Pourquoi recruter les professeurs et autre personnels d’éducation sur concours ? Que sanctionne vraiment le CAPES (ou ses équivalents) ? Le talent dans une discipline, rien de plus !

 

A l’heure des Etats Généraux de l’Ecole, il serait peut être temps d’ouvrir les yeux sur l’état du professorat, personnel éducatif compris ! Depuis bien longtemps, il est de bon ton de critiquer le manque de formation des personnels éducatifs. Soit. Lors des Etats Généraux de l’Ecole, le ministre de l’Education Nationale s’est même fendu d’une originalité en affirmant que chaque professeur devait être formé en vue de l’affrontement final  que constituent les élèves difficiles.

Très bien.

 

Mais qu’est-ce qu’un professeur ?

Dans la majeure partie des cas, c’est un bon élève qui, à défaut de n’avoir pas prit d’avertissement comportement, n’a pas pris d’avertissement travail. Bon élève, il a commencé à s’intéresser à une discipline au collège, parfois au lycée, en fonction de ses accointances naturelles, et a poursuivi ses tendances à l’Université. Après quoi, il a passé son CAPES ou Agrégation avec plus ou moins de succès.

Devenu professeur, il a ramé les deux ou trois premières années pour se constituer un fond de cours qu’il a ensuite rentabilisé avec le temps

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Le défaut ? Un ancien bon élève n’est pas toujours apte à aller chercher ceux qui ont des difficultés dans la matière du prof, malgré les efforts ! Combien sont les enfants à avoir eu l’appréciation suivante ? Pour un 12 ou un 13, « peut mieux faire » ? Quand ce 12 ou 13 est arraché de haute lutte, rien n’est plus vexant et désespérant pour un gamin qui fait de son mieux. Eh oui, c’est dur de se sentir con ! Même à 12 ans !

 

Mais les défauts ne font pas tout !

 

Les profs tels que nous les connaissons ont leurs qualités ! Bons dans leur matière, il en est même qui excellent. Sauf qu’il est difficile de transmettre du contenu quand, dans un collège, sur un cours de 55 minutes, il faut décompter :

         5 minutes pour les faire s’asseoir en silence

         5 minutes pour les mettre au travail

         5 minutes pour les diverses remarques

Et encore, ces données valent pour les meilleurs des cas.

Nombreux sont ceux qui, incapables de se faire respecter, doublent quasiment ces données.

 

Les ados, et a fortiori les enfants, ne sont pas des êtres tendres. Rien d’anormal là dedans ! Mais je vois trop de personnels précaires de l’éducation nationale qui, faute d’avoir pu décrocher un concours devenu impossible à obtenir, pourraient faire de bien meilleurs professeurs que ceux qui sont choisis selon les critères actuels. Meilleurs parce que bons dans leur matière (peut être sans être les meilleurs) et capables d’une autorité « naturelle » sans faille. Pourquoi le « prof » n’est pas recruté sur le tas, après avoir fait ses preuves ?  Pourquoi nier que l’autorité n’est pas qu’une question d’enseignement ?

 

Loin de moi l’idée de vouloir taper sur un corps professionnel qui n’en a pas besoin : mais je n’oublie pas les personnes qui, faute d’une reconnaissance, pourraient faire d’excellents instructeurs et éducateurs.

 

Personnellement, je ne crois pas que la réforme qui pousse les aspirants-professeurs a aller jusqu’à bac + 5 y changera quoi que ce soit.