La prochaine étape de ce tour de ville, nous amène à visiter la Vieille Bourse. Bâtisse de style flamand, elle est l’œuvre de l’architecte Julien Destrée, nommé bourgeois de Lille en 1634. Sa construction commence en 1652 pour se terminer l’année suivante. Il sera même classé monument historique en 1921.

Coincée entre la Grand’Place et la place de l’Opéra, c’est un lieu de passage fortement apprécié des touristes. Dans la cour intérieure, de ce bâtiment érigé grâce à l’approbation octroyée par le roi d’Espagne Philippe IV aux Corporations de métiers lilloises, beaucoup d’éléments sont à prendre en compte. Véritable lieu destiné au commerce, des pilastres retracent la vie des commerçants de la ville lors de la Renaissance.  Les 4 entrées menant au cœur de l’édifice possèdent chacune des cartouches mettant en valeur les idéaux défendus par la Bourse, c’est-à-dire, l’Industrie, les tribunaux et la chambre de commerce, le Génie inventif et l’Honneur des marchands. Des valeurs qui seraient louable de respecter, mais qui sont, à la vue du monde actuel, complétement bafouées.  Dans les galeries, portant chacune un nom différent, on trouve celle du Campanile, celle des courtiers, celle du théâtre et celle des agents de change, les amateurs de livres d’occasions, de numismatie, de bibelots en tout genre, seront aux anges grâce aux nombreux étals des bouquinistes présents sur place 6 jours sur 7, quand les temps sont beaux. Il m’est souvent arrivé de voir la plus part des stands recouverts d’une bâche car la météo était pluvieuse ou les températures froides. Si on remarque bien, on peut se rendre compte que la Bourse est en réalité un assemblage de 24 petites demeures identiques, mises les unes à côté des autres. Quand les clients ne sont pas là, ce qui est souvent rare, les vendeurs s’adonnent au jeu d’échec, il vous sera même possible d’y disputer une partie avec eux si le cœur vous en dit. Dans le cas où vous préférez le jeu de dames, pas de problème, des parties y sont également organisées de temps à autre. Le site est agréable à voir et il est fréquent de voir des touristes, figés en plein milieu de la cour, les yeux en l’air, appareil photo à la main, en train de capturer l’image du campanile coiffé d’une statue d’Hermes, le dieu romain des commerçants avec ses sandales ailées. L’endroit avec ses inscriptions murales, rend également hommage aux scientifiques et aux savants qui, de par leurs travaux, on permit l’essor industriel dans le milieu textile et agricole, les deux mamelles de la région. En se plaçant à l’extérieur, on peut voir que ce petit bijou d’architecture est recouvert de maintes cariatides, de fenêtres aux frontons courbes ou triangulaires, d’une exubérance de formes faisant écho à la prospérité telles des cornes d’abondance, puis pour ne pas oublier que nous sommes en Flandre, les portes arborent des lions, symboles de la région. Tout comme beaucoup de monuments historiques, les années passent et amènent avec elles, l’usure et la détérioration, fort heureusement, des associations de sauvetage de ces sites emblématiques existent et font des travaux remarquables en leur offrant une deuxième vie. La Vieille Bourse a suscité les services de celles-ci et c’est comme d’un accord tacite, une preuve de reconnaissance, qu’elles sont inscrites dans des blasons logés dans des cartouches surplombant les 4 portails. Je reconnais une certaine redondance dans mes propos finaux mais ce site est à voir absolument, même si vous n’êtes pas intéressé par le côté historique des choses, vous y trouverez une ambiance sympathique, des commerçants passionnés et des produits à des prix très abordables et pourquoi pas au passage, tomber sur une perle rare tellement les collections sont fournies. Dites-vous qu’en chinant bien, il m’est arrivé de trouver des livres que je ne trouvais nulle part ailleurs, et quel plaisir de mettre la main sur un « trésor », alors pourquoi pas vous aussi ?