Un article publié sur le site enviedecrire.com a récemment suscité de vives réactions de la part d’auteurs et, surtout, de primo-romanciers.

Ecrire pour être édité semble, aujourd’hui encore, poser quelques problèmes.

Ecrire un premier roman, c’est se découvrir, explorer, expérimenter. Un style, un genre, une façon de faire et de concevoir les choses. Une question de plaisir avant tout.

Pondre ce roman dans le seul but d’épater la galerie, de pouvoir dire moi je l’ai fait et pas vous… non merci. L’écriture n’est pas un jeu de hasard, ce n’est pas quitte ou double, voyez ce que je sais faire et soyez impressionnés.

Combien de primo-romanciers espèrent un jour être publiés (chez un gros éditeur, évidemment) ? Inutile de rêver, il faut du travail pour y parvenir. Des tonnes de travail.

Tous les textes ne sont pas bons pour publication.

 

Les propos "Faites de l’écriture de votre livre votre priorité" font bien grincer des dents. Non, vous ne devez pas penser qu’à votre roman. Certes, mieux vaut tenir une certaine rigueur, mais dans la limite du raisonnable. Quant à écrire un roman plutôt qu’un recueil de nouvelles, que nenni !  Pour vendre, oui, mais après ? Un sujet vous tient à coeur, vous vous sentez capable d’écrire dessus ? Pourquoi hésiter ? Là encore, si vous partez dans ce sens, c’est que vous visez à tout prix la publication.

 

Vouloir être publié à tout prix sous-entend un potentiel "n’importe comment". La première offre venue risquerait de vous faire prendre des vessies pour des lanternes. Vous signeriez n’importe quel contrat, avant de découvrir ses faces cachées, de ces vices.

 

Le problème de cet article sur Envie d’écrire relève d’une simple traduction, d’une transposition du modèle américain, qui n’est absolument pas valable en France. Les avances ne se chiffrent pas à 200000€, et exiger des à-valoir pour un premier roman vous vaudra quelques rires au nez. Entre autres.

Quant à engager un correcteur grâce à ces mêmes à-valoir… No comment !

Restons dans la logique, si vous percevez une avance, c’est que votre manuscrit a été accepté. Si tel est le cas, l’éditeur se chargera volontiers de vos corrections (en accord et grâce à vous, bien sûr).

 

On a beau dire que, dans ce genre d’article, chacun y pioche ce dont il a besoin pour le fignoler à sa sauce, il n’en reste pas moins une désinformation certaine.

Nous refourguer des articles tout droits importés des States et nous proposer une simple traduction plutôt qu’un creusement fondé et cohérent, le résultat n’est pas terrible. Peut-être vaudrait-il mieux songer à demander à un écrivain français d’écrire sur le système français, non ?