Starbucks, en tout cas son Pdg, préfère boire du café moulu maison confectionné avec une cafetière à piston (dite « française »), mais pour ses frappuccinos à la fraise, il vient d’opter pour une coloration à base de jus de tomates et non plus à base de rouge cochenille extrait de l’insecte Dactylopius coccus. Alors que la chaîne se lance dans les jus de fruits, en raison d’une prévisible pénurie de café, on se demande à base de quels « cocus » seront confectionnés les Refreshers (fraise-limonade, framboise-grenade, orange-melon).
Ce serait sous la pression des végétariens et des consommateurs israélites que Starbucks aurait renoncé à utiliser le rouge cochenille (70 000 cochenilles femelles écrasées pour obtenir environ un demi kilo de colorant) pour ses frappés à la fraise.
Le rose « fraise » sera obtenu désormais uniquement à partir de lycopene (un carotène extrait de la tomate cuite), déjà présent dans la recette antérieure.
C’est quand même insolite : comme nous l’exposions, Howard Schultz, le Pdg de Starbucks, consomme à domicile du café acheté hors de ses magasins (qui ne vendent que du moulu) qu’il broie lui-même avant d’utiliser une cafetière française (voir là). Mais pour ses clients, afin de rehausser la teinte de ses frappés à la fraise, il lui faut un colorant. Le naturel chez soi, le plaisir des yeux pour le chaland…
Outre que certains végétariens ne tolèrent aucun composant animal pour leur alimentation, pour les israélites pratiquants, l’extrait de cochenille n’était pas « kosher ». On ne voit pas pourquoi la tomate cuite sans que ce soit sous la supervision d’un rabbin le serait davantage (et d’ailleurs, la tomate, originaire d’Amérique du Sud, donc inconnue en Palestine aux temps bibliques peut-elle être cacher ?
Première grave question… mais Starbucks a plié.
Le lycopène, seul, fournira un rose onctueux. Serait-ce meilleur contre le cancer de la prostate que le E120 (acide carminique) extrait des insectes ? Allez savoir…
Aux États-Unis, Starbucks se lance dans les jus de fruits fraîchement pressés et les pétillantes boissons aux jus de fruits et à l’extrait d’arabica vert (ne nécessitant pas de torréfaction). On ne sait trop ce qu’ils contiendront au juste.
Les végétaliens, qui réclament de Starbucks du lait de soja à la place du lait de vache, ont donc emporté une manche. On espère qu’ils ne prennent jamais de bain de minuit de peur de prendre la tasse et d’absorber du zooplancton à l’insu de leur plein gré (sans parler des cacas de poissons).
En tout cas, pour le second tour des élections présidentielles en France, après le débat sur le halal, voici un thème tout trouvé de controverse tout trouvé : le E120 doit-il être indiqué en gros caractères sur tous les produits en contenant ? Et du fait qu’il est aussi dénommé Sang de Saint Jean, est-il consommable par nos amis musulmans ? Grave autre question.
Certains ont relevé que le E120 pouvait provoquer de l’asthme et des allergies. Eh oui, manger peut nuire gravement à la santé (ne pas manger aussi), et l’hydroallergie (rare) n’est pas un mythe. En fait, vivre tue. Vivez avec modération…