A noter une interview de Dorian Martinez, psychologue et coordinateur du numéro vert « Ecoute dopage ». Selon lui « peu d’enfants et d’adolescents appellent » le numéro vert, avec en 2006 « seulement 0,5% d’appels ».
Il estime toutefois qu’en l’espèce, puisque l’étude porte sur « de jeunes citoyens qui font du sport occasionnellement », « on ne peut donc pas parler de dopage mais d’addiction, de dépendance ». Il juge « tout à fait possible » que 3% des collégiens de 15 ans aient pris des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage et précise que « beaucoup ne se sentent plus autorisés à échouer » d’où cette « solution externe ».
Afin de prévenir le dopage, Dorian Martinez préconise de « s’intéresser au comportement du jeune ». Déplorant « la démission progressive de certains éducateurs » sportifs, il affirme que pourtant ceux-ci « ont souvent plus d’impact que les parents » mais « qu’ils n’ont pas conscience de leur rôle » car « ils manquent d’outils » et « calquent souvent leur discours sur le discours médiatique relatif aux sportifs de haut niveau ».
Parmi les autres mesures à prendre, Dorian Martinez préconise de « valoriser la compétition » car « l’esprit de challenge est très structurant pour un enfant ».
Et selon lui, "il faut réexpliquer à l’école ce qu’est la compétition : savoir perdre mais également ne pas montrer du doigt celui qui veut gagner", sachant que le dopage doit être « l’interdiction universelle commune à tous les sports », ce vers quoi, dit -il, « on tend (…) mais pas assez en terme de communication ».
Et aussi un entretien avec Dibier Lauru, psychiatre, cofondateur de la revue Enfance et psy qui estime que ce qui pousse les enfants à prendre des produits dopants « c’est la culture du plus haut, plus fort, plus vite, que certains adultes cultivent et leur imposent dès le plus jeune âge ». Il affirme que « le plus souvent ce sont les entraîneurs qui donnent les produits au enfants à l’insu des parents qui, de leur côté, poussent les gamins à faire toujours mieux, à rechercher la performance à tout prix ». Pour lui « la responsabilité incombe aux adultes », sachant que les enfants « les plus vulnérables sont évidemment les plus influençables par leur entourage et ceux qui s’acharnent le plus à l’entraînement très jeunes ».
En encadré un tableau où le journal analyse les effets et les risques des stimulants, des narcotiques et des stéroïdes. D’après le quotidien, les stimulants (dont salbutamol contre l’asthme) peuvent entraîner des troubles du système cardiovasculaire, du système neurologique et psychiatrique et leur prise est d’autant plus dangereuse que les enfants sont en pleine construction psychologique. Evoquant les narcotiques, le journal fait état de risques de dépression respiratoire et de dépendance « d’autant plus importante que l’on commence très jeune à en consommer ». En ce qui concerne les stéroïdes, France Soir estime que effets secondaires des stéroïdes anabolisants « peuvent être dramatiques » avec stérilité, cancer du foie, ruptures tendineuses, infarctus, troubles de la libido, sachant que « dans le cas des enfants en pleine croissance, la prise multiplie les risques de cancer ».