Roselyne Bachelot, qui avait qualifié de « catastrophe » l'accident de radiothérapie d'Épinal où 397 patients avaient été exposés à des doses trop fortes de rayons, provoquant la mort de 5 d'entre eux, a annoncé que 300 nouveaux cas venaient d'être recensés, ce qui fait un total de 697 surexposés, et 24 patients très gravement irradiés.

Les accidents à répétition à l'hôpital d'Épinal sont révélateurs d'une situation préoccupante puisque, pas moins de 180 000 patients sont traités chaque année par radiothérapie, technique qui permet de guérir 50 % des cancers.

Si l'on regarde quelques-uns des accidents survenus dernièrement en France, en commençant par ceux d'Épinal où les surexpositions résultaient d'une erreur de saisie informatique, celui de Lyon, en mars 2006, où un patient est mort à la suite d'une confusion entre centimètres et millimètres lors de la transmission de la taille du champ d'irradiation, ceux de Toulouse où 145 patients ont été surexposés en raison d'une erreur d'étalonnage, les erreurs dans l'identification des patients à Angers et à Saint-Étienne, on se rend compte que, chaque fois, l'erreur humaine est présente, que ce soit au niveau des concepteurs des appareils d'irradiation ou des utilisateurs. C'est pour cela, sachant le facteur humain prépondérant dans ce type d'accident, alors que la France compte moins de 400 radiophysiciens, que Roselyne Bachelot s'est engagée à ce que leur nombre soit doublé en cinq ans pour garantir un service de qualité. Il faudra pour cela que la filière de formation soit bien entendue renforcée, mais il faudra aussi rendre obligatoire la formation continue.

L'informatisation du matériel de traitement, qui représente en principe une garantie de précision, peut aussi, en cas d'erreur dans la chaîne de saisie de données, présenter le risque que cette erreur devienne systématique en se reproduisant sur un très grand nombre de patients. L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avait déjà signalé, en 2002, qu'elle suspectait des problèmes de rigueur dans ce secteur. L'IRSN a cependant donné l'impression de « laisser faire » jusqu'à la révélation du drame d'Épinal.

Reste que la radiothérapie est un des principaux moyens de la lutte contre le cancer, mais cela reste une thérapie dangereuse, encore faut-il que ces risques ne dépassent pas ceux engendrés par la maladie qu'elle est censée soigner.