Lundi, Nicolas Sarkozy dressait le bilan de la situation actuelle et présentait son programme pour les trois années à venir. Comme on pouvait s'y attendre, son discours n'annonce rien de bon :

Aucun tact en ce qui concerne la question de la burka, poursuite de la politique de restriction des libertés, volonté réaffirmée d'ignorer le déficit, et remaniement ministériel pour noyer le poisson.

Suivons l'ordre chronologique de son discours, en passant le blabla du début.

 

"Nouveau modèle de croissance"

On ne sait toujours pas ce qu'il entend par là.

 

"La laïcité n'est pas le refus de toute religion, […] c'est un principe de neutralité, c'est le respect de toutes les religions"

C'est très gentil de vouloir nous rappeler la définition de la laïcité, encore faudrait-il le faire correctement. J'invite le président à consulter un dictionnaire, mais la laïcité n'a jamais rien eu à voir avec le respect des religions, c'est simplement un principe de séparation de la religion et de l'état. Exemple : le régime soviétique était bien laïc, bien qu'il ne respecte aucune religion.

Enfin passons, et venons-en à la Burka : il y aura bien une commission d'enquête (en tout cas, il la souhaite), mais son opinion est déjà faite :

"la burka […] ne sera pas la bienvenue en France"

Tout dans la législation, comme si la loi allait régler à elle seule le problème. Pas un mot sur le problème de fond, rien de prévu à long terme pour sortir les femmes concernées de cette servitude. Répression, répression. Du Sarkozysme pur et dur.

 

Internet : "j'irais jusqu'au bout"

La claque d'HADOPI n'a pas suffit ? Il n'a pas dit ce qu'il comptait faire, mais il ira jusqu'au bout. Ça promet.

 

La sécurité : c'est reparti !  L'amalgame entre sécurité et liberté, deux notions différentes. Débat sur les prisons : on en a pas assez ! Il en faut plus ! Toujours plus de méchants à mettre en taule ! Toujours rien pour prévenir, répression, répression. En tout cas, nous en construirons d'autres !

 

Déficit public déjà à 7% du PIB, mais :

"je ne pratiquerais pas la politique de rigueur" "je n'augmenterais pas les impôts"

Le déficit va donc encore se creuser. Nous y reviendrons.

Question des retraites : "2010 sera une année clé". C'est clair : la retraite à 70 ans, c'est pour 2010 !

Gouvernement remanié : "son premier travail sera de définir des priorités nationales et de mettre en place un emprunt pour les financer" On ne sait pas exactement ce que seront les "priorités nationales" mais, dans le contexte, il devrait s'agir d'investir dans l'industrie. Des subventions ? Des investissements ? On en saura plus dans les mois à venir.

Dans tous les cas, un emprunt de plusieurs milliards, alors que la dette est titanesque, et que le déficit est déjà à près de 7% du PIB. Dans ces conditions, qui va bien vouloir prêter ? Une chose est sûre : les taux seront élevés !

Le président n'a pas l'air de comprendre qu'on ne peut pas augmenter indéfiniment le déficit. À un moment, il faudra bien penser à réduire les dépenses publiques. Il est temps de faire la chasse aux dépences inutiles, chasse qui doit commencer par l'Élysée.  

 

"Je souhaite que nous allions le plus loin possible sur la taxe Carbonne" Encore une phrase qui ne veut rien dire : compte-t-il augmenter la taxe ? Il laisse entendre que gagner plus sur la taxe Carbonne permettra de réduire les charges salariales.

Rien de chiffré,

Rien de concret,

Rien que du vent !