Le 4 janvier 2009, lors de l'invasion de la bande de Gaza par les forces israéliennes, un soldat de Tsahal a été abattu par un franc-tireur du Hamas. Ce tireur, fier de son coup, a décidé de conserver le corps de l'Israélien chez lui, comme un sinistre souvenir d'une guerre sans fin.

Mais pendant les nombreux bombardements effectués par l'aviation israélienne, la maison du franc-tireur du Hamas fut frappée de plein fouet, tuant son occupant et déchiquetant le corps du soldat israélien.

Dans un communiqué publié le 15 février, le Hamas a signalé qu'il avait pu récupérer dans les décombres le casque du soldat israélien, la lunette d'approche de son arme, son gilet militaire ainsi que sa jambe gauche et son épaule droite. Le Hamas a précisé que ces restes étaient conservés par plusieurs de ses combattants en mémoire des nombreux martyrs qui avaient payé de leur vie la résistance à l'invasion israélienne… comme un sanglant trophée que l'on expose fièrement devant les jeunes recrues lors de leur conditionnement.

Et même s'il est vrai que seulement 10 soldats Israéliens sont morts lors de cette offensive qui a tué près de 1300 Palestiniens dont une majorité de civils, à l'heure où les députés européens discutent du bien-fondé de conserver le Hamas parmi les organisations terroristes, il serait bon qu'ils se rappellent ces pratiques pour le moins barbares, et n'oublient pas les milliers de missiles tirés par le Hamas sur les populations civiles israéliennes, ainsi que les nombreux attentats suicides qui tuent plus de civils que de soldats de Tsahal. N'oublions pas non plus que le Hamas ne reconnaît pas l'État d'Israël et ne lui accorde donc toujours pas le droit d'exister.

Entendons-nous bien, ce n'est pas parce que je critique les agissements du Hamas que j'approuve ceux d'Israël, et rien n'empêche de qualifier le Hamas de groupe terroriste tout en critiquant la réponse disproportionnée et non ciblée donnée par Israël aux missiles palestiniens. Ne soyons pas manichéens et reconnaissons que la faute est des deux côtés, car autant la population palestinienne souffre des exactions israéliennes, autant Jérusalem se doit de protéger sa propre population.

D'ailleurs, le commissaire européen au Développement Louis Michel ne s'y est pas trompé puisqu'il exclut tout dialogue entre l'Union européenne et le Hamas et soulignait, lors de sa visite à Gaza :

« Le Hamas est un mouvement terroriste. Il a raté une opportunité d'être un interlocuteur de la communauté internationale et il a été ce faisant indiscutablement un élément de la division du peuple palestinien. On ne peut pas discuter avec un mouvement terroriste qui utilise le terrorisme comme moyen. Nous ne pouvons accepter que la manière dont le Hamas se comporte soit confondue avec de la résistance. Quand on tue des civils innocents, ce n'est pas de la résistance, c'est du terrorisme ! »

Et le commissaire européen de conclure : « Avant tout dialogue, l'Europe exige que le Hamas reconnaisse le droit à l'existence d'Israël ».

Tant que les deux peuples n'admettront pas qu'ils doivent partager la même terre, il n'y aura pas de solution à ce conflit.