Bien que leader incontesté de l’Afrique Centrale, le Cameroun, avec ses plus de 20 millions d’habitants éprouve d’énormes difficultés à se faire respecter dans cette sous-région ; que ce soit au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), ou au sein de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC). Ceci, en raison de l’égoïsme qui caractérise les dirigeants de ces deux organisations sous – régionales.
Au sein de la CEMAC, en dehors du Tchad et de la République Centrafricaine qui de par leur situation géographique défavorable (pays enclavés sans aucune ouverture sur l’océan) se trouvent contraint de collaborer tant bien que mal avec le Cameroun, les autres (Congo, Gabon et Guinée Equatoriale) se comportent carrément en « cavalier solitaire ». Ainsi, il est plus difficile à un Camerounais de se rendre au Gabon voisin qu’au Sénégal, pourtant situé à plusieurs milliers de Kilomètres. Pire encore ; même ceux des Camerounais vivant au Gabon ou en Guinée Equatoriale sont très mal traités, et même expulsés presque quotidiennement, pour défaut de visas. Au niveau même des chefs d’Etats, rien ne semble bouger ; c’est tout le temps des tiraillements inutiles. Sinon, comment comprendre qu’une sous-région de moins de 100 millions d’habitants ait deux places boursières (La Douala stock exchange (Dsx) au Cameroun et la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) au Gabon) ?
Même du côté de la CEEAC, le spectacle est pratiquement le même. La libre circulation reste coincée ; l’utilisation d’une même monnaie impossible. La République Démocratique du Congo, le Burundi et le Rwanda ayant chacun sa propre monnaie.
L’on se demande jusqu’ici pourquoi ces pays d’Afrique Centrale s’empêchent de copier le bon exemple de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au sein de laquelle la libre circulation est une réalité palpable, et le respect des principes démocratiques sacré ! Aussi, dans cette sous-région d’Afrique de l’ouest, le Nigéria, la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui sont en toute logique les vrais moteurs de la zone sont respectés par les autres Etats membres.
Le Cameroun entend être un pays émergent d’ici 2035 ; un défi qui ne saurait se relever dans une sous-région où chacun veut vivre en autarcie. Les industries camerounaises auront besoin d’un marché suffisamment vaste, pour écouler leurs marchandises. Ce qui semble difficile en l’état actuel des choses. Les autorités camerounaises devraient donc vite le comprendre et quitter cette sous-région moribonde pour adhérer à la Cedeao ; déjà que sa position géographique le lui permet. En ce sens que le Cameroun partage une longue frontière de 1800 km avec le Nigéria qui est le pays le plus peuplé d’Afrique et membre de la Cedeao !