à l’origine du commerce et du capitalisme.

Les hypermarchés et le petit commerce

Les super marchés et hypermarchés sont les images vivantes du capitalisme mondial. Ils dominent l’alimentation de nos sociétés après avoir tué le petit commerce de quartier. Leur puissance est telle que non seulement après l’avoir détruit, ils imposent ce que nous devons manger sélectionnant les produits à forte marge de vente. Nous mangeons pratiquement tous la même chose à quelques variantes près dans tous les pays ou ils sont implantés tout au moins dans nos pays voisins. Les groupes qui les gouvernent en France, Carrefour, Auchan,…,sont présentés par le magazine Linéaires qui, dans le top 10 des 100 premiers, place Auchan et Carrefour dans l’ordre le number one serait Auchan en France, (mais pas dans le monde), avec un chiffre d’affaire de 16 milliards d’euros en 2009 avec des ventes en recul de 3,4%. Il est bien évident que le petit commerce ne peut qu’être écrasé, comment tenir face à ces puissances qui imposent à leurs fournisseurs jusqu’à leur prix de vente. Ces super et hypermarchés qui ont réduit notre liberté de manger ce que nous voulons, ont, en contre partie, apporté une sécurité et hygiène alimentaires que le petit commerce ne pouvait assurer. Les débits étant importants et les produits aux dates de péremption dépassées sont retirés de la vente. La concentration de la consommation dans les grands groupes de distribution, n’est pas qu’alimentaire, ils drainent aussi des activités connexes sous forme de boutiques complémentaires et restaurants formant un espace attractif de vente commerciale. Ils permettent des contrôles, une surveillance des prix et la répression des abus. Mais, bien entendu nous avons perdu beaucoup de petits commerces de quartier qui nous apportaient autre chose, un contact, une chaleur. Ils étaient le complément de notre famille, mais aussi un espace de paroles, d’échanges de connaissance et de confiance. Ils formaient un espace de cohésion sociale avec les marchés des centres ville, dont beaucoup subsistent encore pour notre plaisir. Ces marchés, couleur locale, sont les lieux de vie de la région et de la ménagère dans lesquels des produits de ferme est de culture locale sont encore présents dans nos provinces. Ils sont avec ces épiceries qui datent du Moyen-âge notre patrimoine national. Ces épiceries qui, de la vente des épices sont devenues des commerces d’alimentation générale que l’on trouvait également le soir n’existent plus ou presque, elles étaient présentes pour celui ou celle qui, rentrant tard, pouvait trouver encore de la nourriture. Et que dire du boulanger pâtissier qui faisait envie en passant devant lui. L’odeur de son pain fraîchement cuit remplissait sa boutique, il sentait bon la France. Et ce charcutier qui avait de bons saucissons et jambons pur porc, faits mains, qui sont introuvables aujourd’hui. C’était un régal de goût qui n’est plus que souvenir nostalgique. Et ces fruits, tomates et pommes qui avaient le goût de la fraîcheur de l’arbre, pas comme maintenant dans ces hypers ou tout est plat sans saveur, mûrissant dans les caisses et congelés, à l’image des fast-foods la honte de notre société pour nous, le pays du bien manger, tuant ainsi l’apprentissage du goût de nos enfants. Nous avons perdu tout cela, nous ne le trouverons jamais pourquoi, par ce que nous avons perdu la valeur des choses pour le facile, le mangé vite entre deux portes, notre société du tous pareils. Parallèlement, nous avons créé le petit commerce équitable sous forme de boutiques pour les pauvres, qui sont implantés principalement dans les hypermarchés. Et puis les restos du cœur qui sans eux beaucoup ne mangeraient pas à leur faim. Ces Enfoirés , 58.000 bénévoles receuillent 830.000 personnes et ont distribués 103 millions de repas en 2009/2010. C’est le commerce de nos dons, mais aussi par ceux des grandes surfaces qui sont importants.

Mais, il n’y a pas que la nourriture, il y a aussi l’artisanat qui a perdu de sa qualité. Allez trouver un maçon, un couvreur, un plombier, un serrurier pour faire un petit boulot, impossible ou alors c’est beaucoup trop cher. Alors s’est développée l’activité du bricolage, du jardinage, du décor de la maison et tout ce qui va avec dans des grandes surfaces spécialisés mais aussi par les super et hypermarchés. Doit-on pour cela les condamner, non.

C’est finalement notre évolution industrielle qui nous a privé des joies du manger sain, nous faisons tout trop vite, sauf pour quelques fortunés. L’avènement du transistor a tout bouleversé. Il a déclenché un processus irréversible. Nous avons subit une telle évolution technique et scientifique qui est une révolution de nos mœurs et façons de penser et qui a fait de nombreux chômeurs et de malheureux qui n’ont pu suivre cette évolution. De près de 40 millions d’habitants en 1940, nous sommes passées à plus de 64 millions pour la même surface. On imagine de suite les problèmes qu’il a fallu résoudre en 70 ans, et sans cette automatisation en tous genres, nous n’aurions pu y faire face. Automatisation d’autant plus nécessaire face à la concurrence des pays émergents, sans elle nous n’existerions plus, mais combien de laissés sur la route du progrès industriel sous toutes ses formes bonnes et mauvaises.

Il y a à peu près plus de 40 ans qu’apparaissent en France les premiers hypermarchés. Depuis, les grandes surfaces n’ont cessé de s’étendre, captant de plus en plus de parts de marché. La variété des choix proposés, l’attractivité des prix, la possibilité donnée de faire ses achats en un lieu unique sont autant d’avantages qui font souvent défaut aux petits commerces pour pouvoir faire face à la concurrence de la grande distribution. Mais, si, sur le plan économique les gains des grandes surfaces compensent en grande partie le recul des petits détaillants, il faut reconnaître au petit commerce et les marchés des villes une fonction sociale que n’ont pas les supers et hypermarchés. Les petits commerçants et marchands du mercredi, samedi ou dimanche dans nos villes ont longtemps misé sur la proximité du consommateur pour relever le défi de la grande distribution, espérant un miracle. Or, si leur implantation originelle était initialement envisagée en périphérie des villes avec parking et moyen d’accès, pour que le petit commerce subsiste, ce n’est plus le cas aujourd’hui, ils sont partout petits et grands.

Il a fallu tenir les prix pour le consommateur et pour l’exportation, tout ce tient. Pour le consommateur, les supers et hypers sont des espaces ou le contrôle des prix est aisé ainsi que leur surveillance. En outre, ils sont des lieux à fort potentiels de main d’œuvre, Auchan emploierait 50.000 salariés en France et 210.000 dans le monde pour 41.9 milliards d’euros. Ces considérations font que les grandes surfaces sont un pis aller qui nous est imposé par l’évolution de notre société. Quand on voit par exemple, l’élevage industriel des poulets, on reste stupéfait devant le coté bestial qu’il conditionne. Ces volailles entassées les unes sur les autres, gavées d’hormones et dopées pour qu’elles deviennent rapidement vendables à quelque chose de révoltant. Mais quand il faut produire pour nourrir tous nos compatriotes on comprend, sans l’accepter, par ce qu’il y a une dérive inacceptable au profit qui a désertifié de nos campagnes nos fermes. Heureusement qu’il reste encore dans notre pays des élevages artisanaux ou il est possible d’avoir des poulets formés avec des os qui ne soient pas transparents.

Seulement, cette grande distribution permet aussi à toutes les classes de la société de se nourrir et d’accéder à des produits de luxe comme le saumon ou le foie gras même de seconde catégorie, ce qu’elles ne pouvaient s’offrir il y a quelques années. Bien sûr, moi qui suis déjà un vieux c’est inadmissible de ne plus avoir son boulanger qui fait encore son pain, puisque là aussi, l’industrie fait que l’on ne peut acheter que du pain préparé qui n’a plus qu’à être cuit, fini le métier de boulanger, nous sommes tous empaquetés. Pour les jeunes enfants qui grandiront avec cette nouvelle société, de telles choses seront normales mais pour moi, et d’autres, elles sont difficilement admissibles bien que nous nous sommes adaptés. Ces générations ne connaîtront pas notre histoire mais à l’ère du fast-food, est-ce bien utile, elles ne savent déjà plus cuisiner.

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http://www.wikiberal.org/wiki/Capitalisme_lib%C3%A9ral