En Birmanie, pays qui figure parmi les 20 nations les plus pauvres au monde selon les nations unies, et dans lequel 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté, la junte militaire au pouvoir a augmenté en août le prix de l'essence de 66%, et le diésel de 100%, augmentant de fait le prix de chaque denrée et élevant de manière significative les prix des transports.
La nouvelle dans une population déjà asphyxié, a provoqué des manifestations de groupements pro démocratiques, vite réprimés par le pouvoir, avec ses meneurs jetés en prison. Les moines bouddhistes leur ont alors emboîté le pas par une série de manifestations. Il pleut abondamment sur la Birmanie, et les moines défilent dans les rues de Rangoun, pieds nus, manifestant le plus souvent en priant, sous une bannière religieuse.
Samedi, plus d'un millier de moines s'étaient rendu devant la demeure de Aung San Suu Kyi, le prix Nobel de la paix 1991, qui est assigné à résidence par le pouvoir depuis quatre ans, et dont l'avenue est bloquée par une vingtaine de policiers, policiers qui n'ont pas pu arrêter les deux mille moines en procession, ou qui, selon certains témoins, n'auraient pas même cherché à le faire. Aung San Suu Kyi fait partie de la ligue nationale pour la démocratie, qu'elle avait co-fondée en 1988.
Sous la pluie, ils sont restés une quinzaine de minutes devant la résidence, en récitant une prière "Faisons en sorte d'être totalement libérés de tout danger, de toute douleur, de la pauvreté et que la paix soit dans nos coeurs et dans nos esprits". Aung San Suu Kyi était alors sortie en compagnie de deux femmes, pour saluer les moines, éclatant en sanglots.
Ce dimanche, les moines étaient au nombre de 10 000, accompagnés de religieuses, partis de la pagode Shwedagon, un complexe de temples bien connu des touristes, ils ont invité pour la première fois la population civile à se joindre à eux, et 10 000 civils les ont rejoint."Nous marchons pour le peuple" disaient le moines, "nous voulons que la population se joigne à nous". Dans les rues inondées, l'eau leur arrive parfois aux genoux. C'est la plus grande manifestation depuis le début du mouvement de protestation. Un groupe de 120 moines environ et d'une centaine de civils a tenté à nouveau de se rendre devant la résidence de Aung San Suu Kyi mais les policiers les ont empéché d'entrer dans l'avenue. Sur certaines banderolles jaunes que portaient des moines, était inscrit: "La bonté l'emportera à chaque fois". Ils ont récité des prières pendant quelques minutes avant de repartir.
Le 5 septembre dernier des moines avaient été frappés par des militants de la junte militaire lors d'une manifestation, et des moines avaient pris en otage une vingtaine de militaires, brûlant quatre de leurs voitures, alors qu'ils venaient pour s'excuser. 150 personnes avaient été interpellés lors de la manifestation, et des centaines de personnes, devant la furie des moines sont descendus dans la rue pour les applaudir.
Depuis c'est dans toute la Birmanie que les moines manifestent et le mouvement va s'amplifiant. Gouverné par des juntes militaires successives depuis 45 ans,avec pour président de la junte militaire, Than Shwee, la minorité chrétienne y est persécutée, ses villages sont brûlés par les militaires. Une vidéo du mariage de la fille de Than Shwee sur internet, montrait le luxe tapageur dans lequel vit la président.
Rangoon…
malgré un excellent John Boorman, réalisant Rangoon, montrant l’implacable dictature birmane, Aung San Suu Kyi est toujours en résidence surveillée…
la dictature du pavot, pro-maoïste, se moque ouvertement des droits de l’homme, au vu et au su de toute la planéte.
L’armée est la seule institution politique, le reflet du système dictatorial birman, conduit le pays à un isolationnisme paranoïaque.
Pékin a longtemps soutenu la dictature birmane, on va me taxer une nouvelle fois d’anticommuniste, mais pourtant un nouveau constat des bienfaits du rêve rouge, mao remplancant le courant stalinien…