Difficile d’être « femme de … »

 La relation entre les hommes politiques et les femmes journalistes est-elle si étroite qu’il faille qu’elle se termine par une idylle ? Depuis Béatrice Shoenberg empêchée de 20 heures depuis qu’elle est devenue madame Borloo, plusieurs situations identiques se sont posées. A chaque fois c’est la même question, une femme journaliste peut-elle faire honnêtement son travail en ayant un conjoint aux affaires ?  

Audrey Pulvar prétend qu’il n’y a pas de problème mais commet l’erreur de s’afficher ouvertement au côté Arnaud Montebourg lors des primaires socialistes. On ne peut pas dire qu’elle ait fait preuve d’objectivité lors de ses interventions dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché ». Vous me direz que Jean-Pierre Elkabbach non plus ne cache pas ses préférences politiques. Mais elle voit bien que cette fois, avec son compagnon ministre, ce n’est plus tenable. On comprend que ce soit frustrant de ne plus pouvoir exercer son métier comme on le voudrait, d’autant plus que c’est à chaque fois la femme qui doit renoncer. Le cas se présente-t-il pour un homme journaliste marié avec une femme politique ? J’avoue que je ne sais pas, mais ce serait intéressant de voir ce qu’on ferait. C’est la mort dans l’âme que la jeune femme a dû également abandonner son travail à France Inter. Ne lui demandez pas ce qu’elle pense de la déontologie. 

Le cas de Valérie Trierweiler est encore plus délicat car cette fois il s’agit du Président de la République en personne. Elle a décidé de rester à Paris Match où elle ne traitera plus de la politique mais c’est malgré tout gênant. Elle participera toujours aux conférences de rédaction et on imagine la position de ses collègues. Ça ne sera pas simple à gérer. Le célèbre hebdomadaire n’est d’ailleurs pas réputé pour pencher à gauche. Pense-t-on à Paris Match que la présence de la première dame de France dans ses murs va doper les ventes ?

Deux poids deux mesures ? Cette règle est-elle injuste ou est-elle normale dans une démocratie comme la nôtre ? 

4 réflexions sur « Difficile d’être « femme de … » »

  1. Le problème ne se poserait pas si on avait des journalistes neutres.
    L’ennui est que, dans l’audio-visuel, grisés par la puissance d’impact lié au média, la plupart des journaleux sont devenus des propagandistes prescripteurs d’opinion.
    Qu’on se laisse influencer ou qu’on les vomisse est une autre histoire…

    Mais leur attitude est odieuse quand ils prennent ouvertement parti contre une personnalité ou au contraire étalent des connivences mielleuses avec une autre.
    Et leur vocabulaire est indécent, témoignant d’un véritable mépris pour les facultés d’analyse de leurs concitoyens lorsqu’ils (elles)déclament d’un air inspire : « que doit-on penser de ceci ou de cela ? » ou « vous ne pouvez pas dire ça ! »
    Mais pour qui se prennent-ils ?

    Dès lors, quand la complaisance partisane se forge ou se renforce à l’horizontale, et que cela est trop ostensible, on comprend qu’il y ait quelques réactions de rejet !
    Mais ne rêvons pas. La mise à l’écart, toute symbolique d’ailleurs, est juste destinée à perpétuer le système de manipulations subliminales en gommant ses aspects trop criards.

  2. [b]Surtout que nous savons tous de quel coté il faut être pour avoir une (petite) chance d’être embauché dans un de ces médias sectaires (pratiquement tous) à l’instar de bien d’autres secteurs phagocytés par l’obédience en question dont il n’est pas nécessaire de préciser le nom.[/b]

  3. Je suppose que c’est une « aventure » qui se prépare à deux pour une seule place ?
    Évidemment, l’un reste dans l’ombre, et l’autre dans la lumière, c’est un choix à faire, qui ne manque pas d’élégance, même s’il est difficile à accomplir ! Il y a beaucoup d’amour aussi. Homme ou femme je ne crois pas que cela change grand-chose. Que sait-on des compagnons des ces femmes ministres, maires, conseillères, chef d’entreprise ?
    Et puis, il y ceux ou celles qui ne veulent pas respecter ces règles non écrites, à leur risque et péril. Ceux-là ne jouent pas le jeu et se mettent en port à faux…

  4. Amour ? Oui, même les grands carriéristes sont des êtes humains (enfin, j’espère !)
    Mais ces unions politique-média sont révélatrices, jusqu’à la caricature, de cette nouvelle aristocratie-oligarchie-ploutocratie qui prétend représenter le peuple tout en l’ignorant superbement.
    Car on y fréquente les mêmes lieux et les mêmes personnes, on y partage les mêmes préjugés et les mêmes partenaires, et l’on y pense et copule entre soi.
    En résumé, c’est l’UMPS !
    Fort heureusement l’anthropologie nous enseigne que plus les sociétés endogamiques sont fermées, plus elles sont vouées à une dégénérescence rapide !

Les commentaires sont fermés.