Par Anne Guillaume-Gentil
Le marché du diamant se porte si bien que les pays producteurs africains exigent de développer une industrie locale de polissage et de taillage. Une pression qui a fait plier le premier producteur mondial De Beers. A l’instar des autres commodities, les prix du diamant progressent depuis 6 mois. Si le prix d’un diamant varie très fortement en fonction de la qualité, on observe néanmoins une hausse des prix lors des enchères de diamants « exceptionnels »
Une hausse entretenue par la spéculation, mais pas seulement. La demande est soutenue. La croissance rapide dans les économies émergentes comme la Chine, l’Inde et les pays du Golf a multiplié le nombre de multimillionnaires, dont certains sont prêts à payer des prix très élevés pour des bijoux exceptionnels et des pierres rares.
Le mois prochain, sur les enchères en Asie, un diamant extrêmement rare de 72,22 carats pourrait être cédé à $ 13 millions, soit $ 180 005 le carat, un niveau de prix jamais atteint sur ce continent.
La demande reste soutenue malgré la récession qui se profile aux Etats-Unis et qui pourrait affecter le premier marché mondial de la bijouterie. En effet, les compagnies minières n’ont fait aucune découverte majeure.
De Beers a annoncé qu’elle allait continuer d’investir environ $ 100 millions par an en Afrique pour développer l’offre, mais pour qu’une mine soit opérationnelle, il faut plusieurs années. De même, le Russe Alrosa, qui contrôle 97% de la production russe de diamant, a annoncé qu’il allait investir $ 800 millions en Afrique, dont $ 300-400 en Angola.
« L’africanisation de l’industrie de transformation du diamant n’est pas une menace pour l’Inde mais une grande opportunité que nous allons saisir avec vigueur. »
Plus de valeur ajoutée en Afrique
Si ces dernières années on a observé une multiplication des centres de taille et de polissage, notamment en Asie (Inde, Chine, Thaïlande…), aux côtés des traditionnels que sont Anvers, Tel Aviv et New York, peu se situent dans les pays producteurs de diamant. Les gouvernements africains mettent la pression sur les producteurs de diamant importants, y compris De Beers, pour qu’ils vendent les pierres à des tailleurs et polisseurs locaux plutôt que de les exporter brutes directement vers l’Asie et l’Europe. Et le projet avance.
Après l’Afrique du Sud et la Namibie, le Botswana, premier producteur mondial de diamant, a lancé mi-mars la Diamond Trading Company Botswana (DTCB), une joint-venture à 50% entre De Beers et le gouvernement botswanais.
DTCB table sur la vente de $ 360 millions de diamants bruts aux 16 entreprises de taille locales en 2008. En Namibie, où a été créée en janvier 2007 la Namibia Diamond Trading Company (NDTC), joint-venture à 50% entre le gouvernement namibien et De Beers, l’Américaine Julius Kelin Group (JKG) et son partenaire namibien Dinamo Group ont procédé mi-mars à l’ouverture officielle de la nouvelle usine de transformation de diamant JKD Namibia (Pty) Ltd.
L’Inde veut réduire les intermédiaires
L’Inde, le premier importateur mondial de diamants bruts et le premier exportateur mondial de diamants polis et taillés, veut aussi changer d’approche vis-à-vis de l’Afrique en achetant directement le diamant brut dans les pays producteurs. Une initiative qui a été portée par le ministre indien du Commerce et de l’Industrie Shri Jairam Ramesh, lors de son voyage en Angola et en Namibie fin mars. Il devrait aussi se rendre dans les prochains mois en Afrique du Sud et au Botswana.
« L’africanisation de l’industrie de transformation du diamant n’est pas une menace pour l’Inde mais une grande opportunité que nous allons saisir avec vigueur », a estimé Shri Jairam Ramesh, précisant que l’Inde, faisant face à une difficulté pour obtenir des diamants bruts, démontrera aux pays africains qu’elle coopérera activement pour les aider à s’élever dans la chaîne de valorisation et les assister pour créer de la valeur dans leurs pays.
Par Anne Guillaume-Gentil
Le marché du diamant se porte si bien que les pays producteurs africains exigent de développer une industrie locale de polissage et de taillage. Une pression qui a fait plier le premier producteur mondial De Beers. A l’instar des autres commodities, les prix du diamant progressent depuis 6 mois. Si le prix d’un diamant varie très fortement en fonction de la qualité, on observe néanmoins une hausse des prix lors des enchères de diamants « exceptionnels »
Une hausse entretenue par la spéculation, mais pas seulement. La demande est soutenue. La croissance rapide dans les économies émergentes comme la Chine, l’Inde et les pays du Golf a multiplié le nombre de multimillionnaires, dont certains sont prêts à payer des prix très élevés pour des bijoux exceptionnels et des pierres rares.
Le mois prochain, sur les enchères en Asie, un diamant extrêmement rare de 72,22 carats pourrait être cédé à $ 13 millions, soit $ 180 005 le carat, un niveau de prix jamais atteint sur ce continent.
La demande reste soutenue malgré la récession qui se profile aux Etats-Unis et qui pourrait affecter le premier marché mondial de la bijouterie. En effet, les compagnies minières n’ont fait aucune découverte majeure.
De Beers a annoncé qu’elle allait continuer d’investir environ $ 100 millions par an en Afrique pour développer l’offre, mais pour qu’une mine soit opérationnelle, il faut plusieurs années. De même, le Russe Alrosa, qui contrôle 97% de la production russe de diamant, a annoncé qu’il allait investir $ 800 millions en Afrique, dont $ 300-400 en Angola.
« L’africanisation de l’industrie de transformation du diamant n’est pas une menace pour l’Inde mais une grande opportunité que nous allons saisir avec vigueur. »
Plus de valeur ajoutée en Afrique
Si ces dernières années on a observé une multiplication des centres de taille et de polissage, notamment en Asie (Inde, Chine, Thaïlande…), aux côtés des traditionnels que sont Anvers, Tel Aviv et New York, peu se situent dans les pays producteurs de diamant. Les gouvernements africains mettent la pression sur les producteurs de diamant importants, y compris De Beers, pour qu’ils vendent les pierres à des tailleurs et polisseurs locaux plutôt que de les exporter brutes directement vers l’Asie et l’Europe. Et le projet avance.
Après l’Afrique du Sud et la Namibie, le Botswana, premier producteur mondial de diamant, a lancé mi-mars la Diamond Trading Company Botswana (DTCB), une joint-venture à 50% entre De Beers et le gouvernement botswanais.
DTCB table sur la vente de $ 360 millions de diamants bruts aux 16 entreprises de taille locales en 2008. En Namibie, où a été créée en janvier 2007 la Namibia Diamond Trading Company (NDTC), joint-venture à 50% entre le gouvernement namibien et De Beers, l’Américaine Julius Kelin Group (JKG) et son partenaire namibien Dinamo Group ont procédé mi-mars à l’ouverture officielle de la nouvelle usine de transformation de diamant JKD Namibia (Pty) Ltd.
L’Inde veut réduire les intermédiaires
L’Inde, le premier importateur mondial de diamants bruts et le premier exportateur mondial de diamants polis et taillés, veut aussi changer d’approche vis-à-vis de l’Afrique en achetant directement le diamant brut dans les pays producteurs. Une initiative qui a été portée par le ministre indien du Commerce et de l’Industrie Shri Jairam Ramesh, lors de son voyage en Angola et en Namibie fin mars. Il devrait aussi se rendre dans les prochains mois en Afrique du Sud et au Botswana.
« L’africanisation de l’industrie de transformation du diamant n’est pas une menace pour l’Inde mais une grande opportunité que nous allons saisir avec vigueur », a estimé Shri Jairam Ramesh, précisant que l’Inde, faisant face à une difficulté pour obtenir des diamants bruts, démontrera aux pays africains qu’elle coopérera activement pour les aider à s’élever dans la chaîne de valorisation et les assister pour créer de la valeur dans leurs pays.
Lire la suite : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/04/22/diamant-les-africains-veulent-polir-sur-place.html.