La Coordination gérontologique du Tonnerrois a lancé l’opération « Seniors au volant ». Des ateliers théoriques et pratiques pour aider les conducteurs âgés à reprendre confiance au volant.
«J’ai passé mon permis en 1961. Je ne me sens plus tellement à l’aise au volant. Je ne roule plus en ville parce qu’il y a trop de voitures. Mais, je voudrais continuer à conduire à la campagne. C’est important, car il n’y a plus trop de moyens de transport ici », confie Odette.
Cette Tanlaysienne de 88 ans a ses petits trucs pour se sentir moins stressée sur la route : elle emprunte, par exemple, seulement les parcours qu’elle connaît. Pour prendre encore plus d’assurance, la retraitée s’est inscrite à l’opération « Seniors au volant ».
« Continuer à avoir une vie sociale »
Lancé par la Coordination gérontologique du Tonnerrois, ce stage gratuit, réparti sur trois après-midi, veut aider les conducteurs de plus de 60 ans à reprendre confiance au volant.
« Du fait du décès de leur conjoint, des personnes qui n’avaient pas l’habitude de conduire souffrent énormément de l’isolement. Notre rôle est de permettre à ces seniors de continuer à avoir une vie sociale », indique France Loriot, cadre de santé à la Coordination gérontologique.
« Beaucoup de gens nous disent qu’ils ne conduisent plus. Nous leur disons de ne pas abandonner, d’y aller, mais en sécurité. Ils peuvent, par exemple, reprendre une ou deux leçons de conduite ou de code à l’auto-école », suggère Bernard Gauthier, bénévole à la Prévention routière.
Inédite, l’opération « Seniors au volant » consiste en un check-up assez complet. Les participants ont pu évaluer leurs connaissances du code de la route, réviser avec un logiciel interactif comment s’engager sur une autoroute ou se comporter à une intersection. Et, très apprécié, bénéficier d’un stage de conduite de 30 minutes avec un moniteur d’auto-école. L’accent a été tout particulièrement mis sur les ronds-points à la demande (unanime) des participants. « Quand j’ai passé mon permis, les giratoires n’existaient pas. Je voulais être plus sûr à ce sujet », confie un retraité spinolien.
Ces ateliers permettent aussi à chacun de prendre conscience de ses limites. « Nous leur rappelons qu’avec le vieillissement de l’organisme, les réflexes sont plus lents. Nous leur parlons aussi des effets de certains médicaments sur la conduite », explique France Loriot. Hier, les aînés ont d’ailleurs testé leurs réflexes sur un réactiomètre. « J’ai eu l’impression de freiner illico et pourtant la voiture aurait continué à rouler pendant 40 mètres avant de s’arrêter. Cela me conforte dans l’idée qu’il ne faut pas rouler trop près de la voiture qui précède », note Françoise.
Au final, dans ce premier groupe, seulement de petits défauts sont à corriger. « Il n’est pas dit que nous touchions les personnes qui en ont le plus besoin », reconnaît France Loriot. Pour Bernard Gauthier, ces aînés ont fait le plus difficile : « Oser faire le premier pas et accepter de se remettre en cause. »
Très intéressant! Il était tant de mettre cela en place! j’habite dans une station balnéaire majoritairement habitée par des personnes agées et certains en aurai bien besoin!