Une semaine après le scandale de l’étude de 60 Millions de consommateurs relative à la cigarette électronique, la voix « raisonnable » de vrais experts se fait entendre. Elle est plutôt sévère à l’égard de l’association.

L’association 60  Millions de consommateurs nous avait alarmés fin août en publiant les résultats d’une étude affirmant que la vapeur de certains modèles de cigarettes électroniques dégageait des substances toxiques (le formaldéhyde, l’acétaldéhyde et l’acroléine), « parfois en quantité plus importante que dans certaines cigarettes conventionnelles ».

Une semaine plus tard, émergeant du battage médiatique suscité par l’étude les réactions de chercheurs visiblement sceptiques devant ses conclusions, incontestablement surpris de voir que la presse française puis mondiale lui a accordé autant d’importance, comme si elle avait soudain la primeur sur tout ce qui a pu être dit auparavant.

« En fait, les résultats de l’étude ne nous apprennent rien de vraiment nouveau », explique Jean-François Etter, Professeur de Santé publique à l’Université de Genève. « Les mêmes produits ont été testés sur 12 marques de cigarettes électroniques dans une étude réalisée par Goniewicz et ses collègues qui a été publiée plus tôt cette année. Donc, il n’y a rien de neuf dans l’étude française » confirme le Dr Farsalinos, chercheur du Centre de chirurgie cardiaque Onassis  à Athènes, en Grèce.

La méthodologie de l’association est l’objet de vives critiques notamment de la part du même Dr Farsalinos. Pas d’indications sur le nombre d’aspirations testées consécutivement et peu d’information relative aux types de modèles de e-cigarette testés alors que les appareils n’ont pas tous la même contenance en liquide ni une vaporisation de même qualité. 

Absence de nouveauté ou non, protocole irréprochable ou non « Il est évident que la quantité de produits chimiques présents dans la vapeur d’e-cigarette est inférieure par rapport à la fumée du tabac à différent niveau de comparaison » affirme le Dr Farsalinos qui déplore qu’une telle attention ait été accordée à cette étude, poussant des vapoteurs à abandonner la cigarette électronique pour replonger dans le tabagisme.

La cigarette électronique présente pourtant des avantages assez inédits par rapport à tous les dispositifs lancés sur le marché jusqu’ici pour stopper le tabac. En plus du sevrage nicotinique que permet le dosage de l’apport en nicotine, la cigarette électronique offre la possibilité d’un sevrage gestuel et reproduit le « hit » affectionné par les fumeurs.

Il est en effet regrettable que des fumeurs, parfois très assidus, et présentant de réels risques de développer des cancers ou d’être victimes de maladies cardiovasculaires l’abandonnent pour une telle étude.