Dans un droit de réponse publié sur AgoraVox le 14 Février 2007, Dominique Ambiel annonce "poursuivre en diffamation toute personne qui inscrira sur le site d’AgoraVox toute contre vérité".
Cette démarche remet profondément en cause la liberté du journaliste, qu’il soit professionnel ou citoyen; "Liberté" qui est le fondement de la démocratie.
L’universalisation d’une telle démarche ne serait-elle pas la fin du système démocratique? Une telle démarche n’est-elle pas antidémocrate ?
Le rôle du journaliste
Le journaliste, qu’il soit professionnel ou citoyen, a pour finalité la recherche de la vérité.
Ainsi, il informe les citoyens de ce qui se passe dans leur quotidien. C’est l’information de la vérité. Cette démarche est une preuve de la démocratie. Elle n’attaque pas les personnes, mais rapporte les faits afin de permettre au lecteur de juger.
Contrairement à ce genre de journalistes, le journaliste à scandales n’a pas pour fin la vérité, mais le scandale. Ainsi, pour ce dernier, peu importe les moyens, seule compte la fin. C’est pourquoi le journaliste à scandales peut porter atteinte à la vie privée d’autrui. Celle-ci devant être respectée, le journaliste à scandales peut être poursuivi en justice. Cette poursuite est légitime.
En revanche, le journaliste professionnel* comme le journaliste citoyen n’a pas pour fin la personne, mais l’idée. Sa démarche et son rôle sont totalement différents.
Droit de réponse et poursuite en justice
Chaque journaliste peut commettre des erreurs parce que tout le monde n’est pas à l’abri d’en commettre une. L’erreur fait partie de l’Homme. Tout le monde peut se tromper. Un journaliste, qu’il soit professionnel ou citoyen, n’est pas protégé par un pouvoir surnaturel. Il peut donc donner de faux renseignements dans ses articles. C’est pourquoi chaque journal a le devoir de permettre un droit de réponse. Chaque victime d’erreur a non seulement le droit d’utiliser cette partie du journal afin de rétablir toute vérité à son sujet, mais aussi le devoir de répondre afin que le lecteur ne soit pas dans le mensonge.
En revanche, poursuivre en justice tout journaliste, qu’il soit professionnel ou citoyen, c’est attaquer la liberté d’expression. Et attaquer la liberté d’expression, c’est porter atteinte à la démocratie.
Il faut aussi comprendre les personnes victimes d’erreurs. A force de répétition, celles-ci peuvent se laisser emporter et ne plus réagir en êtres raisonnés. Cependant, la question est posée: l’écrit de Dominique Ambiel est-il rationnel ou porte-t-il atteinte à la démocratie? Le Président de A PRIME GROUP a lui aussi le droit à l’erreur. Après réflexion, lui seul pourra revenir sur ses propos ou non. Et le lecteur jugera.
*Ici, l’expression "journaliste professionnel" ne comprend à aucun moment le journaliste à scandale.