Rappelez vous en 2005, le décès de deux jeunes à Clichy Sous Bois avait déclenché une vague d’émeute partout en France… Le 27 octobre 2005, une bande de jeunes revient du stade de football où ils venaient de passer l’après midi à jouer. Passant à côté d’un chantier de construction, un riverain inquiet fait un appel à la police pour tentative de vol. Un véhicule de la BAC (brigade anti criminalité) est dépêché sur place. Prient en chasse par la police, trois jeunes se ruent dans un transformateur EDF afin de s’y cacher. Ainsi, Bouna Traoré et Zyed Benna décèdent par électrocution tandis que leur ami, Muhittin Altun est grièvement brûlé…

 

Nicolas Sarkozy, alors Ministre de L’Intérieur, avait alors exclut toute responsabilité de la part des policiers, ne mettant aucun lien entre l’appel et la poursuite des jeunes gens. De là, la rumeur voulant que les policiers étaient responsables du décès des deux jeunes adolescents a fait le tour de la cité et s’est répandue à l’ensemble des banlieues parisiennes. Voitures incendiées (près de 10 000) , affrontements avec les policiers (56 blessés) jalonnèrent les émeutes qui durèrent près d’un mois… Une violence sans précédents…

  

Deux policiers avaient été mis en examen pour non assistance à personne en danger, mais la Cour les avait définitivement blanchie… Néanmoins, lors du procès, il avait été avéré que les deux jeunes gens n’avaient commis aucun délit d’infraction ou de tentative d’infraction et étaient bel et bien poursuivis par la police… De plus, suite aux conversations des enregistrées des policiers, il s’avère que ce qu’ils dirent est fort équivoque concernant leur responsabilité dans la non assistance à personne en danger : 

"En même temps, s’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau."

 

Ainsi la Cour de Cassation a annulé ce mercredi 31 octobre le non lieu rendu en 2011 en faveur des deux policiers. Ils auraient dû prévenir EDF et faire couper le courant. De plus, ils n’auraient pas dû quitter les lieux avant d’avoir retrouvé les trois jeunes gens. Depuis le début de l’instruction, ils prétendaient être certains que les adolescents avaient quitté les lieux… Le plus haute juridiction revoie donc le dossier à la Cour d’appel de Rennes. Ainsi on peut s’attendre à ce que les deux policiers soient jugés en correctionnel et qu’ainsi les familles des victimes obtiennent réparation…

Une sombre histoire qui continue de faire parler d’elle…