Epernay, capitale du champagne, a décidé depuis 2005 d’investir dans un projet de Réussite Educative. Tous les enseignants et professeurs de la ville sont au courant de ce dispositif et doivent signaler les élèves en difficulté mais pas uniquement scolaire.

On essaie de trouver les causes des difficultés (voire de l’échec scolaire) de l’enfant, qu’elles soient psychologiques ou familiales. Ainsi, ce dispositif comprend des médecins spécialisés (psychologues, orthophonistes etc), des éducateurs, des assistants sociaux… Le but n’est donc pas de faire faire ses devoirs à l’élève mais bien de trouver ce qui ne va pas chez lui et l’aider à s’en sortir. L’élève est donc accompagné par de nombreuses personnes pendant 1 à 3 ans.

C’est un projet ambitieux qui a pourtant eu du mal à démarrer : au départ, l’Education Nationale était très réticente car les professeurs et enseignants y voyaient une critique de leurs méthodes voire de la concurrence. Il n’en est rien mais l’ducation Nationale a tenu à s’immiscer dans le projet et à imposer ses règles : ainsi, quand il y a des besoins en matière de soutien scolaire, c’est le personnel de l’EN qui est appelé à la rescousse, même les retraités ! Dans le contexte social actuel, il est presque choquant de ne pas tenter de donner du travail à ceux qui en ont besoin ! A l’origine, il était possible de faire intervenir des acteurs privés mais depuis que l’EN contrôle tout il en est hors de question. Dommage car c’est aussi le rôle d’une mairie d’impliquer tous les acteurs locaux.

Cela n’enlève rien à cette initiative, très louable, mais ce refus de faire appel aux autres ne permet pas d’aider plus de 300 élèves par an alors que les besoins sont bien plus importants. Les élèves concernés sont tous issus du public (là encore, impossible d’en bénéficier quand on est dans le privé) et essentiellement en primaire. Les besoins pour le collège et le lycée sont également énormes mais l’idée à la base de ce projet est qu’il faut intervenir le plus tôt possible pour remédier rapidement et durablement aux problèmes des élèves, c’est pourquoi les élèves de la maternelle au CM2 sont privilégiés. L’élèvé peut se voir proposer des activités sportives ou autres pour l’aider à aller mieux.

La mairie tente aussi de s’occuper des plus âgés mais le manque de personnel et de moyens se fait ressentir. Sans parler du cadre administratif très rigide qui empêche toujours le secteur privé de venir à la rescousse. On retombe un peu dans l’idée de l’état providence qui se suffit à lui-même et qui peut résoudre tous les problèmes car il est compétent en tout. Un gros manque d’ouverture d’esprit regrétable car on pourrait aider beaucoup plus d’enfants, mais l’état préférant tout gêrer imposible à l’heure actuelle de faire bouger les choses !

On retiendra quand même la volonté de trouver des solutions à des cas très difficiles. Si les autres mairies pouvaient en faire autant, ce serait parfait !