Le 9 août 2007, BNP Paribas suspendait la valorisation de trois de ses fonds adossés à des crédits de type subprimes. Cet événement marque le début de la crise des subprimes. Cinq ans après, où en est-on ? Dossier spécial, deuxième partie.

 

 

 

 

Le début des difficultés

Entre 2004 et 2007, la Fed, la banque centrale américaine, augmente son d’intérêt qui passe de 1% à plus de 5% en 2007. Les emprunts dont les taux d’intérêts variables sont basés sur ceux de la banque centrale deviennent difficilement supportables pour des ménages déjà fragiles sur le plan financier. Et même si les taux d’intérêt sont prévus pour être relativement faibles au cours des premières années, les défauts de paiement deviennent de plus en plus nombreux. Des spécialistes commencent à s’inquiéter de l’importance qu’ont pris les crédits de type subprimes dans l’octroi des prêts immobiliers. Fin 2006, les prix du marché immobilier cessent d’augmenter. Les banques commencent à saisir les propriétés des emprunteurs qui n’ont pas pu payer leurs dettes. L’offre de logements augmente brusquement. Mécaniquement, les prix baissent jusqu’à ne plus devenir rentables pour les prêteurs en cas de défaut de paiement. La revente d’une maison ne suffit plus au prêteur pour couvrir sa créance. Les clients, que ce soient de simples particuliers ou des investisseurs, pour la plupart méconnaissants des pratiques des banques, font régner un climat de défiance envers ces établissements.  

 

Nationalisations et recapitalisations

En février 2007, HSBC passe d’importantes provisions et au cours de l’été 2007, BNP Paribas se sépare de trois de ses fonds d’investissement adossés à des crédits de type subprimes. La crise de confiance gagne le marché interbancaire. Les banques, très méfiantes, ne se prêtent plus entre elles. C’est le début des faillites de grandes banques, dont celle d’investissement Lehmann Brothers. Les banques passent dans leurs comptes des dépréciations de la valeur de leurs actifs liéés aux subprimes (ABS et CDO). De 2007 à 2008, le montant des dépréciations s’élèvent à 500 milliards de dollars. Des augmentations de capital d’un montant de 300 milliards ont été nécessaires pour faire face à leur chute de leur capitaux propres. D’autres banques préfèrent tout simplement baisser leur activité tradionnelle de crédit, non sans effet sur l’économie. En 2008, de nombreuses nationalisations interviennent pour venir au secours des banques en difficulté. C’est le cas de Northern Rock au Royaume-Uni ou de la banque belge Fortis.

Plans d’aide des Etats

Les Etats-Unis ont tenté de réagir par des nationalisations qui n’ont pas suffi à calmer le jeu. En 2008, ils ont alors mis en application le plan Paulson. A la base, ce plan prévoyait que l’Etat achète 700 milliards d’actifs toxiques. Finalement, le trésor américain a opté pour une prise de participation dans les établissements financiers en difficulté leur évitant une crise de liquidités. En Europe, particulièrement au Royaume-Uni, les plans de refinancement s’élèvent à 1 700 milliards de dollars incluant des mesures de recapitalisation suivies de nationalisations. Les marchés boursiers, déjà en baisse continue depuis un an, s’effondrent en octobre 2008. Le CAC40 perd un cinquième de sa valeur en une semaine. La crise des subprimes gagne le monde entier et se transforme en crise financière internationale.

Cinq ans après, où on sont le marché immobilier américain et la régulation bancaire ? Eléments de réponse dans la troisième partie.