O stupeur, ô tremblement, on s’étonne car en hiver, il fait froid. Depuis que la vague des températures inférieures à 0 s’abat sur l’Europe occidentale, cette invasion sibérienne venue de Russie, les médias n’arrêtent pas d’en faire leur Une.

Les paysages enneigés font l’ouverture des JT, toutes chaînes confondues, une avalanche de reportages montés à la va-vite exposant des voitures qui ne démarrent pas, qui glissent sur les routes, des lacs glacés, des personnes emmitouflés dans des vêtements chauds, certains s’amusent car il y a quelques centimètres de neige ci et là.

Des bonhommes de neige sont dressés, chapeau sur la tête, carotte en guise de nez et des boutons le long du torse pour esquissé un manteau.

Avec le grand froid, on ressort les images des moins chanceux que nous, ceux qui vivent sous les ponts, dans les parcs ou sur les grilles des parkings ou des métros, ceux habillés de haillons que du regard nous nions. Le climat glacial a ce quelque chose de fabuleux de nous ouvrir les yeux sur l’existence  de ces miséreux. Cependant, l’enchantement ne dure qu’un temps.

Aussitôt le printemps pointant le bout de air guilleret, ses oiseaux chantants et ses fleurs commençant à déployer toutes leurs couleurs, et les apitoiements de l’hiver sont vites oubliés.

A chaque fois c’est la même rengaine, les journaux figent leurs éclaireurs sur les malheurs et les bonheurs de la vie quotidienne. Des automobiles coincées sur les routes car la sablonneuse n’a pas encore fait son travail, des villages éloignés qui craignent la panne d’électricité mais la joie des vacanciers qui font du ski.

A croire que pendant ce temps, le monde s’est congelé, plus rien ne se passe. En Syrie, il n’y a plus de tyran massacreur de peuple, les tensions entre l’Iran et le reste de la communauté internationale sont omises ou bien encore les morts s’entassant au Mexique dans une guerre des cartels, sont ostracisés des pages d’actualité. Elles préfèrent se concentrer sur des choses plus importantes. Le vrai drame c’est dans la Nature qu’il se passe car après l’hiver indien qui nous avons eu, les plantes s’étaient senties tellement à leur aise qu’elles avaient commencées à pousser. Les premiers pétales sont brusquement refroidis et l’heure est aux interrogations.

Les récoltes seront-elles suffisantes ? Aura-t-on assez de fruits, de légumes ou de céréales sans que leur prix ne grimpe en flèches ? Espérons que les températures suivent cette voie, quant à elles, que des matins plus chaleureux arrivent pour que l’on ne soit plus hébété par de telles vérités, en hiver, il fait froid, tout comme en été il fait chaud.