Les changements climatiques ont toujours été présents sur notre planète mais aujourd’hui, plus que jamais, ils font parti des enjeux internationaux que nous devons faire face quotidiennement. Bien qu’aujourd’hui plusieurs sont intéressés et préoccupés par les changements climatiques, ceci est un mouvement assez récent. En effet, ce n’est qu’à la fin du XXe siècle que le terme «environnement» prend de plus en plus de sens. Les premières actions vers une planète moins polluée et vers le protocole de Kyoto ont débuté en 1979 où l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a organisé, à Genève en Suisse, la première conférence sur le climat. Ensuite, en 1988, l’Organisation de Nations Unies (ONU) fait la création du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) qui a pour but de faire le point sur la situation des changements climatiques au niveau mondial. Ceux-ci auront un rôle capital dans la mise en œuvre du protocole de Kyoto. À la remise de leur 4e rapport en novembre 2007, ils concluent, à 95% de certitude, que depuis 1950 le réchauffement climatique que subit la planète est causée majoritairement par l’augmentation des gaz à effet de serre d’origine anthropique, c’est-à-dire, causée par l’homme. «En quelques dizaines d’années, nous en sommes venus à menacer la vie à tel point qu’on peut se demander s’il y aura encore des êtres humains dans 100 ans». C’est du moins ce que soutient Hubert Reeves, astrophysicien canadien. En effet, 100 ans à l’échelle de notre planète Terre n’est qu’une microscopique partie de son histoire. Si en 100 ans on peut détruire la race humaine, imaginez ce que l’on peut faire en 1000 ans et en 10 000 ans…

 

Le protocole de Kyoto

À l’échelle internationale, l’histoire du protocole de Kyoto débute en 1995. La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), mandate la première Conférence des Parties à Berlin en Allemagne (COP 1). Vingt (20) ans plus tard, en décembre 2015, nous arriverons à la COP 21 qui aura lieu à Paris et qui aura pour but d’en arriver à un nouvel accord sur le climat mondial.

 Qu’est-ce que le protocole de Kyoto ?

Le protocole de Kyoto est un accord international qui regroupe 192 pays à travers le monde. Il a été signé le 11 décembre 1997 à Kyoto, au Japon, lors de la COP 3 et est entré en vigueur officiellement le 16 février 2005. L’évènement fut souligné lors de la COP 11, à Montréal. Le protocole de Kyoto vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre sur une période de 2005 à 2012 par rapport au chiffre de 1990. Il s’agit de la seule entente du genre sur la planète. Entente où les pays s’engagent par écrit à la diminution de 5.2% des émissions de gaz à effet de serre visé par le protocole.[1] Pour que le protocole entre en vigueur, il y avait deux conditions, soit que 55 pays ratifient le protocole et que le total des émissions de GES en 1990 représente 55% des émissions des pays développés. En 2002, l’Islande devient le 55e pays à ratifier le protocole, ce qui satisfait la première condition. En 2005, quand la Russie a approuvé le protocole, la deuxième condition était alors respecter et le protocole est entré en vigueur en février 2005. Au final, de sa signature en 1997 à son entrée en vigueur en 2005, il a fallu attendre huit (8) ans avant de voir un réel changement.

 

10 ans déjà

Depuis son entrée en vigueur en 2005, dix (10) ans ont passées jusqu’à aujourd’hui. Par contre, si l’on reprend du début (en 1995) cela fait maintenant près de vingt (20) ans que l’on entend parler du protocole de Kyoto à l’échelle internationale. Originalement, les objectifs du protocole devaient être atteint en 2012, mais le protocole se poursuivra jusqu’en 2020. Après quoi une autre entente sera signée et entrera en vigueur en 2020. Toute les nations du protocole ont du 30 novembre jusqu’au 11 décembre 2015 pour en arriver à une entente internationale et universelle sur le climat. Universelle veut donc dire que tous les pays y prendront part, les plus développés comme les moins développés. C’est donc dire que le Canada, les États-Unis et l’Australie, pour ne nommer que ceux-là, n’auront point le choix de faire partie du nouveau «protocole».

 

Le bilan

Après 10 ans, plusieurs chiffres et données sont sortis sur le progrès et l’efficacité du protocole de Kyoto. Dernièrement, un article publié sur le site Internet de Radio-Canada[2], fait un portrait très détaillé de la situation du protocole de Kyoto et des effets qu’il a eu sur les changements climatiques dans le monde.

 

Des chiffres qui ne disent pas tout

En effet, selon les derniers chiffres de l’ONU, les émissions des pays signataires auraient diminués de 24% entre 1990 et 2012. Sauf que, à ces chiffres, des donnés faussent la donne. D’abord, la crise économique de 1990 aux États-Unis a fait chuter leurs émissions de GES. Nous devons donc exclure le bilan des États-Unis, plus grand émetteur de GES de la planète, puisqu’ils ont refusé de ratifier le protocole ainsi que celui du Canada qui s’est retiré du protocole en 2011. D’ailleurs, ses émissions ont augmenté de 18.2% de 1990 à 2012. Somme toute, en excluant ces variables, la planète à réduit de 4% les émissions de GES. C’est en deçà de l’objectif de 5.2% visé par le protocole.

 

Kyoto, bon ou mauvais ?

Certes, Kyoto n’a pas été si mauvais. Il ne faut pas oublier que cet accord international est le premier de l’histoire. Il est en fait un tremplin qui mènera à d’autres mesures pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. « Si on n’avait pas eu Kyoto, on serait bien plus mal en point. Mais le danger, c’est de se dire : « puisqu’on a ça, c’est la preuve qu’on a fait suffisamment d’efforts ». Ça, à mon avis, c’est ne pas se dire la vérité à nous-mêmes. » C’est ce que dit Stéphane Dion, ancien ministre fédéral de l’Environnement. Pour lui, Kyoto est le début d’une démarche plus profonde et mieux adaptée à la réalité.

 

La crise vient en aide à Kyoto

En effet, la crise économique de 2008 a eu un impact sur toute la planète, ce qui a provoqué un ralentissement dans les émissions de GES mondialement. Au moment de la crise, en 2008, une quantité de 27 004 213 mégatonnes était enregistrée mondialement. En retour, en 2009 le nombre de mégatonne de CO2 dans l’atmosphère a chuté de 2M, pour se retrouver à 25 239 376 mégatonnes. Bien que la crise économique de 2008 ait eu un impact majeur sur le commerce, il est clair qu’elle à aider à la réduction des émissions de GES.

 

Le modèle de Kyoto ne sera pas répété

Le protocole de Kyoto était basé sur le principe d’une « responsabilité commune, mais différenciée ». Sur cette base, on a exigé un plus grand effort des pays industrialisés, responsables de la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Mais puisque les États-Unis n’ont jamais ratifié l’accord, à peine le tiers des émissions mondiales étaient visées par Kyoto. Le traité qui doit remplacer le protocole de Kyoto, sera, on l’espère, signé à Paris à la fin 2015. Le nouvel accord aura dans sa mire les plus grands pollueurs de la planète : Chine, États-Unis, Inde, Russie, Indonésie, Brésil, Canada, etc.


 

Des absents de taille…

Bien qu’il y ait 192 pays signataires, nous retrouvons des absents de taille dans la démarche du protocole de Kyoto.

 

Tout d’abords, les États-Unis n’ont jamais accepté de ratifier (approuver) le protocole instauré par l’ONU. Dès l’arrivée de George W. Bush à la barre des États-Unis, en 2001, il a mentionné qu’ils ne ratifieront pas le protocole de Kyoto. Il pense que la signature de Kyoto mettra un frein à l’économie américaine et «que le combat contre le réchauffement climatique doit se faire non pas avec une simple réduction des gaz à effet de serre, mais par une meilleure gestion de leur émission.»[4] Fait étonnant, les États-Unis étaient alors les plus grands émetteurs de GES sur la planète avec 23% de la production mondiale (2011). Le pays produisait également 25% des biens et services sur la planète.[5] Même si les chiffres sont claire et que les États-Unis sont bel et bien les plus grands producteurs d’émissions de gaz à effet de serre au monde, ils se défendent en disant qu’ils sont plus efficace énergétiquement. Ils soutiennent qu’un américain qui émet 0.77 tonne de CO2 pour 90 dollars de PNB (Produit National Brut) est beaucoup moins polluant que, par exemple : un Chinois qui produit 3.54t par 90$ de PNB. Les États-Unis refusent encore aujourd’hui de faire partie de Kyoto. Cependant, la Chine et les États-Unis en sont venus à un accord en 2014. La Chine entend atteindre un pic de ses émissions de GES d’ici 2030, après quoi elles devraient diminuer. Les États-Unis vont s’efforcer, quant à eux, de réduire leurs émissions de 26 % à 28 % par rapport à leur niveau de 2005. En 1990, la Chine ne comptait que pour 10 % des émissions totales de la planète. Selon les plus récents chiffres (2012), elle émet 27 % des GES à l’échelle mondiale.

 

Par la suite, autre puissance en ce qui attrait aux émissions de gaz à effet de serre, le 12 décembre 2011, le Canada est devenue le premier pays à se retirer du protocole de Kyoto. Le Premier Ministre fédéral Stephen Harper à affirmer que Kyoto est essentiellement un complot socialiste qui vise à soutirer des fonds aux pays les plus riches. Bien sûr, avec une économie basée sur la production des hydrocarbures, grand producteur de gaz à effet de serre et avec cinq (5) provinces sur les treize (13)[6] qui vivent des hydrocarbures, il est clair que le gouvernement fédéral canadien n’aime pas le protocole de Kyoto, car il est en somme, un boulet économique. De plus, Harper ajoute que les objectifs du protocole étaient «irréalistes et inaccessibles ».

 

En somme, les États-Unis et le Canada, tous deux grands émetteurs de gaz à effet de serre sur la planète ont sensiblement la même vision du protocole de Kyoto, soit qu’il freinera leurs économie. Étrangement, ces deux pays ne font pas partie du seul accord international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre sur la planète.

 

Plus près de chez nous, le Québec a affirmé que, malgré le désistement du Canada dans le protocole de Kyoto, il s’engage à respecter les conditions du protocole. C’est du moins ce que la ministre de l’environnement de l’époque, Line Beauchamp, a mentionné dans une lettre ouverte en 2008.

En route vers Paris 2015

Pour en arriver à la Conférence des Parties (Conference Of Parties) numéro 21 (COP 21) beaucoup de chemin a été parcouru au cours des vingt (20), et surtout des dix (10) dernières années. En effet, au fil des conférences, les représentants des pays membres du protocole ont eu plusieurs discussions sur la suite du protocole de Kyoto. Voici ici-bas la liste des conférences des parties qui mèneront à la Conférence de Paris à la fin 2015 :

 

1.      LES CONFÉRENCES DES PARTIES (COP) AU FIL DES ANS

Année

COP #

Lieux

Principaux faits

1995

COP 1

Conférence de Berlin, Allemagne

 

1996

COP 2

Conférence de Genève, Suisse

 

1997

COP 3

Conférence de Kyoto, Japon

Signature du protocole

1998

COP 4

Conférence de Buenos Aires, Argentine

 

1999

COP 5

Conférence de Bonn, Allemagne

 

2000

COP 6

Conférence de La Haye, Pays-Bas

Règle d’application du protocole (échec)

2000

COP 6-2

Conférence de Bonn, Allemagne

Règle d’application du protocole

2001

COP 7

Conférence de Marrakech, Maroc

Accord de Marrakech

2002

COP 8

Conférence de New Delhi, Inde

Islande (55e pays à le ratifier)

2003

COP 9

Conférence de Milan, Italie

 

2004

COP 10

Conférence de Buenos Aires, Argentine

 

2005

COP 11 – CMP 1

Conférence de Montréal, Canada

Entrée en vigueur de protocole de Kyoto

2006

COP 12 – CMP 2

Conférence de Nairobi, Kenya

 

2007

COP 13 – CMP 3

Conférence de Bali, Indonésie

Feuille de route pour l’après-Kyoto (fin 2012)

2008

COP 14 – CMP 4

Conférence de Poznań, Pologne

 

2009

COP 15 – CMP 5

Conférence de Copenhague, Danemark

 

2010

COP 16 – CMP 6

Conférence de Cancún, Mexique

 

2011

COP 17 – CMP 7

Conférence de Durban, Afrique du Sud

Entente sur un accord global en 2015

2012

COP 18 – CMP 8

Conférence de Doha, Qatar

Kyoto prolongé jusqu’en 2020[7]

2013

COP 19 – CMP 9

Conférence de Varsovie, Pologne

Paris nommé pays hôte de la COP 21

2014

COP 20 – CMP 11

Conférence de Lima, Pérou

Avant-projet Paris 2015

2015

COP 21 – CMP 11

Conférence de Paris, France

Accord international sur le climat ?

 

Le rôle du GIEC

Créé en 1988, le groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) a eu un rôle de premier plan dans les suites du protocole de Kyoto. En effet, leur mandat était de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques. D’en déterminer la ou leurs causes pour ensuite voir quels sont les impacts potentiels et les stratégies de mise en œuvre pour les contrer. Pour ce faire, le GIEC a fait l’élaboration de plusieurs rapports au fil des ans :

 

Premier rapport

Deux ans après sa création, soit en 1990, le GIEC dépose son premier rapport d’évaluation dans lequel il établit les possibles causes des changements climatiques et émet des hypothèses sur des scénarios éventuels. Le GIEC a observé que depuis 1990, la température moyenne du globe a augmenté d’environ 0.5 °C et que le niveau des mers a monté d’environ 15 cm. Il s’agit ici de variations naturelles. Le rapport tente aussi de définir les impacts qu’auraient un tel réchauffement climatique sur : l’agriculture, les écosystèmes, les ressources en eau, la santé publique, etc. Ils tenteront de minimiser les émissions de gaz à effet de serre via diverses recommandations.

 

Second rapport

Après des études menées entre 1990 et 1995, le GIEC produit un deuxième rapport. Les études avaient pour but de distinguer ce qui est dû aux influences naturelles sur le climat versus l’activité anthropique. Le rapport de 1995 estime que l’évolution du climat est davantage due à des activités anthropiques qu’à l’évolution naturelle. Par contre, ils soutiennent qu’il y a une marge d’erreur de 5 à 10% sur ces prévisions.

 

Troisième rapport

Le rapport de 2001 sort sous forme de bilan. En effet il est le premier rapport qui a eu un véritable impact sur le grand public et les médias. Le rapport mentionne, entre autre, que les années 1990 auront été la décennie la plus chaude depuis 1860, soit depuis que l’on compile les données météorologiques. Les changements concernant le niveau de la mer, la couverture neigeuse, la superficie des glaces et les précipitations sont révélateurs d’un réchauffement global du climat. La responsabilité humaine est alors évoquée. De plus, le GIEC prévoit une augmentation de température variant de 1.4 à 5.8 °C entre 1990 et 2100. Il estime que le rythme du réchauffement est irréversible. C’est d’ailleurs avec ce rapport que le sujet des changements climatiques est devenu sujet politique et source de débats à l’échelle mondiale.

 

Quatrième rapport

Ce rapport publié en 2007 compile les travaux de chaque Groupes de travail présentés au cours de l’année (Groupe de travail I sur les bases scientifiques physiques des changements climatiques. Groupe de travail II sur les conséquences, l’adaptation et la vulnérabilité aux changements climatiques, Groupe de travail III sur l’atténuation des changements climatiques.)


 

Cinquième rapport

Publié en novembre 2014, le cinquième et dernier rapport du GIEC à ce jour a aboutis à plusieurs conclusions importantes :

1.       Il est encore possible de limiter l’augmentation de la température à 2 °C à l’échelle mondiale. Pour ce faire, nous devons réduire les émissions mondiales de GES de 40% à 70% entre 2010 et 2050 ;

2.       Le CO2 issu des combustibles fossiles joue le rôle majeur parmi les émissions de gaz à effet de serre ;

3.       Advenant l’épuisement des combustibles fossiles, des réchauffements de 4 à 5 °C seraient atteint en 2100 pour ensuite atteindre 7 à 8 °C le siècle suivant ;

4.       La décarbonatation consiste à la réduction de l’intensité du carbone dans l’air est un composant essentiel des stratégies d’atténuation des changements climatiques.

 

Plusieurs faits et statistiques poussent les experts à penser que nous en sommes rendu trop loin dans l’évolution des changements climatiques, à un tel point, que nous en serions rendu au point de non-retour, c’est-à-dire, que quoi que nous fassions, la situation est trop sévère et irréversible. Des experts comme Guy McPherson, professeur à l’Université d’Arizona en ressources naturelles et en écologie et comme Hervé Le Treut, climatologue français qui a participé aux travaux du GIEC sont d’avis que les gestes que nous sommes en train de poser causeront des résultats irréversibles. D’ailleurs, McPherson a dit : « Le changement climatique est « irréversible » et, en gros, nous sommes tous foutus. »[8] Quant qu’à lui, Le Treut a déclaré :  «Est-ce qu’on dépassera 2° C ? Au rythme auquel on émet des gaz à effet de serre, certainement. Est-ce que ce sera en 2050, ou après, on n’a pas toutes les clés pour le dire. Mais peu importe. Que ce soit un peu plus tôt ou un peu plus tard, cela risque d’être irréversible.»[9] À mon sens, je ne suis pas en désaccord avec eux mais, il reste peut-être encore un mince pourcentage de chance (» 1%) que les changements climatiques, au rythme auquel ils progressent aujourd’hui, ne soit pas irréversible et que l’on puisse encore faire quelques choses avant qu’il soit vraiment trop tard. Mais, cette date n’est pas si lointaine…

 

Pourquoi Paris 2015 est-elle si importante ?

Basée sur les discussions et les débats faits aux conférences de Lima et Varsovie, La conférence de Paris en décembre 2015, aussi appelée COP 21 ou CMP 11, a comme objectif d’en arriver à un nouveau «protocole            » suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement du climat global à 2°C.

 

Durban 2011

Le cœur de la 17e Conférence des Parties en Afrique du Sud annonçait le début de l’ère «Après-Kyoto» qui arrive à échéance en 2012. Les négociations furent très ardues et c’est avec 36 heures de retard, que la décision finale est rendue : Il y a eu un accord sur la poursuite du protocole de Kyoto qui devrait être signé en 2015 pour entrer en vigueur en 2020.

Lima 2014

La 19e conférence des parties a eu lieu à Lima, au Pérou, elle a jeté les bases de travail en vue de la conférence de Paris en 2015. En effet, il s’agit ici de deux (2) semaines intenses de négociation pour connaitre les intentions des pays dans le but de faciliter les discussions qui auront lieu dans la conférence de Paris, afin d’aboutie à la signature d’un nouvel accord sur le climat. Pour sa part, la conférence de Lima a produit un avant-projet, texte de 37 pages sur le possible accord de décembre prochain. D’ailleurs, les 195 pays présents à Lima ont tous, sans exception, manifesté l’intérêt de signer un accord en 2015. Du jamais vu! C’est encourageant pour la suite des choses.

 

Paris 2015

Un chemin qui dure depuis maintenant plus de vingt (20) ans passera à une autre étape à la fin 2015. En effet, le protocole de Kyoto qui a pris fin en 2012 sera sans doute remplacé par un nouvel accord international sur le climat. Les négociations auront lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 sur le site Paris-le-Bourget. Bien que le but soit d’en arriver à la signature d’un accord où les plus grands producteurs de GES au monde seront assujettis, le tout n’est pas si simple. Effectivement, il est difficile d’en arriver à un consensus avec plus de 200 pays au tour d’une table. L’enjeu principal du débat sera sans doute, la répartition du fardeau de l’effort entre les pays riches et les pays en développement. A titre d’exemple, les pays d’Afrique sont les  pays qui polluent le moins et seront les plus touchés par la croissance des changements climatiques. À cet égard, il s’agit du même questionnement qu’au temps de signer le protocole de Kyoto. D’ailleurs, à l’époque de Kyoto, « il y avait les pollueurs, les pays riche et il y avait les pollués, les pays en développement ». C’est du moins ce que soutient Hugo Séguin, chargé de cours à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke. L’idée qu’il y aura une entente signée à Paris à la fin 2015 est vue d’un bon œil par les experts. Mais est-ce que cet accord sera suffisant? Comme mentionné précédemment, il est peu probable de voir un accord signé sans que les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre de la planète y participent. C’est certainement une excellente nouvelle, car la non-participation des États-Unis au protocole de Kyoto a fait en sorte que seulement le tiers des émissions de gaz à effet de serre sur la planète étaient touchées. Sans compter le retrait du Canada en 2011. Il est primordial de garder à l’esprit que cette Conférence des Parties est cruciale dans la suite du combat face aux changements climatiques.

 

Les solutions

Fonds vert pour le climat

Abordée pour la première fois à la conférence de Copenhague en 2009 (COP 15), l’idée de créer un fonds vert sur le climat est destinée à aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques. Il prévoit un fond de 100 G$US par an et devrait vraisemblablement entrer en vigueur en 2020 avec le nouvel accord. Bien que cette idée soit soutenue par les pays du sud, les éternels États-Unis s’opposent. Par contre, Ban-Ki-Moon, secrétaire de l’ONU, soutient l’idée et mentionne que les pays développés doivent prendre leurs responsabilités.


 

Solutions

Il est inconcevable de penser que du progrès sera fait si rien ne change au niveau des comportements humains. En effet, les études le prouvent, l’humain est à 95% responsable de la situation dans laquelle nous sommes présentement. Afin d’en arriver à peut-être réussir à renverser la vapeur, l’homo sapiens, la société et le monde se doivent de faire des changements radicaux à un mode de vie basé sur la surconsommation.

 

Dans le cadre de la COP 21, à Paris, les organisateurs ont mis sur pied ce qu’on appelle : L’agenda des solutions. Il représente l’ensemble des initiatives complémentaires envisagées afin d’en arriver à un accord en décembre 2015. Selon la France, « l’un des éléments de réussite du futur accord, c’est de mettre à disposition des financements, notamment grâce au fonds vert, et des technologies pour permettre, surtout aux pays les plus pauvres, d’entrer dans l’accord. Car tous les pays n’ont pas la même responsabilité face au dérèglement du climat. »[10] Toujours selon l’état français, la COP 21 sera davantage porté sur les solutions que sur les contraintes.

 

Selon la fondation de David Suzuki, groupe s’intéressant aux changements climatiques, de nombreuses solutions potentielles présentent des avantages allant au-delà de la réduction de gaz à effet de serre, tels un taux d’emploi plus élevé, la stimulation du secteur manufacturier dans le domaine de la technologie verte ainsi que la diminution de la pollution de l’air en milieu urbain. Elle propose comme solutions de :

ü Réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les milieux industriels par des moyens polyvalents et rentables qui réduisent les déchets et augmentent les bénéfices à long terme ;

ü Réduire notre utilisation de l’automobile, réduira du même coup notre production de GES dans l’atmosphère et sera profitable à une meilleure qualité de l’air dans les milieux urbains ;

ü Prioriser un design orienté sur le développement durable et freiner la progression de d’un étalement urbain anarchique dans nos municipalités ;

ü Adapter nos infrastructures et nos bâtiments afin qu’ils aient une meilleure efficacité énergétique. Nous consommerons alors moins d’énergie en chauffage et en électricité et sauverons de l’argent.

 

Pour en arriver à une réduction mondiale des émissions de GES de 40 à 70% d’ici 2050, et ainsi limiter le réchauffement climatique à 2 °C, il va de soi que nous devons faire des changements dans nos comportements de tous les jours. La réduction des émissions de gaz à effet de serre est l’affaire de tous. Même si on parle beaucoup du fardeau des pays riches envers les changements climatiques, il n’en reste pas moins que même les pays en développement devront se plier à de nouvelles normes environnementales sur l’évolution du climat.

Conclusion

Certes, le problème existe, il est grave et il menace la planète entière. Tout au long des dix (10) ans de mise en œuvre du protocole de Kyoto, nous avons pu voir un mince changement dans les émissions de gaz à effet de serre, mais on est loin du point où la terre ne sera plus menacée par les activités humaines et la pollution qu’elles produisent. C’est à se demander si ce moment arrivera un jour.

 

Le protocole de Kyoto était la première entente visant la lutte aux changements climatiques à l’échelle mondiale. Il est clair que la non-participation des États-Unis et du Canada dans la mise en œuvre du protocole n’a pas aidé. Sans dire qu’elle a été un échec, il s’agit d’un tremplin vers la signature d’un nouvel accord en 2015 à Paris lors de la COP 21.

 

La COP 21 à Paris sera le point culminant de près de 5 ans de discussions, de débats et d’opinions sur comment gérer le réchauffement climatique. Basée principalement ce qui est ressorti de la conférence de Lima, au Pérou en 2014, la conférence de Paris aura comme ultime but d’en arriver à un accord universel sur le climat mondial, où tous les pays seront de la partie y compris la Chine, le Canada et les États-Unis, qui n’auront point le choix d’y participer en débit d’un possible ralentissement économique, selon eux. Plusieurs experts sont optimistes en vue de la signature d’un accord international à la fin 2015, mais une question demeure : Sera-t-il suffisant afin de limiter le réchauffement planétaire à 2 °C ?



[1] Gaz : dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), chlorofluorocarbones (CFC), oxyde nitreux (N2O)

[2] http://ici.radio-canada.ca/regions/Montreal/2015/02/13/005-dix-ans-protocole-kyoto-changements-climatiques-bilan-echec.shtml

[3] Idem

[4] http://grenoble.eelv.fr/2009/12/05/les-sirenes-du-climat-sonnent-lalarme-a-copenhague/

[5] Idem

[6] Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique

[7] Ne concerne que des pays représentant que 15% des émissions de GES dans le monde.

[8] http://www.contrepoints.org/2014/10/30/186436-debat-sur-le-rechauffement-climatique-nous-sommes-foutus

[9] http://www.reporterre.net/Herve-Le-Treut-Le-changement

[10] http://www.cop21.gouv.fr/fr/le-choix-de-la-france/l-agenda-des-solutions