S'il existe un mystère fascinant, c'est bien celui du Linceul de Turin  , autrement dit le "Saint-Suaire" ainsi qu'il est communément appelé. Des livres entiers ont été écrit, recensant les pollens du tissu, en grande partie originaires de Palestine, du Bosphore et des parties du monde où le linceul de Jésus aurait transité, décrivant les détails de l'image représenté sur le tissu, seule image tridimentionnelle existante, ce qui en retour est contesté avec des essais qui n'ont pas convaincu tout le monde.
Mais ces données scientifiques sont importantes, l'image est plus que troublante : un homme de grande taille et robuste, une épaule démise, qui a été crucifié et sur lequel on peut compter les coups de fouet, fouet comparable à celui en usage chez les romains de l'époque de Jésus, des blessures sur la tête qui rappellent la couronne d'épine et bien sûr des blessures aux mains (aux poignets, même si d'autres essais disent que c'est aux paumes des mains) et aux pieds. A travers l'Histoire, le linceul aurait été présent à Constantinoples, sous le nom du Mandylion dont le monde orthodoxe s'inspirait pour les icônes (C'est du moins ainsi que les partisans de l'authenticité décrivent son histoire), avant de disparaître pendant le saccage de la ville et de réapparaître … en France, vers le XIVème siècle, où plus tard il subit un incendie, est recousu, transféré à Turin ensuite, avant qu'à une époque plus contemporaine, à l'occasion d'une photo, il a créé la surprise : l'image ressemble à un négatif.

Il était évident à notre époque que des recherches scientifique s'imposait, ce qui fut fait. La datation au carbone 14 a révélé que le suaire daterait du… XIVème siècle, ce qui bien sûr rendait impossible au personnage présent sur l'image d'être Jésus. Mais très vite la datation a été contestée également, à cause des prélèvements et des rapiéçages du tissu au fil du temps. C'est le laboratoire d'Oxford qui avait conclu en 1988 à sa non authenticité, puis dernièrement, le directeur du laboratoire relance la polémique en avançant qu'il s'était peut-être trompé. Lorsqu'en 2005, un laboratoire teste l'échantillon prélevé, il prouve qu'il n'était pas représentatif. Il serait issu d'un rapiéçage du XIIIème siècle selon trois experts en tissu ancien, ce qui relance la controverse, d'autant que la procédure n'aurait pas été respectée : un seul échantillon aurait été prélevés au lieu des sept, et aucune analyse microscopique ou chimique n'a été faite…
Une journaliste interroge un spécialiste du Suaire, le professeur Barma Bollone qui explique : "Un tissu parfaitement identique au saint suaire, provenant du fort de Massada (Israël) est conservé dans le Musée de Jérusalem. Sa datation a été prouvée et tous les détails de sa fabrication prouvent qu'il vient du même atelier de tissage que celui du saint suaire. Ensuite, les fils de lin du linceul ne correspondent pas à la période égyptienne mais à la période syro-palestinienne, qui est celle de Jésus", dit-il avant de préciser que les datations au carbone 14 ne saurait être entièrement fiable "Aucune méthode n'est totalement fiable. Il faut donc toujours rester prudents". Il souligne également que l'empreinte des pièces retrouvées à l'endroit des yeux sur l'image, ce qui est conforme à une tradition juive de l'époque, correspondent bien à des pièces de monnaies similaires, exposées à Budapest et qui datent des années trente après Jésus-Christ.
Ainsi c'est bien une bombe dans le monde scientifique que vient de révéler le directeur du laboratoire d'Oxford, car cela relance totalement les recherches sur le linceul et son authenticité. A l'occasion de Paques, la chaîne BBC diffusera un documentaire sur le linceul de Turin, bonne occasion de s'instruire un peu plus sur ce linceul mystérieux… à défaut d'apporter une preuve définitive de son authenticité ou de son inauthenticité…