L’Observatoire de la musique de la Cité de la musique vient de publier son rapport annuel sur la diversité musicale dans le paysage radiophonique, établi à partir d’un panel de 31 radios. Le panel comprend 12 opérateurs nationaux privés (NRJ, Fun Radio, Skyrock, Europe 1 et Europe 2, RTL et RTL 2, RFM, Nostalgie, Rire & Chansons, MFM et Chérie FM), 4 radios du groupe Radio France (France Inter, France Bleu, FIP et le Mouv’) et 15 radios indépendantes (Ado FM, Alouette FM, Champagne FM, Contact FM, Hit West, Kiss FM, Oui FM, Radio 6, Radio Scoop, Sud Radio, Top Music, Vibration, Vitamine, Voltage et Wit FM).

 

Dans son analyse générale, l’Observatoire de la musique s’interroge sur les divers usages de la musique et de sa représentation, changeant son mode de consommation et la valeur du contenu qui décroît rapidement au profit de la valeur du contenu informationnel, notamment par les spots publicitaires.

Les webradios, le peer-to-peer, la téléphonie mobile ainsi que les blogs entraînent une consommation et des interactions individuelles et collectives nouvelles, révolutionnant les usages et moyens habituels de commercialisation, d’achat, de consommation, d’écoute et plus largement d’usages de la musique.

Les usages numériques confirment le rôle incontestable d’Internet pour la recherche, la découverte de nouvelles expressions artistiques, de talents… Ce nouveau media de masse permet toutes sortes de liens permettant d’entrer dans l’univers de l’artiste.

L’enjeu se porte donc sur la transformation progressive de ces usages sociaux en valeur économique.

Quant à l’analyse du dispositif, elle dénote :

  • une diminution importante de contacts liée à une légère érosion de l’audience de certaines radios et une évolution de l’audience au bénéfice d’une population plus âgée.
  • une trop forte concentration de l’offre. 2,7% des titres totalisent 76,1% des diffusions. Certaines radios ont accentué les rotations de titres, provoquant un matraquage préjudiciable souvent pour les artistes eux-mêmes.
  • une légère amélioration de la présence francophone. + 6,5% vs 2005, tandis que la production musicale instrumentale est en nette régression.
  • une augmentation de la part des nouveautés. 41,1% des titres diffusés en 2006.
  • une exposition insuffisante du jazz / blues, du classique et des musiques du monde sur le panel observé, à l’exception des radios du service public.
  • La part des labels indépendants dans la diffusion des nouveautés s’est substantiellement améliorée en part de titres et de diffusions
  • Un décalage progressif entre le marketing de l’offre sur le marché physique et celui résultant de l’offre radiophonique. Les investissements publicitaires des grandes maisons de production continuent à se concentrer sur NRJ et Skyrock qui captent respectivement 30,3% et 25% de parts de marché.

Quelques chiffres clés

  • 61 778 titres différents ont été diffusés sur les radios du panel dont 14 545 titres francophones
  • 18 088 artistes différents dont 4 337 francophones
  • 30,8% de la diffusion était du Pop/rock, 1,5% du Jazz/blues/classique. La plus forte hausse de genre musical est la Dance et la plus forte baisse le Groove/RnB.

En 2006, l’artiste le plus diffusé fut Sean Paul avec 34 173 diffusions pour 7 titres, suivi de Robbie Williams, puis de Raphael avec 28 236 diffusions pour 6 titres. Jean-Jacques Goldman est l’artiste qui a vu le plus grand nombre de ses titres diffusés avec 18 titres pour 13 391 diffusions.

Plus d’infos sur le rapport de l’Observatoire de la musique de la Cité de la musique