Le Cameroun est souvent présenté comme une Afrique en en miniature ; ceci,  de par sa diversité géographique, linguistique  et surtout culturelle. En effet, le pays compte pas moins de deux cent groupes ethniques repartis entre les dix régions administratives du pays.

Aussi, sur le plan socio-économique on note des disparités criardes entre toutes ces différentes régions. On constate justement que les régions du Sud du pays tendent toujours à damer le pion aux régions septentrionales qui sont sous-scolarisées, quasi désertiques et donc économiquement plus vulnérables. C’est ainsi que dans l’optique de permettre un partage juste des ressources du pays, les autorités camerounaises ont déjà au lendemain de l’indépendance institué une loi organisant la répartition des places au sein de l’administration, en fonction des régions d’origine des candidats. D’après cette loi sur « l’équilibre régional », dans tous les concours administratifs, on attribuerait  5% de places à l’Adamaoua, 18% à l’Extrême Nord, 7% au Nord, 15% au Centre, 4% à l’Est, 4% au Sud, 13% à l’Ouest, 12% au Littoral, 12%  au Nord-Ouest et 8% au Sud-ouest. Seulement, il se trouve que cette loi qui date des années 70 favorise les plus faibles au détriment des plus forts qui se sentent très marginalisés dans cette chose. A titre d’exemple : lors des délibérations des concours administratifs, les membres du jury se trouvent en train de retenir un candidat du grand-nord sous-scolarisé avec 10 moyenne, au détriment d’un autre de la partie Sud pays possédant 14 de moyenne. Un procédé que tentent de dénoncer depuis quelques années une franche partie de la population Camerounaise. Il est certes vrai pour un développement harmonieux du pays, le gâteau national devrait être partagé de façon équitable ; cependant, ce partage « équitable » ne devrait se faire que dans un cadre respectant le mérite de tout chacun. Car en l’état actuel des choses, on a comme impression que les autorités camerounaises entendent par cette loi freiner les plus forts, afin de permettre aux plus faibles de les rattraper : le contraire des choses ! Il nous semble plutôt que ceux-ci  devraient chercher à inciter les uns et les autres à se mettre au travail, afin de posséder les mêmes chances et les mêmes potentialités que les autres. Cette semaine encore, cette affaire d’équilibre régionale à causer un lourd préjudice aux candidats (instituteurs de l’enseignement technique) originaire des régions du Centre et de l’Ouest du pays, dans le cadre du recrutement de 25000 jeunes à la fonction publique. On a ainsi écarté plusieurs candidats méritants au profit des cancres, au nom de l’équilibre régional et du respect de l’âge des candidats ; toute chose que ne comprend pas le Cercle de Solidarité des Diplômés des Eniet Sans Emploi du Cameroun. En effet, dans une correspondance adressée au gouvernement la    semaine dernière, ces derniers dénoncent fermement cette politique injuste. Vivement que cette loi désuète soit revue, dans un contexte international où seuls le mérite et la compétitivité comptent !