Nintendo et le eCommerce

Nintendo n’a jamais été réputée pour la qualité de ses services en ligne, seul domaine qui manque à l’entreprise pour reconquérir le coeur des hardcore gamers. Après des essais calamiteux sur GameCube (Phantasy Star Online Ep. 1&2), la Wii tente de corriger le tir. Du côté des jeux, on a eu droit à un excellent Monster Hunter 3 mais l’expérience n’atteint pas la qualité de service du Xbox Live. De nos jours, les services en ligne ne peuvent se limiter à une expérience multijoueur c’est pourquou une boutique virtuelle permet aussi de télécharger des jeux à bas prix, une première pour Nintendo.

Un service très décrié par les éditeurs

Pour les jeux, le système de codes amis (qui est censé protéger les joueurs en leur évitant des rencontres désagréables) est une aberration que les éditeurs condamnent car il ne permet pas une expérience de jeu souple et agréable. Mais c’est surtout la distribution de titres en téléchargement légal qui est calamiteuse.

Outre quelques petites difficultés pour configurer le système (mais c’est assez vite réglé), le modèle économique de Nintendo n’est pas viable. D’abord, la boutique virtuelle n’est pas pratique : les serveurs sont lents et l’interface est assez affreuse. Il n’est pas très pratique de trouver un titre et de le télécharger. Chez la concurrence, le téléchargement des titres peut être long également (pour d’autres raisons néanmoins) mais l’interface est bien plus claire et on s’y retrouve mieux.

Ce sont surtout les contraintes très nombreuses qui refroidissent les éditeurs : d’abord, il y a une limite de taille effroyable ! Les jeux ne dépassent pas 20 Mo pour les jeux DSi Ware, ce qui est assez peu. La boutique virtuelle de la Wii permet de télécharger des jeux des consoles des anciennes générations (Nes, Super Nes, Nintendo 64, Mega Drive, TurboGrafX, NeoGeo, Master System, Commodore 64) contre des points. Les points peuvent s’échanger contre des étoiles ou s’acheter. Le prix de ces jeux anciens est parfois élevé (au moins 8 € pour un jeu d’il y a 20 ans…) et il faut d’abord lier son compte Nintendo à sa console, ce qui est un peu pénible.

La Dsi a aussi droit à sa boutique virtuelle et à sa console virtuelle. Là encore, la configuration du service est pénible et le prix des jeux un peu élevé.

Ce qui répulse les éditeurs, c’est de travailler pour rien. En effet, ces derniers ne touchent de l’argent que si leur création atteint un certain quota. Cette manoeuvre avait pour but de dissuader les éditeurs de faire des petits jeux bâclés histoire de gagner quelques sous rapidement. Cependant, elle a provoqué leur colère car peu de jeux se vendent suffisamment (et en temps voulu) pour rapporter un peu à ses créateurs. Ce modèle n’est donc pas rentable pour eux, donc ils le fuient.

Au final, on a un service aussi bien sur Wii que sur DS qui est beaucoup trop limité et contraignant pour attirer les éditeurs c’est pourquoi le nombre de titres est très restreint. Quant aux utilisateurs, ils sont un peu perdus face aux multiples opérations à effectuer pour alimenter son compte en points afin d’espérer obtenir un jeu ! C’est un service vraiment mal pensé qui ne fait pas du tout honneur à Nintendo.

Les éditeurs réclament de pouvoir développer des jeux plus lourds (déjà rien que pour des graphismes et effets plus travaillés) et de pouvoir gagner de l’argent dès les premières ventes. Mais avec des consoles sans disque dur c’est un peu compliqué !

Espérons que la WiiU permettra d’avoir accès à des services en ligne dignes de ce nom car actuellement le online est loin de faire la fierté de Nintendo. 

Une réflexion sur « Nintendo et le eCommerce »

  1. Merci pour cet article très explicite et agréable à lire. Moi aussi, j’attends la WiiU de pied ferme avec les mêmes espoirs que toi.

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