Plusieurs faucheurs volontaires contre les OGM en plein champ ont déjà fait l'objet de poursuites judiciaires, et ont déjà été condamnés à la prison avec sursis pour des opérations de fauchage sur parcelles effectués en 2001 et 2004.

Certains attendent même, encore, une décision de justice pour un fauchage en 2007.

Il est à considérer que ces décisions de justice ont été prises avant février 2008, date avant laquelle les cultures OGM pouvaient « batifoler » librement dans les champs, et où tout fauchage était formellement interdit et réprimé par la loi.

Or, depuis février 2008, par un décret du 9/02/2008, le Maïs « Mon 810 » est une espèce d’OGM dont la culture et la commercialisation sont officiellement interdits en France…

 

 

 

Dernièrement, dans la Vienne près de Poitiers et à proximité de la Centrale nucléaire de Civaux, des faucheurs volontaires ont découvert 2 parcelles OGM, qui seraient bien de maïs Monsanto 810.

Le V15/08/2008, ils se sont donc chargés de faucher les 2 champs d’OGM interdits.

Tout ce fauchage se serait déroulé, sans incident, sous la surveillance d’une dizaine de gendarmes présents pour l’occasion.

La Préfecture de Vienne, de son côté, aurait expliqué la présence de ces 2 parcelles comme « étant cultivées à des fins d’expérimentation sous le contrôle du Ministère de l’Agriculture », et comme étant ce qu’autorise ce décret du 9/02/2008 interdisant cette variété de maïs OGM, dans ce cas précis d'expérimentation sous contrôle .

 

 

Ce décret du 9/02/2008, autorisant la réalisation de cette interdiction de Maïs OGM Mon 810, sous certaines protections et conditions, mais en plein champ quand même, semble bien incohérent.

Car un des problèmes, entre autres, est posé là : « en plein champ »…

 

 

 

 

Tous les faucheurs volontaires et toutes les organisations anti-OGM, et ce, depuis le début, évoquent ce problème des essais en plein champ, sinon pourquoi iraient-ils faucher des champs ?

et ils formulent leurs craintes, bien légitimes, quant à une dissémination possible de certains ogm :

http://www.greenpeace.org/france/detectivesOGM/

« Greenpeace s'oppose à la culture d'OGM en plein champ car elle conduit inévitablement à la dissémination des OGM dans l'environnement et à leur introduction … »

http://www.creaweb.fr/bv/ogm/

« Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) se répandent comme du pollen par grand vent… Ils sont imperceptibles, ils sont là mais on ne les voit pas, on ne les sent pas. »

 

et, en ce qui concerne le Mon 810 précisément, nous trouvons cet avis de "ogmdangers" dans leurs colonnes :

http://www.ogmdangers.org/

" 9 janvier 2008 : Le comité de préfiguration de la Haute Autorité sur les OGM rend son avis sur le MON 810 : doutes sérieux…

… qui souligne bien un « impact du MON 810 sur l’environnement, la santé humaine, l’économie et l’agronomie »

 

 

Entre les 2, sur wikipedia où le débat pro-OGM et anti-OGM fait rage, on peut trouver :

http://fr.wikipedia.org/wiki/OGM

« Si certains OGM peuvent présenter des risques, principalement sanitaires ou environnementaux (dissémination non désirée de gènes), certaines organisations scientifiques internationales, et notamment le Conseil international pour la science, s'accordent sur le fait que les OGM commercialisés ne sont pas dangereux pour la santé humaine, et que les risques de dissémination sont correctement contrôlés[6]. Les partisans du mouvement anti-OGM estiment que les précautions prises ne sont pas suffisantes.

Inexistante en 1993, la production mondiale d’OGM végétaux (soja, maïs, coton…) est en forte expansion et dépasse en 2006 les 100 millions d'hectares, soit 7 % du milliard et demi d'hectares de terres cultivées. »

 

Tandis que, pro-OGM, le site http://www.ogm.org/ indique :

« L'étude et le contrôle des flux de gènes entres variétés transgéniques et variétés non transgéniques

Le flux de gènes entre espèces est un phénomène naturel, un événement biologique peu fréquent, dont la voie principale est la dispersion du pollen.

La capacité des plantes transgéniques à transférer par pollinisation le transgène vers une plante de la même espèce ou d'une espèce voisine est souvent évoquée. La réponse à cette interrogation varie suivant le type de gène introduit, les caractéristiques botaniques de l'espèce et la présence ou non d'espèces apparentées dans l'environnement proche. Avant d'introduire la culture d'une nouvelle plante, de nombreux essais sont effectués, dans lesquels la conséquence d'une éventuelle dissémination est particulièrement étudiée. Il est ainsi possible d'apporter une réponse adaptée à chaque plante. Les options de nature à présenter des risques pour l'environnement sont naturellement écartées.

Les études effectuées aujourd'hui peuvent s'appuyer sur l'expérience apportée par plus de 10 000 essais à l'échelle mondiale. En outre, des centres de recherche étudient l'impact sur l'environnement de ces cultures à grande échelle. Il s'agit en France des essais inter-instituts (organisés par le Centre Technique Interprofessionnel des Oléagineux Métropolitains, l'Association Générale des Producteurs de Maïs, l'Institut Technique des Céréales et des Fourrages et l'Institut Technique de la Betterave) qui ont débuté en 1996.
Les situations diffèrent suivant les espèces : le soja, la pomme de terre et le maïs, respectivement originaires d'Asie, d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, ne peuvent transmettre leurs gènes et donc le transgène à des plantes environnantes en Europe où il n'existe pas d'espèces sauvages apparentées avec lesquelles elles pourraient se croiser. En revanche, la possibilité de transmission du transgène à des espèces sauvages existe en Europe pour le colza et la betterave. Le colza s'hybride avec d'autres crucifères sauvages telles que la ravenelle, la roquette bâtarde ou la moutarde des champs. Dans le cas d'une tolérance à un herbicide, cela peut donc entraîner l'apparition de mauvaises herbes tolérantes à cet herbicide. La même question se

pose avec la betterave cultivée, qui peut se croiser avec la betterave sauvage, adventice des cultures betteravières.

Si la probabilité de ces croisements n'est pas nulle, il semble cependant qu'elle soit très faible. Des études sont en cours pour la mesurer.
Les plantes tolérantes aux herbicides ne présentent pas d'avantage compétitif par rapport à leurs homologues classiques en l'absence des herbicides concernés. De telles plantes ne se propageront donc pas plus que d'autres dans la nature
. http://www.ogm.org/pages/ogm.php?cat=04 »

 

 

et que le site gouvernemental http://www.ogm.gouv.fr/ précise, concernant ces essais en plein champ :

 

« Pourquoi mener des essais en plein champ ?

La biologie est une science expérimentale qui se nourrit essentiellement des observations du terrain. Les essais permettent de définir les nouvelles règles agronomiques à appliquer pour ces cultures, vérifier l'efficacité de la modification génétique, de tester les moyens de maîtrise des repousses et d'évaluer les risques (dissémination des gènes, risque d'invasion…).

En quoi consiste un essai en plein champ ?
Un essai en plein champ vise à observer le comportement en condition réelle d'une nouvelle variété et à évaluer comment il interagit sur l'environnement qui l'entoure. Ces expériences sont conduites avec des mesures d'isolement géographique ou reproductif strictes pour limiter la fécondation par du pollen de la plante OGM des plantes voisines de la même espèce. C'est ainsi que des distances minimales avec d'autre champ de la même espèce sont prévues et que des rangs de plantes non OGM (les " pièges à pollen ") sont installés autour des champs d'essais. Rappelons que le maïs et le soja, principales plantes concernées aujourd'hui par les OGM ne sont pas présentes naturellement en Europe et n’ont pas de plantes avec lesquelles elles peuvent spontanément se croiser, ce qui limite les risques en matière environnementale.
»

http://www.ogm.gouv.fr/questions/reponses/11.htm

 

 

En attendant… ainsi que le précisent ces derniers faucheurs du V15/08/2008 :

« Nous n'avons rien contre les expérimentations, mais en milieu confiné, pas en plein champ », explique Dominique Plancke, élu Lillois et Conseiller Régional Ecologiste, qui participait à l'opération de fauchage, accompagné par Anne Rimbert, Conseillère Municipale Verte à Baisieux et par 3 autres faucheurs volontaires de la Région du Nord, Pierre Peenaert de Calais, Yannick Lavenne de Lille et Geneviève Cresson d'Hellemmes.

 

 

En attendant… cette dernière affaire de fauchage volontaire en plein champ, est désormais entre les mains du Parquet de Poitiers…