Au beau milieu de la forêt équatoriale, il y avait cette hutte au grand porche en toit de chaume géant. Le côté gauche du porche abritait un espace détente : canapé, petite table basse avec jeux de société empilés.

À droite, un hamac plat et un souple. Dans un hamac souple, idéal pour dormir, on referme le tissu sur soi, jusqu’à finir par ressembler de l’extérieur à une saucisse recourbée. Le hamac plat possède deux bâtons aux extrémités qui tendent le tissu en largeur ; il reste ouvert. Chaque soir, le bruit du groupe électrogène s’arrêtait net à l’heure prévue. Le silence flottait dans le vide pendant un court instant avant de laisser place au concert polyphonique nocturne : une foultitude de petits animaux invertébrés venus s’égosiller jusqu’au petit matin. Du hamac, la vue donnait sur l’escalier qui descendait jusqu’au chemin, à peine visible, creusé dans l’épaisseur végétale à coup de machette.

En promenade, le guide marchait toujours devant nous en coupant les feuilles récalcitrantes qui semblaient repousser pendant la nuit.

C’était un tunnel creusé dans ce massif de verdure exubérante que le soleil réussissait à peine à traverser. La forte chaleur humide rendait l’air collant et irrespirable. Le chemin me parut très long jusqu’à l’ouverture sur la rive, où le soleil pouvait enfin brûler de toutes ses forces.

J’aperçus, éblouie, l’embarcation qui attendait patiemment d’un va-et-vient lent sur l’eau brune de la rivière ; elle allait nous amener jusqu’à la prochaine escale de notre périple.