Considéré jusqu’ici en Afrique comme un tabou, avoir un enfant avant le mariage est devenu pour les filles africaines une situation tout aussi banale que les autres. Et le plus souvent, ce n’est toujours pas l’auteur de cette grossesse indésirée qui épouse la fille.

Les grossesses indésirée et précoces constituent l’une des conséquences les plus nombreuses d’une vie sexuelle précoce et prématurée. Ceci, parce que l’adolescent ou l’adolescente qui se jette dans cette vie n’a toujours suffisamment pas d’encadrement nécessaire, pour éviter certains désagréments. La situation est plus pire dans les pays d’Afrique où le sexe continue malheureusement d’être un sujet totalement tabou au sein des familles.

Cependant, si le fait d’avoir un enfant dans l’adolescence a toujours eu des conséquences parfois désastreuses tant pour la fille que pour le garçon, la fille est celle qui  garde le plus de séquelles. Car c’est elle qui abandonne les études ; c’est encore elle qui court un grave risque en accouchant de façon prématurée. Pire encore, il est très difficile pour cette fille au cas où l’auteur de sa grossesse refuse de l’épouser de se trouver un jour un époux,  qui l’acceptera avec son fils.

Si les jeunes mariées acceptent très facilement les enfants  faits par leurs époux avant leur union, tel n’est toujours pas le cas avec les hommes, qui y voient plutôt un signe de lâcheté. Ceci, parce que chacun aimerait savourer le plaisir d’être celui qui a donné le premier enfant à sa tendre moitié.  Plus loin, les familles acceptent difficilement que leur garçon leur amène pour fiancée une fille possédant déjà un enfant d’une autre personne. La situation est pire pour une divorcée. Une situation qui pousse très souvent les jeunes filles à procéder clandestinement à des Interruption Volontaire de Grossesse – parfois aux conséquences désastreuses -, juste pour éviter ce lourd fardeau.

Dans un environnement où les gens tardent à se familiariser aux techniques de contraceptions, les grossesses indésirées et précoces sont devenues au fil des années un sérieux problème au sein de la société africaine. Et des efforts méritent d’être faits tant du côté des autorités que des familles, pour réduire au maximum le phénomène. Car seuls 20% des hommes que nous avons approché se dits prêts   – bien qu’avec beaucoup de conditions –  à accepter pour épouse une fille possédant déjà un enfant d’une  autre personne.