Envoyer un mail au Président peut mener au Tribunal

Fin 2006, un animateur de 35 ans du nom de Romain Dunand, a la très mauvaise idée d'envoyer un mail au Ministre de l'Intérieur ou plus précisément à Claude Guéant, le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy de l'époque. Le site rue89 a révélé les conséquences assez effrayantes d'un mail où monsieur Dunand veut simplement défendre l'instituteur Florimond Guimard.

Rappelez-vous. Le 11 novembre 2006, Florimond Guimart, institueur marseillais, s'oppose à l'expulsion d'un père de famille et de ses deux enfants, scolarisés à Marseille. La Police porte plainte et de nombreuses personnes se mobilisent pour défendre cet instituteur au grand coeur.

Romain Dunand réagit à sa manière. Il envoie un mail intitulé "Bas les pattes sur Florimond Guimard". Voici le mail dans son intégralité, tel que présenté sur Rue89 :

"Objet: Bas les pattes sur Florimond Guimard!
De: "cnt-jura"
Date: Mar, décembre 19, 2006 13:26
A: [email protected]

Au ministère de l'Intérieur

Monsieur le ministre,

Nous venons d'apprendre que notre camarade Florimond Guimard, instituteur à Marseille, convoqué au commissariat, a été placé en garde suite aux manifestations anti-expulsions à l'aéroport.

Voilà donc Vichy qui revient: Pétain avait donc oublié ses chiens!

RésoluEs à défendre les dernières libertés qui nous restent -à commencer par la liberté d'exprimer notre solidarité active avec les victimes de votre politique qu'il faut bien qualifier de raciste-, nous exigeons la libération immédiate de Florimond Guimard, et l'abandon de toute poursuite à son encontre.

Dans l'attente, en vous rappelant l'exigence de la fermeture des centres de rétention et celle de la régularisation de touTEs les sans papiers, recevez nos salutations antifascistes,

M. Romain Dunand, Cnt-Jura / Resf-Jura."

Les phrases misent en italique dans le texte n'ont apparemment pas beaucoup plu à Nicolas Sarkozy, qui porte plainte en février 2007. Il demande 1 euro symbolique mais la procureure décide de requérir 750 euros pour le préjudice moral subi par le Président.

Certes les mots n'étaient pas vraiment doux dans ce courrier électronique, mais si une comparaison de la sorte, faite dans une correspondance privée, dans un message somme toute poli, qui n'a rien d'un tissus d'insultes, amène au Tribunal… Alors tous les débats politiques devraient finir à la Cour ! Combien de politesses les élus s'envoyent-ils ? Conclusion, tenez-vous à carreau, dans vos articles, vos mails et surtout dans les commentaires parfois (souvent ?) orduriers, sous les articles parlant du Président. Vous pourriez également recevoir une convocation au Tribunal…

On oublie trop souvent qu'Internet n'est pas une zone de non-droit, où il est possible de dire tout et n'importe quoi. La loi peut y être appliquée là aussi. En parcourant les articles sur Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, on se dit tout de même que l'Elysée croulerait sous un nombre de plaintes à 3 ou 4 zéro !

5 réflexions sur « Envoyer un mail au Président peut mener au Tribunal »

  1. France pays des droits de l’homme et de la libre expression???
    Bonjour a tous.Quand on a la charge d’une nation,de plus démocratique,il est inconcevable de faire règner une politique arbitraire avec l’appui d’une justice qui bafoue de nos jours les libertés fondamentales qui ont toujours faits,les valeurs de notre exagone.Autrefois la France était considerer comme une nation modèle due a son coté farrouche éprise de liberté.Un exemple pour l’ensemble des pays qui nous enviaent notre système!!!Mais n’ayez crainte quand on veut tuer une idée,taire le droit de s’exprimer,de tolérance,de liberté d’opinions a coups de répressions,la révolte germine au fond des petits esprits et cela fini toujours par éclater a la face des tyrans quels qu’ils soient,tous se paye ici bàs.
    PAUL LEAUTAUD disait,je cite:
    Tout ce qui est l’autorité me donne envie d’injurier.
    En ce qui concerne l’allure et la forme que prend la tournure de la France,y a pas de quoi en etre fier actuellement!!!Bye.

  2. No comment : »Alerté par un simple coup de téléphone du ministère de l’intérieur, Yannick Blanc, directeur de la police générale de la préfecture de police de Paris (DPGPP), a été brutalement débarqué de ses fonctions « avec quelques jours de préavis » par un décret signé du président de la République, Nicolas Sarkozy, le 16 janvier. Nommé en octobre 2005 à la tête de la DPGPP, composée de 450 fonctionnaires et chargée de la délivrance des titres de séjour aux étrangers résidant à Paris et des reconduites à la frontière, M. Blanc ne s’est vu proposer aucune autre affectation crédible. Autant dire que ce haut fonctionnaire de 53 ans, administrateur civil, et non policier, a été sanctionné.
    En juillet 2006, M. Blanc avait évoqué, dans un entretien au Monde, la perspective de milliers de régularisations de sans-papiers après la mise en oeuvre de la circulaire du 13 juin qui proposait, sous certaines conditions, d’accorder des titres de séjours aux parents d’enfants scolarisés. A l’époque, cette circulaire avait provoqué un afflux de personnes devant les services de la DPGPP et son directeur affirme alors avoir reçu pour instruction du cabinet de M. Sarkozy, ministre de l’intérieur, de s’exprimer dans les médias avec Me Klarsfeld. « J’avais répercuté, comme pour les autres, la demande du Monde sans obstacle, raconte M. Blanc. Mais l’information n’a pas dû remonter comme il le fallait jusqu’au cabinet du ministre. » A la lecture de l’article du Monde, M. Sarkozy pique une colère. « Il l’a découvert à un moment particulièrement inopportun puisqu’il allait à un meeting politique, concède le haut fonctionnaire. Cet incident m’a été évidemment reproché mais s’il avait dû y avoir une sanction, elle aurait eu lieu à ce moment-là. »…. »extrait du Monde du 25/01/2008

  3. la scientologie a le même comportement : faire des procès…il ne faut donc pas s’étonner :
    « Ce n’est pas la première fois que l’Église de Scientologie tente de censurer sur le Net des informations qui lui sont défavorables, avec menaces de poursuites judiciaires farfelues en guise d’argument. Le groupe Anonymous affirme dans un communiqué qu’il ne laissera désormais plus ces pratiques passer : la guerre totale est déclarée.
    Sur le site officiel de ce mouvement anti-scientologie, plusieurs conseils de harcèlement sont prodigués aux amateurs, comme le Blackfaxing (envoyer des centaines de pages entièrement noires pour vider l’encre des faxes de l’Église), ou même quelques actions plus réelles, comme à Londres le 10 février prochain.
    Une guerre qui remonte aux débuts du Net.
    Les prémices de ce conflit d’internautes contre la Scientologie remonte à l’année 1994, sur les réseaux Usenet. Le groupe « alt.religion.scientology » s’était alors formé dans le but de combattre les discours de l’Église. Les scientologues avaient alors entrepris plusieurs actions judiciaires pour violation de la « marque Scientology », pour finalement arriver à ses fins, et faire disparaître le groupe de Usenet. » source /PC impact

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