Népotisme, marchandage, tribalisme, corruption, trafic d’influence… voilà quelques unes des pratiques qui étaient jusqu’à tout récemment érigées en règle au Ministère des Enseignements Secondaires. Des pratiques qui se passaient au vu et au su de tout le monde, et sous le silence vraisemblablement complice du défunt patron de ce département ministériel, Louis Bapes Bapes.
C’est ainsi que l’arrivée le 02 octobre 2015 de Jean Ernest Ngallè Bibehe à la tête de ce Ministère, sera très saluée des camerounais. Surtout, quand on connait la rigueur et le sérieux qui ont toujours caractérisé cet homme.
Et, en bon messie, l’ancien Directeur Général de la Socatur ne tardera pas à imprimer ses marques dès les premiers jours de son arrivée à la tête du MINESEC. Il va tout d’abord se concerté avec toute son administration centrale, question pour lui de dresser une sorte d’état des lieux, avant la prise d’un certain nombre de décisions courageuses telles que :
– La mise à la retraite de plusieurs dizaines de ses collaborateurs ;
– La suspension provisoire des nominations, mutations et affectations fantaisistes ;
– La suppression du phénomène de sous-traitance des dossiers d’inscription aux examens officiels, et surtout l’interdiction formelle aux chefs d’établissements de toute tentative de spéculation sur les frais de dossiers.
Bien plus, l’actuel Ministre des enseignements secondaires a pris ces derniers jours, une décision à portée historique, en autorisant des élèves d’un établissement privé de la capitale dont les frais d’examens avaient été détournés à composer, au grand bonheur de ceux-ci, et surtout de leurs parents, qui étaient aux abois.
En seulement huit mois, le bilan de Ngallè Bibehe peut donc sembler élogieux, du moins sur le plan pédagogique. Car, sur le plan de la gestion des ressources humaines, beaucoup reste à faire.
En effet, ils sont nombreux, ces enseignants qui s’insurgent contre la décision de l’actuel Minesec de geler toute nomination et mutation. Une décision qui selon eux, est dénuée de tout humanisme.
Sur un tout autre plan, de graves lenteurs ont également été notées au niveau du déploiement des diplômés des différentes écoles normales supérieures (ENS, ENSET).
Plus grave, plusieurs centaines d’Instituteurs de l’Enseignement Technique (IET), recruté depuis janvier 2016, attendent toujours leurs affectations, pendant que les élèves chôment dans les Cetic et Lycées Techniques du pays.
Au moment où la rentrée scolaire 2016-2017 se profile à l’horizon, les enseignants exhortent donc le Ministre des Enseignements Secondaires à procéder aux nominations, mutations et affectations le plus tôt possible, afin de leur permettre de préparer plus sereinement cette autre année scolaire. En outre, le Ministre devrait personnellement suivre tout le processus, afin d’éviter tout marchandage, tribalisme, népotisme…
Enfin, des consignes claires devraient être données à la fameuse Direction des Ressources Humaines (DRH), pour une prise en solde rapide et systématique des enseignants nouvellement affectés ; car, un enseignant sans salaire est un danger pour la communauté éducative.