Suite de:
El Hierro : l’Île aux 1.000 volcans, chapitre I
 
En guise de préambule. Suite
 
Configuration tectonico-volcanique de l’Île de El Hierro.

 

A l’exception de La Graciosa, – 29 kilomètres carrés, 660 habitants au recensement de 2010 -, l’île de El Hierro, entièrement volcanique, est la plus petite d’entre les sept autres îles canariennes habitées et, l’âge de ses matériaux n’excédant pas 3 Millions d’années, – certains auteurs datant son émergence à, environ, 1,2 Millions d’années -, la plus jeune de archipel. Malgré sa petite taille, 268,71 kilomètres carrés, elle culmine, au Pico Malpaso, à 1.501 mètres, ce qui en fait, avec ses versants aux pentes très prononcées quasi à la verticale, proportionnellement, l’île, – ou l’une des îles -, la plus élevée du monde.

 

En sa partie émergée, d’apparence visuelle, de base triangulaire, conçue comme une pyramide tronquée, le plateau de Nidafe en représentant son toit, l’Île de El Hierro est délimitée, sur deux de ses côtés, par des escarpements semi-circulaires architectoniques résultant d’effondrements gravitionnels :

– façade Nord et Nord-Ouest, El Golfo, 25 kilomètres de diamètre aux falaises verticales atteignant 1.200 mètres d’altitude,

– versant Sud-Est, Las Playas, 6 kilomètres de diamètre aux aplombs abrupts approchant les 1.075 mètres de haut.

Et sur son troisième, en son Sud-Ouest, les pentes, aux dénivelés compris entre 30 et 45%, inhabitées, seulement pratiquées par les bergers, matérialisent l’écroulement-glissement ellipsoïdal de El Julàn,de 15 kilomètres de longueur sur, environ, 7 kilomètres de large. Sa ligne de crête s’élève, au-dessus du niveau de la Mer de las Calmas, à une altitude plus ou moins égale de 700/800 mètres.

 

Entièrement volcanique et plus jeune volcan de l’archipel canarien, d‘apparence triangulaire mais plus explicitement un hexagone dont la partie Est serait tronquée et y adjoint, en son Sud et Sud-Est, une verrue hexagonale imbriquée, ainsi que, légèrement démarquée, plein Sud-Est, une protubérance circulaire, l’édifice hierrain est un complexe vulcanien composé de trois volcans-boucliers, – Shield volcano -, interpénétrés,El Tiñor, au Nord-Nord-Est, El Julàn, à l’Ouest-Sud-Ouest et El Golfo, au Nord -, regroupés sous le nom générique de El Hierro,

 

Deux autres volcans-boucliers sous-marins, – seamount ou guyot – s’y accolent, l’un, au Sud de l’île, à environ 15 kilomètres au large de la Restinga, et s’y raccordant par l’entremise d’un tablemount, – chaine de volcan sous-marins -, culminant à une profondeur de -1.772 mètres, le second, détaché du complexe, à environ 30 kilomètres au Sud-Est de La Restinga et à environ 15 kilomètres au Sud-Est du premier sus-cité, plafonnant à -3.073 mètres de hauteur, l’un et l’autre, à ma connaissance, toujours anonymes.

 

Trois rifts, orientés Sud-Ouest pour le premier,Nord-Ouest/Sud-Est pour le second, et Nord-Sud pour le troisième, avec des angles de 120°, en forment les crêtes topographiques. La partie sub-aérienne, du complexe volcanique hierrain, se compose de strates basaltiques et trachybasaltiques et de tufs, d’âge Pliocène et Holocène, coiffées par de nombreux cônes de cendres et des coulées de lave d’époque Holocène.

 

Historique des éruptions volcaniques sur l’Île de El Hierro.

 

Outre l’éruption sous-marine, à 2 kilomètres au large, au Sud de La Restinga, du 10 Octobre 2011 et considérée, par les autorités et, leur emboitant le pas, par l’Instituto Geográfico Nacional-Canarias, terminée le 05 Mars 2012, 6 éruptions, dont 3 incertaines, sont répertoriées, dans son Global Volcanism Program, par la Smithsonian Institution :

– 4790 BC, – Before Christ ou Avant J.C. -, aux caractéristiques éruptives non déterminées ;

– 950 BC ± 150 ans, sur le flanc Est de l’ïle, cône de cendre Soliman, 1.136 mètres, une éruption explosive et coulées de lave ;

– 550 BC ± 75 ans, cônes de cendre Montaña Chamuscada et Montaña Entremontañas, coulées de lave ;

– 1677 et 1692, deux éruptions incertaines aux caractéristiques éruptives non déterminées ;

– et Mai à Juin 1793, sur le rift Nord-Ouest, cône de cendre Lomo Negro, excentré du complexe vulcanien El Malpaso, une éruption fissurale radiale et coulées de lave qui posent des interrogations.

 

27 Décembre 2012 © Raymond Matabosch

 

Pour suivre l’évolution de El Hierro éruptif : http://0z.fr/ZLnxe