Pour les amoureux des grandes œuvres littéraires, je ne présenterai pas Le portrait de Dorian Gray, fameux roman d’Oscar Wilde dans lequel un jeune homme plein d’avenir et animé des meilleures intentions possède un mystérieux tableau de lui-même qui vieillit peu à peu à sa place.

Je parlerai ici de la toute dernière version de l’œuvre adaptée au cinéma en 2009 et mettant en vedette Ben Barnes (Le monde de Narnia : Le prince Caspian) et Colon Firth (Le discours d’un roi).

Que penser donc de cette nouvelle adaptation ? Je dois dire que l’ensemble me laissera une impression mitigée. Pourquoi ? Dorian Gray dispose d’un casting tout à fait satisfaisant mais cela ne suffit pas, hélas à en faire une œuvre d’exception. J’avais totalement adoré l’œuvre littéraire originale et je dois reconnaitre que je n’ai pas éprouvé le même plaisir en regardant ce film. Le livre pouvait laisser espérer une adaptation sans concession, subtil mélange de fantastique, d’horreur, de lyrisme et mystique. Il en ressort un film qui, à bien des moments s’avère paresseux et qui passe souvent à coté de son sujet. On appréciera malgré tout l’ambiance érotique de certaines scènes qui montrent la déchéance progressive du personnage principal et sa chute dans les ténèbres.

Il est toujours intéressant de voir à quel point un être au premier abord sain et idéaliste peut progressivement devenir une créature rongée par le vice, le mal et les désirs les plus inavouables. La scène d’introduction montrant le héros commettre un meurtre annonce tout de suite la couleur. Ben Barnes tient son rôle avec beaucoup de talent et dépeint parfaitement la transformation de son personnage au fil de l’histoire.

J’ignore pour quelle raison, peut être sans doute à cause de son atmosphère similaire, mais Dorian Gray m’a étrangement fait penser à une autre adaptation cinématographique d’une grande œuvre littéraire, Le Parfum, réalisé par Tom Tykwer (dont j’avais écris un article précédemment).  On retrouve dans Dorian Gray cette même poésie un peu mystique et teintée de fantastique. Mais la comparaison n’est ici pas en faveur de Dorian Gray tant je ne retrouve pas la magie qui m’avait tant éblouie dans le Parfum.

La dernière partie du film, avec le fameux portrait qui se mute en abominable monstre, fait clairement penser à une mauvaise série B et le film bascule dans un pseudo genre horrifique qui dépeint avec le reste du long-métrage.

Vous l’aurez compris, j’ai un avis très mitigé de Dorian Gray. Sans doute est-ce parce que l’œuvre originale m’avait enthousiasmé et passionné du début à la fin. Quoiqu’il en soit, même si le film s’avère très agréable à regarder, j’ai la conviction qu’il ne s’agit pas là de l’adaptation qui permettra de mieux rendre grâce au génie visionnaire d’Oscar Wilde.

Je vous invite vivement à découvrir au plus vite le fameux roman Le portrait de Dorian Gray afin de vous imprégner de cette passionnante histoire de déchéance qui aurait mérité un traitement nettement plus soigné. Néanmoins, le long-métrage mérite d’être vu pour ses quelques qualités d’interprétations et pour son atmosphère malgré tout très attrayante.