OH!  LA SALE BETE !


Elections 2012 : La grande Bouffe de Marco Fènourrir.  

 
Distribution : aux cuisines,  N Sarkozy, chef de brigade, F. Fillon, premier chef de rang, C. Guéant, maître d’hôtel, M. Le Pen, gâte-sauce, dans les principaux rôles. Toute ressemblance avec Top Chefs sur M6 est involontaire.
 
   Quelle fut la surprise à la lecture du scénario, il ne s’agissait pas de singer la dette, ciseler le chômage, ou réchauffer l’emploi ! Il n’était question que de cantine et de boucherie.
   Aux dires du chef dûment toqué, la France avait de graves soucis. Le premier était gastronomique, bien que l’UNESCO nous ait déjà mijoté sa protection.
  L’abattage des bovidés émouvait les protecteurs des animaux et de la laïcité réunis. Le rituel des opérations pouvait avoir des conséquences sur notre santé et notre bulletin de vote.
 
  Halal puisqu’il faut bien l’appeler par son nom, que d’autres moins nombreux mettent au menu à la sauce Kasher est la source des critiques papillaires hexagonales.
   Mais les conceptions culinaires dans la brigade sont surprenantes. Le maître de l’hôtel Beauvau accommode les cantines de nos villes et nos campagnes, certes pas des hauts lieux de la triple fourchette, en évitant tout relent d’exotisme. Une pincée de Ras el hanout gâterait pour toujours le décongelé religieusement suivi.
   La cordon bleu blanc rouge avait soulevé très tôt le couvercle de casserole. Il ne fallut pas attendre la fin de la cuisson pour que la brigade toute entière perçoive aussi des relents nauséabonds.
  Encore tout estourbi par ce raté culinaire, le Premier chef de rang se mit à invoquer les Dieux. On savait que le verbe s’était fait chair. F Fillon le confirma avec poivre et sel.
 La nouvelle cuisine devrait conquérir les églises, les mosquées et les synagogues, les séminaires, les madrasas et les écoles talmudiques.
  Depuis la Tour d’Argent, où l’on peut commander un homard à la Cardinale, son Eminence rassura les foules en mal d’hygiénisme, de listeria et de salmonelle. Les juifs et les musulmans pourront et, pourquoi pas devront, selon des canons dignes de Vatel, déguster du porc tellement qu’il est propre, tellement qu’il est sain.
 
  Madame Boutin, vous avez un hoquet ? Une arête dans votre carpe? Peut-être craignez-vous, que cette espérance de modernité dans les brigades d’avant-garde, ne conduise au mariage les touilleurs de l’orthodoxie romaine (la salade, bien sûr.)
 
   P S. Le grand (Vé)four cherche marmiton, une expérience au Fouquet’s sera privilégiée.