Imaginez que vous êtes atteints de sclérose en plaques et que vous êtes dans un état critique. Vous vous croyez donc condamnés puisque tous les médicaments disponibles ont échoués et vous avez peur de mourir. Quand tout-à-coup, un chercheur en biologie des cellules souches fait la découverte qui vous sauvera, vous et une multitude d’autres. C’est bien sûr une des panoplies d’exemples de ce que ces cellules pourraient faire, mais il faut d’abord faire ces découvertes et nous devons pour cela permettre une accessibilité plus importante pour l’approvisionnement. Cela m’amène à me poser la question suivante : devons nous permettre l’approvisionnement en cellule souche embryonnaire en utilisant le clonage comme moyen principal? Personnellement, je réponds par l’affirmative ; nous devrions légaliser le clonage des cellules souches pour faire avancer la recherche sur les futurs traitements reliés à l’usage de celles-ci.
En premier lieu, il est impératif de légaliser l’approvisionnement par clonage car celui traditionnel, c’est-à-dire la ponction de cellules embryonnaires directement dans les embryons surnuméraires des fécondations in-vitro, n’offre pas une grande quantité de cellules souches, en plus de tuer les embryons (car celles-ci sont prélevées dans des embryons ayant moins de 150 cellules, soit un blastocyste.)
D’une part, le fait qu’il n’y ait que cette méthode de légale pose un problème sur la vitesse des recherches puisque si la quantité de cellules disponibles est petite, la vitesse des recherches est elle aussi petite. En légalisant l’approvisionnement par clonage, nous permettrons une vitesse optimale des recherches puisque le clonage permet depuis 2008 de créer des cellules embryonnaires à partir de cellules adultes. En plus, depuis le début décembre 2010, les chercheurs ont réussi à régénérer les télomères chez des souris. Pour faire court, les télomères sont des bouts d’ADN ne portant aucun caractère génétique et qui servent durant la réplication de l’ADN puisque la réplication complète de celle-ci est impossible (alors les télomères sont en partie sacrifiés durant la synthèse de nouvelle ADN). Ces télomères sont responsables du vieillissement des cellules puisque lorsque ceux-ci sont complètement épuisés, l’ADN n’est plus reproduit au complet et l’information génétique n’est plus complète. En conséquence, les nouvelles cellules ne peuvent plus synthétiser les protéines nécessaires à la vie et finissent par mourir. En ayant réussi à synthétiser des télomères, ces scientifiques ont donc permis la vie cellulaire éternelle. D’autre part, grâce à tous ces éléments, on peut désormais faire la prolifération et la conservation très prolongée de cellules souches en laboratoire sans même tuer d’embryons, mais aussi en conservant la propriété pluripotente de ces cellules. Cela signifie tout simplement qu’elles peuvent se différencier et devenir toutes les cellules du corps et non seulement des cellules précises comme dans le cas des cellules souches fœtales ou adultes. Cette propriété est très importante surtout pour soigner les cas de dégénérescence mentale ou nerveuse puisque les cellules nerveuses ou cérébrales ne peuvent se reproduire. Des maladies comme l’Alzheimer, le parkinson et même des paralysies pourront être soignées en transplantant des cellules souches embryonnaires dans le cerveau ou dans le système nerveux du patient pour remplacer les cellules déficientes ou manquantes. En gros, le contact avec n’importe laquelle des cellules du corps permet aux cellules pluripotentes de se différencier et ainsi de devenir ce type de cellule. De plus, si nous restons dans le même domaine, nous voyons les multiples effets bénéfiques des cellules souches sur la santé. Elles permettent de guérir tous les types de maladies des cellules cérébrales et nerveuses si elles sont traitées à temps, soit avant la mort, mais elles sont aussi une solution envisageable contre les maladies du cœur et la réparation des tissus cardiaques ou pulmonaires suite à un infarctus. Ensuite, nous pourrions utiliser ces cellules pour les traitements de problèmes moins mortels, mais tout aussi souffrant telle que la guérison de brûlures, d’arthrite ou même de diabète. Mais, le traitement le plus important est sans doute la guérison des cancers puisque les cellules détruites par chimiothérapie pourront être régénérées à l’aide de cellules souches embryonnaires. En France, dans les hôpitaux universitaires, les patients atteints de cancer du sang sont soignés à l’aide de cellules souches, mais, comme ailleurs, la recherche est limitée aux embryons surnuméraires provenant de fécondation in-vitro. Finalement, les membres sectionnés pourront être recollés même si des parties sont manquantes en utilisant des cellules souches comme intermédiaire. Si le cas est impossible, la formation d’un moignon non apparent pourra être la solution idéale (les cellules formeront une couche complète de peau neuve et la cicatrice ne serait plus apparente). Il y aura aussi le côté esthétique qui pourrait être transformé en renouvelant les peaux vieillissantes, en faisant disparaître les cicatrices, les vergetures et autres marques superficielles. De plus, ces recherches seront très bénéfiques dans le cas de maladies génétiques. Les cellules souches pourraient être utilisées en thérapie génique par trois façons. La thérapie génique est le fait de faire pénétrer des gènes dans les cellules ou les tissus pour traiter une maladie. La première des façons est la greffe de cellules pluripotentes sur des organes ou tissus ayant mutés pour rendre ceux-ci normaux, mais surtout aptes à combler le rôle qui leur est confié par le corps. Ensuite, la seconde consiste à corriger les anomalies génétiques transmises aux zygotes par les parents. Cela empêcherait l’enfant résultant de la fécondation d’être atteint de maladies héréditaires sans toutefois l’empêcher d’être porteur. Cette méthode, soit la thérapie génique somatique servirait surtout à empêcher l’enfant d’être atteint de maladie récessive puisque l’on ne peut être porteur sans être atteint et à prévenir la formation d’autres maladies génétiques telles les problèmes aneuploïdes (trisomies et monosomies). La dernière méthode, soit le clonage intra-couple, permet non seulement d’enrayer complètement la maladie des gènes de l’enfant, mais aussi de conserver tout le reste du matériel génétique des parents. C’est possible par clonage d’embryons de la femme, par la correction des anomalies génétiques en utilisant des cellules souches, puis par remplacement du matériel génétique du nouvel ovule par celui corrigé. C’est, pour l’instant, les principaux avantages génétiques des cellules souches. Prenons maintenant le point de vue qu’aurait pus avoir différents philosophes sur ce sujet controversé. En premier, nous pourrions évaluer la problématique de l’approvisionnement en cellules souches embryonnaires en utilisant la vision post-humaniste. Leur but étant de créer des êtres humains supérieurs à la génération actuelle, le clonage des cellules souches embryonnaires est sans doute une bonne chose puisqu’elle permettrait de modifier les génomes humains pour corriger les différentes anomalies et, si l’on pousse la chose un peu plus loin, choisir les gènes que l’on veut pour les générations futures. De plus, à l’aide de greffes de cellules souches dans le cerveau, il serait possible de rendre les humains plus intelligent, en principe, et ainsi créer des êtres humains plus ‘idéaux’. Ensuite, nous pourrions évaluer cette problématique selon le point de vue d’Emmanuel Kant. En utilisant le principe de l’universalisation, nous pouvons imaginer un monde sans maladies et même sans vieillesse. Le second point est un peu plus problématique puisqu’une surpopulation surviendrait évidemment de cette absence de mort. Nous ne pouvons pas dire que cette action serait universalisable, mais elle pourrait nous rapporter un pour et un contre. Mais puisque le contre ne mènerait qu’à la sur utilisation de la Terre, ce qui causerait encore plus rapidement son dépérissement et finirait par tous nous anéantir, il est bien sur exclut de permettre l’utilisation des cellules souches pour freiner le vieillissement, mais l’utilisation de celles-ci pour prévenir des maladies autrement incurables n’est pas qualifiée d’immorale puisqu’elle peut être universalisable. Voici maintenant une liste des problèmes qui pourraient subvenir à la suite de la légalisation du clonage et de l’utilisation des cellules souches embryonnaires. Premièrement, il pourrait y avoir un problème au niveau biologique puisque les cellules greffées à des adultes proviendraient d’autres personnes ce qui pourrait créer des rejets des cellules par l’organisme comme lors de toutes les greffes. Ensuite, le fait de permettre l’utilisation pourrait créer un marché noir de cellules souches puisque celles-ci seraient énormément en demande. Finalement, cela pourrait encourager l’avortement des femmes enceintes puisque, comme tous les médicaments et/ou opérations cela risque d’être payant et la création du métier de ‘femmes à embryons’ pourrait être un très gros problème sur le plan éthique. Personnellement, je crois que ces problèmes n’en sont pas réellement. Voici pourquoi : pour ce qui est du problème du rejet des cellules souches par le corps, ce problème ne serait pas présent de nos jours puisque depuis 2008, comme mentionné plus haut, il est possible de créer des cellules souches embryonnaires à partir de cellules adultes. Il sera donc probable de prendre des cellules de votre corps, de les corriger par clonage et ensuite de les multiplier pour ensuite vous soigner avec vos propres cellules. Ensuite, la création d’un marché noir est peu probable puisque pour le clonage et la ponction de cellules souches pluripotentes, il faut être dans un environnement stérile et hautement technologique. Il suffirait donc de bien surveiller les laboratoires, comme tous les laboratoires qui renferment des maladies ou armes infectieuses, pour empêcher le marché noir avant même qu’il ne prenne racine. Enfin, le problème relié au métier de ‘femmes à embryons’ et d’encouragement à l’avortement n’est pas réel puisque les embryons à cellules souches pluripotentes doivent être âgés de seulement 5 à 7 jours et cela ne laissent donc pas beaucoup de temps pour, premièrement, se rendre compte que l’on est enceinte, et ensuite le délai de 3 jours durant lequel la ponction peut être réalisée est beaucoup trop court. L’avortement ne serait donc pas encouragé puisque le délai d’attente d’un avortement est trop long et celui-ci survient habituellement plus tard que 5 à 7 jours après la conception du bébé.
Pour conclure, nous devons légaliser d’autres moyens d’approvisionnement en cellules souches si nous voulons un jour que les recherches avancent significativement. Car l’augmentation des cellules souches disponibles offrirait également une augmentation importante de la vitesse de recherche, cela aura donc pour conséquences de pouvoir, entre autres, soigner beaucoup de personnes de la maladie et permettra d’éviter le plus possible les mort-nés. Finalement, ces recherches, puisqu’elles sont effectuées au niveau cellulaire, permettront de mettre un frein à des maladies génétiques et à des anomalies génétiques. Ils ne restent maintenant qu’à espérer que si le clonage des cellules souches embryonnaires est légalisé, les générations futures, ou même la nôtre puisque le changement est à nos portes, pourront respecter la volonté de tous pour l’utilisation tout en étant le plus moral possible et en rendant possible à tous les moyens de guérisons ainsi créés.
Sources
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cellule_souche_(m%C3%A9decine) http://www.healthnewsdigest.com/news/Research_270/Stemagen_First_to_Create_Cloned_Human_Embryos_From_Adult_Cells.shtml http://mai68.org/spip/spip.php?article1766