Le 14 mars dernier, lors du Sommet européen, François Hollande avait, tambour battant, affiché face à ses partenaires sa position belliqueuse par rapport au régime de Bachar el Assad. Il avait préconisé la levée de l’embargo sur les armes au profit des rebelles. Faisant preuve d’excès de zèle, il s’était dit prêt à s’opposer, le moment venu, c’est-à-dire vers la fin avril, à toute reconduction potentielle de l’embargo européen en cas d‘absence de politique commune étrangère; pour mettre tout le monde au diapason, il s’était montré prêt à tordre le cou à toute tentative frauduleuse de détournement de destination des armes, en cours de livraison; c’était le bon vieux temps, l’avant Cahuzac !
Après cette prise de position déterminée et bien musclée voilà que, contre toute attente, on assiste à un revirement radical de la situation : « L’approvisionnement en armes des rebelles aurait autant d’avantages que d’inconvénients, apprend-on hier par la voix du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Cette surprenante position survient après que Al Nosra, l’un des groupes issus de la coalition nationale des forces de l’opposition, décide de faire allégeance à Ayman Al Zaouahri, successeur de Ben Laden à la tête de Al Qaëda.
Il en aura fallu du temps pour que cette menace extrémiste derrière laquelle continue de se cacher Bachar el Assad pour légitimer son maintien à la tête du pays, soit prise au sérieux par le Quai d’Orsay. D’ailleurs à l’occasion de l’indépendance de la Syrie, versant à outrance sur la fibre nationaliste, Bachar el Assad est revenu à la charge dénonçant une politique des deux poids, deux mesures pratiquée par l’Occident. Il y est allé fort dans la dénonciation de l’opposition ; oubliant presque que sous son règne, la population était muselée notamment par la présence pernicieuse des Moukhabarat, et que nulle opposition n‘avait droit de cité, il a osé soumettre une bien étrange question : « dans les autres pays du monde, l’opposition est élue, elle a une base populaire, où sont donc les élections sur lesquelles se basent cette opposition » ?
A croire que la persévérance paie, et la preuve en est que l’appel à la vigilance lancé par le raïs lors de son dernier discours ne serait pas tombé pour une fois, dans l’oreille d’un sourd : François Hollande, le plus va-t-en guerre de l’Union européenne a fini par obtempérer en opérant un sec rétropédalage. Les derniers scandales en date venus ébranler le peu de confiance logé en chacun d’entre nous ou presque, et qui avait survécu aux tourmentes de tous genres, y seraient aussi pour quelque chose dans cette nouvelle approche !
En effet, rien qu’avec la commercialisation des lasagnes qui après force bifurcations, parviennent essoufflées en fin de chaîne à l’entreprise qui donne son nom, avant d’atterrir chez le distributeur qui la met à disposition du consommateur, on a une illustration de la complexité des choses, aussi banales soient-elles ; il en a fallu des stratagèmes pour que les nombreux profiteurs profitent un maximum au passage. A fortiori, il y a bien de quoi faire flipper les visionnaires, en pensant aux sagas des ventes d’armes sur fond de pots-de-vin pour détournement et profit maximal.
Jusque là, à chaque fois qu’on a tenté d’apporter une solution à tout problème politique, au mieux la machine se coïnce et au pire elle casse : inadéquation du remède à tous les coups ! La panne est apparemment bien plus profonde qu’il n’y parait et le diagnostic attend toujours, à défaut de compétences ou pour des considérations occultes…
Tamerlan Tsar-naev, sans doute admirateur de son ancêtre Tamerlan, le grand conquérant, fondateur de dynastie, est mort. Une chasse à l’homme sans précédent, digne des plus grands films de cinéma a été lancée avant de retrouver Djokhar le frère. On s’active dans ces cas, comme pour rassurer, en balançant de la poudre aux yeux destinée à camoufler les failles que génèrent toutes ces opérations qui se sont soldées par des échecs cuisants tout en semant au passage une foultitude de mauvaises graines.
Décidément, ils sont tous aussi impuissants les uns que les autres face à ces problèmes qui pourrissent le monde. De quelque côté que se pose notre regard vers le Palais Bourbon ou vers ces régions enflammées, le constat est toujours le même : échec.
Et dire que la coalition internationale qui soutient les rebelles devrait se réunir aujourd’hui à Istanbul pour encore discuter et encore nous émettre de ces avis stériles alors que la Syrie implose, entraînant dans son sillage toute une région. Qui les a donc affublés ces radicaux de l‘appellation abusive de « Amis de la Syrie » ?
[b]Il est certain qu’une soumission au socialisme à haute dose affecte gravement les capacités cognitives[/b]
L’affaire syrienne est un nœud de vipères ! Tout le monde, ou presque, sait la complexité de cette révolution tri, quadruple, quintuple partie, à la fois ethnique, religieuse et politique. Tout le monde sait ça, sauf le va-t-en-guerre Hollande, qui découvre les réalités du monde arabe !
Bush, avant lui, avait fichu un coup de pied dans la fourmilière iraquienne. Qu’en est-il aujourd’hui ? Un pays instable !
Quand on veut gouverner, il faut changer ses lunettes idéologiques contre une longue vue pragmatique !
Toute soumission à haute dose à la politique en général, comme vous le dîtes si bien Zelectron, affecte apparemment les capacités cognitives ! La preuve que « Bush qui donne un coup de pied à la fourmilière » n’est pas mieux. Surtout que personne ne l’avait chargé pour le coup !
Quant à cette erreur d’appréciation concernant la fin de l’embargo sur les armes en direction des rebelles, son sérieux laisse à désirer ! Ils ignoraient que c’était « un noeud de vipères » en plus !