Un nouveau média vient d’être lancé. Il se nomme Mediapart. Il publie une enquête de Fabrice Lhomme sur le vol de yachts à Bonifacio, des vols déjà évoqués par le Canard Enchaîné. Un article qui met en valeur l’attitude du procureur d’Ajaccio, José Thorel. Chacun en pensera ce qu’il voudra après avoir lu ce qui suit. (1)

Imed et Moaz Trabelsi, neveux par alliance du chef de l’Etat tunisien, sont sous le coup de mandats d’arrêt internationaux, soupçonnés par un juge d’Ajaccio d’être les commanditaires d’une série de vols de yachts. Révélations sur une affaire d’Etat suivie de très près par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, du fait de ses lourdes implications diplomatiques et… amicales.

Par: Fabrice Lhomme

Port de Bonifacio, le 5 mai 2006. Il est environ 5 heures du matin. Surgis de nulle part, plusieurs hommes se glissent à bord d’un superbe yacht, un V 58 de la prestigieuse marque Princess d’une valeur de 1,5 million d’euros, dont ils prennent le contrôle sans difficulté. Quelques minutes plus tard, le Beru Ma s’éloigne de la côte, sans un bruit. Ce que les voleurs ignorent, c’est que le bateau dont ils viennent de s’emparer est la propriété de Bruno Roger, patron de la banque d’affaires Lazard frères, pôle français du groupe Lazard, accessoirement ami intime de Jacques Chirac, et proche de Nicolas Sarkozy ! Le début d’une incroyable affaire, extrêmement embarrassante pour l’Etat tunisien…

Le premier épisode a été dévoilé, dès le mois de juin 2006, dans les colonnes du Canard enchaîné. L’hebdomadaire satirique révèle que, grâce aux investigations d’un enquêteur privé mandaté par Generali, la compagnie d’assurances du Beru Ma, le navire a été repéré dans le port de Sidi Bou Saïd, près de Tunis. De leur côté, les gendarmes de la brigade de recherches de Toulon, qui agissent dans le cadre de l’information judiciaire ouverte au cabinet du juge d’Ajaccio, David Launois, reconstituent rapidement l’itinéraire du yacht et l’identité de l’équipage.

En effet, victime d’un incident technique, le Beru Ma a dû faire escale à Cagliari, en Sardaigne, attirant ainsi l’attention des douaniers italiens. Les gendarmes décident alors de mettre sur écoute plusieurs suspects. Les conversations interceptées leur permettent d’identifier l’ensemble de l’équipe à l’origine du vol du Beru Ma, également impliquée dans deux autres vols de yachts de luxe : le Sando, dérobé au Lavandou (Var) en décembre 2005, et le Blue Dolphin IV, qui s’était volatilisé un mois plus tard dans le port de Cannes.

Les gendarmes placent également sous surveillance le détective de Generali, Jean-Baptiste Andreani, un ancien policier. Ils le soupçonnent d’en savoir beaucoup plus qu’il ne veut en dire.

Dans un procès-verbal de synthèse du 10 septembre 2006, les gendarmes notent à propos d’Andreani : « Bien que se montrant affable avec les différents enquêteurs, il apparaît très vite que l’intéressé n’est pas un philanthrope, mais plutôt un chasseur de prime d’assurance. Placé sous surveillance téléphonique, l’intéressé entretient des rapports ambigus avec les différentes parties, et il apparaît clairement qu’il fait de la rétention d’informations à notre encontre. » Sollicité par Mediapart, Jean-Baptiste Andreani a réfuté cette accusation, affirmant avoir entretenu « les meilleurs rapports avec les gendarmes » auxquels il assure n’avoir « absolument rien caché ».

Une chose est sûre, c’est en interceptant une communication téléphonique d’Andreani que les gendarmes découvrent l’identité du commanditaire du vol. Il s’agirait d’un certain Imed Trabelsi, qui n’est autre que le neveu de la femme du président tunisien Ben Ali, Leïla. Un personnage redouté du tout-Tunis, qui ne compte plus ses frasques, au grand dam de son oncle par alliance.

Pour ne prendre qu’un exemple, le dossier judiciaire contient des témoignages indiquant qu’Imed Trabelsi conduit la Mercedes 500 qui avait été dérobée en mars 2005, lors d’un car-jacking à Marseille, à l’ancien joueur de l’OM, Habib Beye… Régulièrement, l’opposition tunisienne dénonce les agissements d’Imed Trabelsi.

Un nouveau média vient d’être lancé. Il se nomme Mediapart. Il publie une enquête de Fabrice Lhomme sur le vol de yachts à Bonifacio, des vols déjà évoqués par le Canard Enchaîné. Un article qui met en valeur l’attitude du procureur d’Ajaccio, José Thorel. Chacun en pensera ce qu’il voudra après avoir lu ce qui suit. (1)

Imed et Moaz Trabelsi, neveux par alliance du chef de l’Etat tunisien, sont sous le coup de mandats d’arrêt internationaux, soupçonnés par un juge d’Ajaccio d’être les commanditaires d’une série de vols de yachts. Révélations sur une affaire d’Etat suivie de très près par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, du fait de ses lourdes implications diplomatiques et… amicales.

Par: Fabrice Lhomme

Port de Bonifacio, le 5 mai 2006. Il est environ 5 heures du matin. Surgis de nulle part, plusieurs hommes se glissent à bord d’un superbe yacht, un V 58 de la prestigieuse marque Princess d’une valeur de 1,5 million d’euros, dont ils prennent le contrôle sans difficulté. Quelques minutes plus tard, le Beru Ma s’éloigne de la côte, sans un bruit. Ce que les voleurs ignorent, c’est que le bateau dont ils viennent de s’emparer est la propriété de Bruno Roger, patron de la banque d’affaires Lazard frères, pôle français du groupe Lazard, accessoirement ami intime de Jacques Chirac, et proche de Nicolas Sarkozy ! Le début d’une incroyable affaire, extrêmement embarrassante pour l’Etat tunisien…

Le premier épisode a été dévoilé, dès le mois de juin 2006, dans les colonnes du Canard enchaîné. L’hebdomadaire satirique révèle que, grâce aux investigations d’un enquêteur privé mandaté par Generali, la compagnie d’assurances du Beru Ma, le navire a été repéré dans le port de Sidi Bou Saïd, près de Tunis. De leur côté, les gendarmes de la brigade de recherches de Toulon, qui agissent dans le cadre de l’information judiciaire ouverte au cabinet du juge d’Ajaccio, David Launois, reconstituent rapidement l’itinéraire du yacht et l’identité de l’équipage.

En effet, victime d’un incident technique, le Beru Ma a dû faire escale à Cagliari, en Sardaigne, attirant ainsi l’attention des douaniers italiens. Les gendarmes décident alors de mettre sur écoute plusieurs suspects. Les conversations interceptées leur permettent d’identifier l’ensemble de l’équipe à l’origine du vol du Beru Ma, également impliquée dans deux autres vols de yachts de luxe : le Sando, dérobé au Lavandou (Var) en décembre 2005, et le Blue Dolphin IV, qui s’était volatilisé un mois plus tard dans le port de Cannes.

Les gendarmes placent également sous surveillance le détective de Generali, Jean-Baptiste Andreani, un ancien policier. Ils le soupçonnent d’en savoir beaucoup plus qu’il ne veut en dire.

Dans un procès-verbal de synthèse du 10 septembre 2006, les gendarmes notent à propos d’Andreani : « Bien que se montrant affable avec les différents enquêteurs, il apparaît très vite que l’intéressé n’est pas un philanthrope, mais plutôt un chasseur de prime d’assurance. Placé sous surveillance téléphonique, l’intéressé entretient des rapports ambigus avec les différentes parties, et il apparaît clairement qu’il fait de la rétention d’informations à notre encontre. » Sollicité par Mediapart, Jean-Baptiste Andreani a réfuté cette accusation, affirmant avoir entretenu « les meilleurs rapports avec les gendarmes » auxquels il assure n’avoir « absolument rien caché ».

Une chose est sûre, c’est en interceptant une communication téléphonique d’Andreani que les gendarmes découvrent l’identité du commanditaire du vol. Il s’agirait d’un certain Imed Trabelsi, qui n’est autre que le neveu de la femme du président tunisien Ben Ali, Leïla. Un personnage redouté du tout-Tunis, qui ne compte plus ses frasques, au grand dam de son oncle par alliance.

Pour ne prendre qu’un exemple, le dossier judiciaire contient des témoignages indiquant qu’Imed Trabelsi conduit la Mercedes 500 qui avait été dérobée en mars 2005, lors d’un car-jacking à Marseille, à l’ancien joueur de l’OM, Habib Beye… Régulièrement, l’opposition tunisienne dénonce les agissements d’Imed Trabelsi.

Lire la suite : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/04/16/des-proches-du-president-tunisien-ben-ali-sont-impliques-dan.html.