang-Gon prend la tête du DFUT. La mission du DFUT? Entretenir non seulement des relations avec les communautés coréennes a l'étranger, mais aussi contrôler les organisations "de masse" a l'étranger, aussi les syndicats que les organisations religieuses.
Plusieurs indices montrent très clairement sa montée en puissance: En tant que directeur du DFUT, il est chargé des relations avec la Corée du Sud : Il rencontrera a plusieurs reprises des responsables du renseignement sud-coréen, le National Intelligence Service, et, fait exceptionnel et qui mérite d'être souligné, se rend en novembre dernier a Séoul pour négocier avec ses collègues sud-coréens des mesures visant au rapprochement entre les deux Corées, en facilitant le dialogue. Le fait que ce poste, et cette mission, lui aient été confiés, montre la confiance qui lui est accordée. D'autres éléments témoignent de sa montée en puissance: Kim Jong-Il a nommé en 2005 Kim Yang-Gon conseiller a la Commission de Défense Nationale, présidée par Kim Jong-Il, et ce dans un pays ou l'armée, du fait des tensions entre les deux Corées, joue un rôle important (Hwang Jang-Yop, ancien secrétaire du Comité Central du Parti des travailleurs nord-coréen qui fera déféction en 1997, estimera dans une interview que "les militaires sont tout puissant en Corée du Nord"). Dernier indice: Kim Jong-Il est réputé ne se rendre que rarement aux récéptions,hors lors d'une de ses rares présences a une récéption, a l'ambassade de Chine a Pyongyang, en mars 2007, Kim Yang-Gon fait partie des rares personnes qui l'accompagnent, avec le vice-ministre des affaires étrangères du régime.
La boucle est-elle bouclée? Pas sûr. En février dernier , un communiqué de Reuters annonce que le n°2 du DFUT, Choe Sung-Chol (Donc l'adjoint de Kim Yang-Gon) est suspendu , faisant l'objet d'une enquête pour corruption. Selon le NIS, depuis décembre 2007, Choe Sung-Chol était "absent". Une source de préciser que "In trouble is not only deputy director Choe but also the entire United Front Department which orchestrates all South Korean affairs". Sous-entendu, Kim Yang-Gon est aussi visé. Il ne peut être exclu que cette étoile montante du régime nord-coréen ne redescende très vite..A moins que les investigations en cours ne soient que une tempête dans un verre d'eau, ou que le directeur du DFUT réussisse a étouffer l'affaire grâce a ses protections..En tout cas, depuis sa visite en Corée du Sud (du moins a ma connaissance), Kim Yang-Gon n'est pas réapparu en public..
opacité
Votre dirigeant Nord coréen aurait été photographié en…. Syrie….l’information a filtré il y a quelques jours….
Libertus
merci Dany Yatom !
26 juin 2008
Soucieux de leur sécurité, les Israéliens affirment que leur voisin syrien était en mesure de fournir du matériel nucléaire à l’Iran. Des propos qui pourraient mettre de l’huile sur le feu au moment où Tel-Aviv et Damas tentent de renouer le dialogue.
Israël affirme que la Syrie projetait de fournir à l’Iran du combustible nucléaire, qui devait être transformé en plutonium de qualité militaire dans le site détruit par l’armée israélienne en septembre 2007. C’est du moins ce qu’a assuré hier une source proche du Conseil de sécurité national israélien, alors que l’on parle de plus en plus d’une possible attaque d’Israël contre l’Iran. Le gouvernement israélien soutient officiellement les sanctions votées par l’ONU pour obliger Téhéran à cesser d’enrichir de l’uranium, mais doute fortement qu’elles seront efficaces.
Les détails relatifs au prétendu réacteur syrien et au raid israélien restent entourés de mystère. La Syrie nie poursuivre ou avoir poursuivi en secret un programme d’armement nucléaire et maintient que les Israéliens ont bombardé des installations militaires ordinaires à Al-Kibar, dans le désert, au nord-est du pays. En avril 2008, les Etats-Unis avaient affirmé que la Syrie était sur le point de terminer la construction d’une centrale avec l’aide de la Corée du Nord et avait procédé à un essai nucléaire en 2006.
« Les Iraniens étaient impliqués dans le programme syrien », a déclaré au Guardian la même source israélienne. « Les Syriens produisaient le plutonium, et les Iraniens en récupéraient une partie. » Le magazine allemand Der Spiegel a cité dans son édition du 23 juin des « rapports des services de renseignements » allant dans le même sens. Un porte-parole du gouvernement syrien nie ces allégations et les qualifie d’absurdes. Mais selon l’hebdomadaire allemand, le président syrien, Bachar Al-Assad, envisagerait de retirer son soutien au programme nucléaire iranien. Téhéran et Damas entretiennent une relation étroite depuis la Révolution islamique de 1979, et les deux pays soutiennent le Hezbollah, qui s’est battu contre Israël en 2006.
Le chef des renseignements militaires israéliens, Amos Yadlin, a affirmé devant la Knesset que les Syriens « craignaient » une inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et tentaient de dissimuler leurs agissements. L’AIEA a mis la Syrie sur sa liste de pays à surveiller courant avril, après avoir reçu des services de renseignements américains des photographies qui montreraient un réacteur capable de produire du plutonium. Le directeur général de l’AIEA, Mohamed El-Baradei, a condamné le raid israélien et reproché aux Etats-Unis de ne pas avoir communiqué leurs informations sur la Syrie plus tôt. Il a aussi émis des doutes sur la capacité de ses inspecteurs à déterminer la nature du site. « Je doute que nous trouvions quelque chose, s’il y a jamais eu quelque chose à trouver », a-t-il déclaré.
Toujours selon la même source israélienne, les Etats-Unis « supplieraient » depuis plusieurs mois l’Etat hébreu de partager ses informations sur les attentats du 11 septembre, qu’Israël n’a jamais officiellement reconnus pour éviter des représailles de la Syrie. Les deux pays ont depuis entamé des négociations de paix grâce aux bons offices de la Turquie. Au début du mois de juin, cent avions de combat israéliens ont réalisé une simulation d’attaque sur les installations nucléaires iraniennes. Les avions ont parcouru plus de 1 400 kilomètres, soit à peu près la distance entre Israël et la principale usine iranienne d’enrichissement d’uranium, située à Natanz. Mohamed El-Baradei a prévenu qu’une attaque « transformerait la région en boule de feu ».
Ian Black
The Guardian